Chapitre 37: La guerre des nerfs

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Edvin

Depuis notre arrivée ici il y à trois jours, Omar et moi, on se comporte bizarrement. Plus que d'habitude. On s'évite au maximum, mais on ne peut pas s'empêcher de se lancer des regards en coin. À chaque fois, c'est toujours le même manège : accélération du rythme cardiaque, sensation de chaleur dans le bas-ventre et joues rougissantes. Il n'y a pas que ça. Mon frère me manque en ce moment. Plus que d'habitude car visiter Rome, Vérone où Florence était un de ses rêves. Il adorait voyager. Et être là, sans lui, ça me fait bizarre. Alors je m'isole, mais Wilma m'oblige parfois à les accompagner aux activités. Cet après-midi, c'est une balade en vélo dans les champs d'oliviers. Alors que je suis en tête, plongé dans mes pensées et Otis sur les talons, je sens une présence sur ma gauche. Je me retourne vers l'individu, en priant pour que ça soit Wilma ou Nurbo. Mais non, c'est lui. Il faut toujours que ça soit lui...

Quand il arrive à mon niveau, je suis obligatoirement frappé par sa beauté. En quelques jours, sa peau est encore plus hâlée et ses boucles s'envolent au vent. Il me lance un regard cryptique, suivi d'un petit sourire. Comme je ne sais pas du tout dans quel état d'esprit il se trouve, je reste sur mes gardes.

- Tu comptes me fuir encore longtemps ?

Sa voix n'est ni triste ni suppliante. Il demande ça sur un ton agacé. Comme si j'étais un caillou dans sa chaussure.

- Je ne te fuis pas ! Je suis juste un peu fatigué. Ça fait longtemps que j'ai pas eu de vacances et j'ai du mal à décompresser. Laisse moi du temps !

- Je commence à te connaître, Vi. Je sais qu'il n'y a pas que ça ! Tu passes ton temps à envoyer des messages et sourire à ton téléphone. C'est à peine si tu passes du temps avec nous. Même Wilma, tu l'évites ! Et la nuit, tu ... tu as foutu le traversin au milieu du lit. Est-ce ... Est-ce que tu sors avec ...

- Ne m'entraîne pas sur ce terrain, je le coupe fermement. J'ai le droit de vivre ou je dois te rendre des comptes ?

Il ne répond pas à la question, mais une lueur mauvaise passe dans ses yeux. Un micro silence s'impose à nous, vite troublé par un truc ressemblant à un comme tu voudras d'Omar, puis les cris de nos amis provenant d'un peu plus loin sur le sentier. Profitant de cette échappée, je reprends ma position en tête. Derrière moi, Otis aboie et Omar jure. Il a l'air contrarié à l'idée que je ne sorte avec quelqu'un, mais je ne lui dois rien. Après tout, il à l'air intéressé par sa brunette à la douce voix. "Victoria est super drôle", " Regarde ce que Victoria m'a envoyé", " Cette robe lui va super bien !". Tout ce qu'il a dans la bouche, c'est son prénom. Alors, qu'il ne vienne pas donner des leçons de morale !

La seule différence, c'est que moi j'attendrai la fin du fake dating avant de voir quelqu'un d'autre - même après, sans aucun doute. Et même si je n'ai pas du tout envie que ça s'arrête, parfois j'y pense. C'est dans un coin de ma tête, car passer tout son temps avec la personne qu'on aime sans avoir de retour, c'est horrible. En fait, c'est pas vraiment ça. Il y en a un : il m'utilise. Il se sert de moi pour avoir des câlins quand il est triste et un peu plus, quand il s'ennuie. Je ne suis qu'une distraction. Et moi, je cède car je suis faible.

- Est-ce que y'a des nuages au paradis ?

Nurbo à réussi à se frayer un chemin afin de me rejoindre. Il porte un débardeur noir et un short assorti. Même en évitant de le regarder, je ne peux pas m'empêcher de remarquer ses gestes saillants. Ceux-là même qu'Omar m'en veux d'avoir toucher. Ceux que Nurbo m'a obligé à tâter !

Avant, j'aurais sûrement céder au flirt avec lui, mais maintenant, c'est impossible. Parce que c'est son meilleur ami, parce Omar, parce que notre "couple", parce que je ne sais pas. Stop !

Fake D(h)atingWhere stories live. Discover now