Chapitre 7: A nue

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Omar

Avec quatre heures de sommeil, une humiliation et une douche rapide, j'espère que la journée va être rapide et sans accrocs. J'ai foutu ma main sur sa bite !
À peine sortie de ma chambre, je tombe sur Edvin. Je lui adresse un signe de tête mais il n'y réponds pas. Il est plongé dans son téléphone, un sourire en coin aux lèvres. Ce connard à quelqu'un dans sa vie ? Je plains cette personne ...

- Salut Omar, il me lance en relevant ses yeux vers moi. T'as réussi à dormir ?

Sa question me désarçonne. Il affiche son éternel air arrogant. Je remets correctement le col de mon pull sans manches gris afin de me donner une contenance. Et quelques secondes de répit !

- Qu'est ce que ça peut te faire ?
Silence bizarre. Il me fixe avec surprise. Je me pose soudain des questions sur sa sincérité.
- Rien, t'as raison, il réponds froidement. J'men tapes !

Il me plante là et file à toute vitesse vers la cafétéria. Je pousse un soupir puis prends la même direction. La journée va être longue...
Dans la cafétéria, c'est une vraie fourmilière. Chacun va et vient à son aise, portant des mugs de café fumant ou des assiettes remplies de toasts ou de fruits, et parlant vivement de tout et de rien. Dans ce fouillis, il ne me faut que deux secondes pour le repérer. Ses cheveux miels accrochent la lumière fade des plafonniers, ses yeux noisettes se parent de noir quand il est agacé, comme maintenant, et son visage fin reflète une courte nuit pour lui aussi. Il est entrain d'attendre son café, tout en discutant avec le serveur. La démarche hésitante, je m'approche de lui. Son odeur mêlant parfum de luxe et de chewing-gum m'assaille. Je me racle la gorge, ce qui lui fait léver les yeux sur moi.

- Je suis désolé Edvin, je voulais pas mal te parler. Pardon vraiment ...
- T'en fais pas, il dit en attrapant son gobelet. Je t'en veux pas.
- C'est vrai ?
- Ouais, t'inquiètes pas, on sait qu'avec l'âge, les sautes d'humeur sont plus fréquentes. Tu vieillis papy !

Il me fait un clin d'œil puis part rejoindre Lisa et Liv, un grand sourire aux lèvres. Non, mais quel connard !

- Le café noisette, c'est pour vous ?
- Quoi ?
- Edvin m'a demandé de rajouter un café noisette, c'est pour vous, non ?
- Oui, je lui réponds en saisissant le gobelet fumant.
L'odeur et la chaleur du café me réconforte. Je ne prends pas le temps de m'asseoir avec mes collègues ou les équipes techniques, je retourne m'asseoir sur le canapé de la veille. Ce n'est pas un endroit très agréable ou confortable, mais il est familier, réconfortant presque. Je lui ai touché la bite !

- Tu vas me coller aussi en dehors du tournage, Omar ? C'est mon endroit ici ...

Sa question me tire de mes souvenirs gênants de la vieille. Je n'ose pas le regarder en face et je suis sûr que mes joues sont cramoisies. Il reste là à me fixer, les jambes croisées, à siroter son café.

- Caramel macchiato ?
- Quelle mémoire, t'es pas encore périmé finalement ?!
- Merci pour le café, je lui dit, toujours en évitant son regard. C'est gentil !

Il me fixe avec intérêt. Un moment passe. Autour de nous, tout le monde s'active. Les camerarans et les preneurs de son préparent leurs matériel, les éclairages s'allument et Nikolas hurle sur tout ce qui bouge.

- Non, c'est pas gentil, c'est pragmatique. Aujourd'hui, on tourne la scène du lit et tu vas avoir besoin d'énergie.
- La scène de sexe ?

Je suis sûr que mes joues ne sont plus cramoisies mais bordeaux. Il acquiesce d'un signe de tête. Oh merde ! Oh bordel !
Il ne rougit pas. Il est détendu. Il à déjà dû en tourner. Sûrement pleins. Et avec des hommes ?

Fake D(h)atingWhere stories live. Discover now