Chapitre 25: Au revoir

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Edvin

Alors que je cherche la clé magnétique de la chambre dans ma poche, un frisson me parcoure. La main glacée et tremblante d'Omar se pose sur mon épaule. L'air de la nuit est frais, humide. Par réflexe, je la dégage d'un mouvement brusque. Le brun lâche un soupir de frustration. Cependant, il réitère son geste, m'obligeant à lui faire face. Je me retourne, mais évite de croiser ses prunelles sombres. Je ne veux pas affronter sa colère ou peu importe les émotions négatives que je lui évoque. Nous nous faisons face, mes yeux rivés au sol, dans un silence étrange. Qu'est ce que tu veux ?

Il ne parle toujours pas, mais je me sens incapable de bouger. Ou de réfléchir correctement. L'effet de l'alcool, mêlé à la fatigue me fait flancher. Les seules choses dont je rêve sont un verre d'eau fraîche, un tas d'aspirine et mon lit. Juste dormir et oublier la partie désastreuse de cette foutue soirée. L'impatience me tenaillant, je finis par relever la tête et regarder Omar. Ses yeux semblent inquiets, tristes et hésitants. Comme s'il ne savait plus vraiment quoi dire, quoi faire ou même si les évènements survenus plus tôt sont bien réels. Ils le sont. J'ai senti le sang se figé dans mes veines.

- Quoi ? Tu veux quoi ?

- C'est moi qui ai la clé de la chambre, il me réponds d'une voix faiblarde, en extirpant quelque chose de sa poche droite. Tu me l'as donnée quand ...

Je ne l'écoute pas jusqu'au bout. Je lui arrache presque des mains le précieux sésame et m'active à ouvrir la porte. Une fois entré, je me dirige vers le mini bar et ouvre une bouteille d'eau. Je la vide presque en entier, sous le regard médusé de mon petit ami aussi faux que le cul de Kim Kardashian. Pourquoi je pense à ça ?

Il semble vouloir dire quelque chose d'autre, mais je n'ai pas envie de l'écouter. Après tout, il pense que je ne suis qu'une coquille vide qui me moule à la demande des autres. Un hypocrite. Je veux lui donner le plaisir d'être comme il pense que je suis. Je suis la source de tous ses problèmes, je ne vais pas en rajouter en me montrant comme je suis réellement. C'est à dire attaché et soucieux de lui, de ses problèmes, de sa vie. Il l'a dit lui même : " nous ne sommes rien l'un pour l'autre". Pourquoi je m'inquiéterais pour rien ?

- Edvin, tu ...

- Non, ne te fatigue pas. J'ai bien compris. Tu me détestes ! Ça doit être horrible d'être collée à moi constamment. Je vais te faciliter les choses !

- Tu vas mettre fin au fake dating ? Non ...Ne fais pas ça !

Sa voix est suppliante. Je repousse une nouvelle fois les images de lui plus tôt dans la soirée. Lui qui vacille devant la mer, résolu à faire quelque chose. Je ne sais pas exactement quoi, mais j'ai eu peur. Si peur de le perdre. Je sais juste que ça à un rapport avec Lena. Cette ombre qui plane au-dessus de lui. Je secoue la tête afin de me départir de mes pensées. Il se contente de me fixer, sans cligner des yeux, comme s'il avait peur que je disparaisse.

- Non, je ne te ferai pas ce plaisir, je lui réponds en attrapant un ou deux trucs à moi qui traîne à proximité. Je vais dormir dans la chambre de Nikolas. On se voit demain, prépare-toi à une journée de cauchemar !

- Mais tu avais dit que tu ...

Je sais exactement de quoi il parle. Je lui avais promis mes bras un peu plus tôt dans la soirée. Je n'ai pas oublié sa demande. Je n'oublie jamais, car à chaque fois qu'il "s'ouvre" à moi, ça me fait chavirer le cœur une seconde de trop. Mais pas cette fois. Ce soir, ça ne marchera pas. Je suis égoïste après tout. "Tu es responsable de tes gestes et de tes actions".

- Non, ne joue pas à ça avec moi, Omar. Je ne suis pas un gars bien, tu te rappelles ? Je suis vide, je ne suis rien. Je suis égoïste et je prends ce que je veux, je fais ce que je veux, je ne fais pas les bonnes choses. Donc non. Ne joue pas contre moi, je ne voudrais pas que tu perdes.

Fake D(h)atingWhere stories live. Discover now