Chapitre 13: La valse des sentiments

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Edvin      

Les quelques jours qui ont suivi "les évènements de l'ascenseur", sont passés à toute vitesse. Je n'ai quasiment pas dormi, bien trop obnubilé par le souvenir de mes lèvres autour de son sexe, de ma main dans ses boucles, de ses mots murmurant à mes oreilles. Par chance - ou pas - je ne l'ai quasiment pas vu. On a fait que se croiser à la cafétéria ou sur le plateau, et à chaque fois, on s'est à peine adressés la parole. Il n'avait pas l'air fâché, il avait juste l'air de regretter. Mille fois, j'ai voulu lui envoyer un message pour lui demander ce que ça voulais dire pour lui. Je ne l'ai jamais fait ayant trop peur de sa réponse. Je préfère garder ce souvenir là et faire comme si de rien n'était. D'habitude, c'est moi qui agit comme ça ...
0h47. Je ne trouve toujours pas le sommeil. J'ai l'image d'Omar gravé sous les paupières. Dans mon esprit. Dans mon cœur?
Je ne porte qu'un caleçon et un tee shirt bleu ciel.

- Putain mais qu'est ce que je fous là, moi ? Je me demande à voix haute, le poing prêt à toquer.
- Tu voulais peut-être frapper à ma porte, non ? Ou tu es ivre et tu te trompes de chambre ?!

Omar. Sa voix douce me fait tellement sursauter que je me cognes l'épaule contre le mur. Je me retourne vers lui, en essayant d'afficher un sourire détendu. Il porte un hoodie La Casa de Papel, un jogging et un énorme bucket de poulet frit. Sérieux ?

- T'as faim à cette heure-là ?
- J'arrivais pas à dormir, je suis sorti faire un tour et une chose en entraînant une autre ...

On se fixe une seconde ou deux. Il me tend son seau de poulet, j'attrape un tenders et l'avale en deux bouchées. Un sourire léger illumine son visage. Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle ...

- Pourquoi t'es pas venu me voir si t'arrivais pas à dormir ? La dernière fois qu'on à dormi ensemble ...

Je sens mes joues rougirent. Je ne parviens pas à finir ma phrase. Omar continue de me regarder en haussant les épaules l'air de dire "pourquoi j'aurais fait ça ?". Outch ...

- Je disais ça pour toi. Moi j'm'en tapes complètement ...
- Hum hum ... Alors pourquoi tu es devant ma porte à cette heure-ci... Et en caleçon ?
- Je suis sorti avec Seb hier soir, on a bu quelques verres et ...
- Très bien, il me coupe soudain agacé. Je vois. Ta chambre est à droite, retiens ça la prochaine fois.

Il me passe devant, passe sa carte magnétique dans le lecteur et referme la porte sur lui sans me regarder. Je me retrouve comme un con dans un couloir en caleçon, ayant blessé une des seules personnes à qui je tiens en ce moment. Je tiens à lui ? Oui, comme un meilleur ennemi.

- T'es vraiment qu'un con, je me balance à moi même en retournant à mon tour dans ma chambre.

Je m'allonge dans mon lit, il me paraît soudain froid et inconfortable. On dirait qu'il n'est plus "le mien", comme s'il me manquait quelque chose. Ou quelqu'un ?
J'attrape mon téléphone. 1h05. Je tape un message sur mon clavier : " on va s'éviter encore longtemps, Omar Josué Rudberg ?"
J'hésite à l'envoyer. Pris d'un excès de confiance. J'appuie sur la touche. Sa réponse ne se fait pas attendre : " Je ne t'évite pas Lars Edvin Folke Ryding, on ne s'est juste pas vus beaucoup."
Je souris à la vue de mon nom complet. Peu de gens le connaissent. Si, Google ...
Je pose la tête sur mon oreiller et tombe aussitôt dans un sommeil profond. La sonnerie de mon téléphone me fait ouvrir les yeux d'un coup. Il est 6h45. Je me lève en grognant. J'enchaîne la routine matinale habituelle : douche, habillage, coiffage, revue des réseaux sociaux. Depuis le post Instagram "backstage" d'Omar, le #Myking est en tendance sur twitter. D'après les dires des internautes, le film est attendu de pied ferme. Cela m'ajoute un stress supplémentaire et en même temps, je suis ravi. Je sors de ma chambre et me dirige vers le Starbucks. Le barista ne me demande même plus ma commande. Il me tend deux gobelets fumants au nom d'Edvin et un sourire entendu.

Fake D(h)atingWhere stories live. Discover now