Chapitre 26: 3 ans

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Prends soin de toi Omar.

Je vais essayer...

Essayé est le terme exact. J'erre de mon lit à mon frigo. Pour me nourrir le strict minimum. Nourrir mes chats et aller aux toilettes. Je passe ma journée devant Netflix, me repassant en boucles les saisons de La casa de papel. Pourtant à chaque fois que je vois Tokyo j'ai envie de pleurer car je pense à lui. C'est-à-dire à peu près toutes les dix minutes.

Un message de Lisa me sort de ma torpeur. Elle nous rappelle l'évent Cartier. Nous prévenant qu'il fallait qu'on soit assortit. Un couple qui fait rêver. Un couple qui donne envie d'aimer. Moi le premier mais à quel prix. Il me déteste plus que jamais. Pourtant je trouve qu'il a été clément avec moi. Il m'a ramené à la chambre d'hôtel. M'empêchant de faire une bêtise irréversible. Personnellement, il m'aurait dit tout ça je l'aurais sûrement claqué avant de l'abandonner tout seul comme un con. J'aurais fuis. La chose que je fais le mieux.

Je déverrouille mon téléphone au même moment où je reçois un message du blond.

Chaton ❤️🤴😽

Une image d'un costume tout noir. Avec juste quelques mots. Je porterai ça. Démerde toi pour être assorti.

Encore une fois j'ai envie de pleurer. Ça fait deux semaines que l'on s'est quittés aux portes de l'aéroport. Deux semaines sans nouvelles. Le seul signe de vie que je reçois de lui c'est ce simple message. J'hésite à lui répondre mais je ne sais pas quoi lui dire. Lui dire qu'il me manque ? M'excuser ? Lui dire ce que je vais porter ? À quoi bon de toute façon, il me déteste. Il a été clair. Je ne peux lui adresser la parole que pendant les événements officiels. J'EN AI MARRE Je balance mon téléphone à travers la pièce, m'enfouissant dans mon lit.

Ce que j'imagine être le lendemain, mes chats me réveillent en miaulant. Ils ont faim. Je me force à me lever. Récupère mon téléphone au passage. L'écran est fissuré mais il marche toujours. Je leur fais des câlins et des papouilles, je leur sert à manger. Avant de cuisiner pour moi aussi. Écouteurs dans les oreilles, ma musique passe tranquillement. Quand je me fige en plein milieu de ma cuisine, ma passoire de pattes entre les mains. Sa playlist. Celle qu'il a créé pour moi quand je l'ai rejoint sur le tournage. Je repose le tout sur mon plan de travail. M'écroulant contre le lave-vaisselle quand les fameuses paroles résonnent dans mes oreilles. My lips. You're lips. Apocalypse.

La tête lourde, les yeux clos. Je me remémore nos baisers. Sur le tournage mais aussi sur son canapé. Notre tout premier baiser lors du casting, aucun de nous deux ne s'attendait à ressentir ça. Les baisers sur le tournage. La scène de sexe à l'écran était très chorégraphié mais les baisers était sincères. Nos lèvres se touchant sur son canapé, plus ou moins sensuellement. Le plus spécial de tous, celui de l'ascenseur. Le premier en dehors des caméras. Notre premier vrai baiser. Sans oublier celui de la piscine. Remettant réciproquement nos mèches derrière nos oreilles, nous procurant un nombre incalculable de frissons. Le baiser de l'ascenseur à débloquer quelque chose en et entre nous. Le baiser de la piscine l'a sceller. Mon connard....

Les baisers qui me font toujours le plus d'effet c'est quand ses lèvres se posent sur ma joue. Simplement. Pur. Dans ces moments je sais que c'est juste mon Vi.

Mes horribles mots me reviennent en tête comme des boomerangs. Pourquoi je lui ai dit ça. La jalousie ? La peur ? La tristesse ? Même si je pensais en partie ce que j'ai dit. Il n'avait pas à les recevoir en pleine gueule comme ça. Personne ne mérite ça. La seule phrase vraie de cette soirée. Pour elle comme toi je n'aimerais plus rien ressentir. Elle. Ma Léna. La vie me la enlevée beaucoup trop tôt. Pour me mettre un Edvin dans ma vie. Ce que je prenais au début pour une punition est peut être finalement un cadeau. Je me sens obligée de faire un choix mais....

Fake D(h)atingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant