Chapitre 52: Saint Valentin ❤️

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Pdv Omar

Avant même que le réveil ne sonne, mes lèvres se fendent d'un immense sourire. Je ne peux pas le réprimer. D'ailleurs en ai-je envie ?
La date du jour repose sur mon fond d'écran : une photo d'Edvin en train de jouer avec Otis dans le parc près de chez lui. De toutes les photos que j'ai prises de lui à la volée, c'est ma préférée : le pâle soleil d'hiver qui se reflète sur ses cheveux, le sol recouvert de neige, Otis attrapant la balle, la sérénité de son visage. Tout est parfait. Je suis heureux. Depuis ma discussion avec Nurbo, tout est plus clair.
Alors que j'entre dans ma cuisine, Pois et Gato se mettent à miauler.

- Vous avez toujours faim ! Je maugrée en remplissant leurs gamelles de croquettes. C'est la seule chose qui fait que vous m'aimez, bande de traîtres !

La boule de poils noire et comme pour me faire taire, se frotte contre mes jambes en ronronnant. C'est bien ce que je dis, sale traître !

- ¡Come, idiota¡

La vibration de mon téléphone dans ma poche indique un message. Intuitivement, j'espère que c'est Edvin. Pour mon plus grand bonheur, c'est lui. "Soit prêt à 19h mon beau Valentin". Une onde partant de mon bas ventre et courant jusqu'à la base de mon cou me fait trembler. Trembler d'impatience, de désir et de plaisir. Mon blondinet aux yeux noisettes m'a toujours - plus ou moins - fait cet effet-là mais je n'ai plus peur désormais. Je sais ce que je ressens, je ne me sens plus coupable et je sais ce que je veux. Je ne dis pas que Lena est partie. Je pense juste qu'elle occupe enfin sa véritable place : un merveilleux souvenir, mon premier amour et non plus une sorte d'ombre fantomatique errant dans ma mémoire. Je sais qu'elle serait fière de moi. Elle serait heureuse. "La vie vaut la peine d'être vécue, c'est un cadeau qu'il faut déballer avec joie et non regretter de posséder". Son rire résonne encore une seconde dans mon esprit. Je sèche la larme au coin de mon œil, puis réponds à mon amour, bien vivant celui-là.

❤️❤️

18h58, je suis devant mon immeuble vêtu d'un jean, d'un blazer noir et d'une chemise blanche. "Simple, rapide, chic et efficace" d'après Nurbo. Il m'a dit ça au bout d'un milliard de tenues essayées et quatre heures de Facetime. Un peu nerveux, je replace la bandoulière de mon sac sur mon épaule et vérifie toutes les cinq secondes si la voiture haut de gamme de mon petit-ami-mais-pas-vraiment-mais-quand-même-plus-qu'ami arrive ou non. Le froid du mois de février me mord même à travers l'épaisse couche de vêtements et mes boucles se rebellent contre l'humidité ambiante. Si ça continue je ne serais plus qu'un mister freeze géant.

- Salut vous, s'écrie Edvin arrivé à mon niveau. Tu es ... Wow, tu es très beau, je ...

Il ne fini pas sa phrase et m'indique de monter dans le véhicule d'un signe de tête. Alors que j'étais frigorifié, je meurs soudain de chaud. Mes joues rouges peuvent en témoigner. Je sens leur chaleur irradiée dans tout mon corps. Une fois installé confortablement, je me tourne vers Edvin. Il porte une tenue assez similaire à la mienne, à l'exception de sa chemise qui est bleu ciel. Edvin en bleu ...

- Toi aussi tu es wow, Vi. On devrait nommer une nuance de bleu en ton honneur tellement c'est ta couleur.

- Merci ...

Il s'arrête brusquement en plein milieu de la rue, se tourne vers moi et m'embrasse avec une toute nouvelle ferveur. Comme si c'était un nouveau chapitre de notre vie et que le passé n'avait pas existé. Ou en tout cas, seulement les bonnes choses. Pas les disputes, les mots blessants et les rejets. Comme si Edmar n'était pas une ancienne chanson, mais un tout nouvel album. Nos lèvres se testent comme pour vérifier qu'elles ont toujours le même goût. Mes yeux se ferment, savourant la tendresse de son baiser et les battements d'ailes des papillons dans mon ventre. Une pleine volière dans mon corps. Je redécouvre des sensations que je croyais oubliées. Ou que je ne pensais plus éprouver pour une autre personne, libéré de toute culpabilité. Quand Edvin se départit de moi, forcé par un excité du volant, un silence doux prend place. On ne ressent pas le besoin de parler, nous roulons dans la ville nocturne, recouverte de neige et de givre, silencieuse et féerique, ma main sur son genou. Mon cavalier - on dit encore ça ? - est toujours serein quand on entre dans la Trattoria. Il sourit au serveur quand il annonce que la table pour deux au nom de Rydberg est prête. Le jeune homme nous traîne à travers une salle aux lumières tamisées et aux tables séparées par des paravents en bois. Des fleurs et des bougies sont savamment posés un peu partout. L'ensemble donne une ambiance romantique mais pas gniangnian.

Fake D(h)atingHikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin