Chapitre 29: Le matin d'après

687 27 100
                                    

Edvin

Ce sont les léchouilles d'Otis qui me réveillent. À moitié riant et à moitié mal réveillé, je lui caresse la tête. La petite bête finit par s'allonger à ma gauche pour savourer ce moment. Soudain, ça me revient : l'évent Cartier, notre dispute, les toilettes, Omar à ma porte. Omar ...

Son absence me saute aux yeux. Sa place dans le lit est vide. Voulant m'assurer qu'il n'est pas autre part dans l'appartement, je me lève, enfile un jogging puis me dirige vers le salon et la cuisine. Mais personne. Je vérifie même la salle de bain. Il n'est vraiment pas là. Il a repris ses esprits et en est arrivé à la conclusion qu'il ne peut plus me voir en face. Il me détestait déjà, mais avec hier, c'est pire. Ça va être de plus en plus compliqué pour le fake dating. Pour lui de me supporter, pour moi de supporter d'être près de lui, sans rien d'autre pour avoir un peu de lui. Je crois qu'au fond, je l'aime bien. Je crois qu'il me plaît. Comme si tu ne le savais pas déjà ...

Dans un espoir un peu vain d'entendre sa voix, je l'appelle. Messagerie. Deux fois. Il a carrément éteint son téléphone. Putain ! Mais qu'est ce que j'ai fait ?!

Dévasté par ma propre connerie, je retourne me coucher, Otis contre moi. Je veux dormir pour oublier ma connerie. Endormir mes émotions. Pendant que je caresse mon chien, mes pensées s'évadent vers un certain latino à bouclettes à l'odeur de caramel. Je repense au week-end de fin de tournage à Malmö. C'était un moment un peu hors de tout. Nous étions connectés d'une certaine façon. On avait compris certains de nos sentiments, enfin je crois. J'avais l'impression que nous devenions quelque chose. Cette soirée là dans la piscine, nous étions nous. Et puis, le gardien était arrivé. Et après Nikolas et Lisa nous on demandé de faire semblant de sortir ensemble. Et tout a voltigé. Depuis, plus rien n'est pareil. Maintenant, c'est plus fort, plus compliqué, plus confus. Il y a eu un avant et un après. Moi, tout ce que je veux c'est le retour de mon Omar. Celui de quand rien n'était si dur. Je veux mon Mi ...

Je ne sais pas si je rêve ou si je suis réveillé. Ou entre les deux. Mais j'entends la voix d'Omar. Elle prononce mon prénom. A plusieurs reprises. Est ce qu'il est là ?

- Edvin ?

J'ouvre les yeux d'un coup, comme si je sortais d'un rêve. Omar est là, le visage soucieux, encore enveloppé dans l'écharpe de Wille. Il est penché vers moi. Je me relève et le serre contre moi. Il se laisse faire, ses mains se posant sur mes hanches. Je crois même distinguer un rire.

- Moi aussi, je suis content de te voir chaton, mais pourquoi on dirait que tu as vu un fantôme ?

- Je pensais que tu étais parti et que tu ne reviendrais pas.

- Je suis parti, il affirme en me faisant face, ses yeux sombres dans les miens. Parti chercher des cinnamon roll, du café et des croissants fourrés. Je voulais qu'on prenne le petit déjeuner ensemble.

Sa réponse me surprend tellement que je le lâche complètement. Je l'observe avec attention. Effectivement il porte des sacs en papier, dont un du Starbucks. Quand il me voit passer mon regard de lui aux courses, il me sourit sincèrement.

- Je suis là, Edvin. Je ne vais pas partir.

- Oh, mais je pensais qu'après hier soir tu ... enfin que ...

Le jeune homme pose ses sacs par terre, me force à m'asseoir sur le lit et s'accroupit afin de me faire face. Un air sérieux anime son visage. On dirait qu'il s'apprête à me donner une information d'une importance capitale. Je ne sais si c'est bien ou non car après les événements de la veille, je ne vois pas d'issue positive. Qu'est ce qu'il va me dire ?

Fake D(h)atingWhere stories live. Discover now