Chapitre 13 - Partie 1/2

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— Tu as déjà pensé à consulter un professionnel ? me demande Oliver alors que nous traversons le couloir du commissariat.

— De quoi tu parles?

— De cette fâcheuse tendance que tu as à te mettre tous ceux que tu côtoies à dos.

Il s'arrête et j'en profite pour l'examiner, le nez plissé.

— Faut que j'aille pisser, tu penses que tu peux rester tranquille cinq minutes ?

— Tu as déjà remarqué que tu passais plus de temps aux toilettes qu'une femme enceinte ? Il est peut-être temps d'aller faire contrôler ta prostate.

Il fait un pas vers moi pour me chuchoter :

— C'est une proposition ?

Ma moue dégoûtée lui arrache un petit rire amusé.

— Absolument pas.

— C'est dommage. Ne bouge pas, je reviens.

— Ouais, c'est ça. Prends ton temps, blaireau.

Juste pour le contredire, j'avance jusqu'au palier. Je patiente en consultant les différentes boissons que propose le distributeur à café quand un bruit dans mon dos me fait sursauter. Une main sur la poitrine, je regarde le jeune policier qui se tient devant moi, lever ses mains en signe d'apaisement.

— Lo siento, no quise asustarte.*

J'extirpe mon téléphone et lance mon application.

— Mon espagnol n'est pas très bon mais avec ça on devrait s'en sortir.

Il hoche la tête et se penche pour chuchoter. J'attends qu'il se redresse pour lire la traduction. " Il paraît que tu poses des questions sur l'inspecteur Lopez. Sa voiture est garée à l'emplacement 113". Je n'ai pas le temps de terminer ma lecture qu'il tourne déjà les talons.

— Attends ! Qu'est-ce que ça veut dire ? Et comment est-ce que tu t'appelles ?

Il accélère le pas et s'engouffre dans le couloir. Il me faut quelques secondes pour me ressaisir et le suivre. Je cours derrière lui jusqu'à ce que je percute quelque chose dans le virage, ce qui met prématurément fin à mon footing. Sous le regard interrogateur d'Oliver, je me frotte l'épaule.

— Tu improvises souvent des matchs de rugby dans des lieux publics ?

— Tu ne peux pas faire un peu attention ?

— C'est toi qui viens de me rentrer dedans !

— Je voulais rattraper ce flic.

— Qu'est-ce que tu as fait, encore? Je t'ai laissé à peine cinq minutes et tu trouves le moyen de te lancer à la poursuite d'un agent fédéral.

— Pour ta gouverne, c'est lui qui est venu me chercher. Viens, on va au parking, faut qu'on trouve la place numéro 113.

Désabusé, il passe une main sur sa visage avant de sortir une pièce de sa poche.

— Qu'est-ce que tu fais ?

— J'ai besoin d'un café.

Mon pied tapote le carrelage blanc tandis qu'il sélectionne son cappuccino aromatisé. Quand il se tourne vers moi, un gobelet à la main, je lui balance:

— Si monsieur est prêt, nous pourrions peut-être enchaîner, au lieu de perdre notre temps à faire des pauses.

Il se met en mouvement tout en m'ignorant, et alors que nous dévalons les marches, je reprends la parole.

— Tu sais où est le parking ?

— Probablement là où c'est indiqué.

D'un signe du menton, il me désigne les indications sur le mur, accompagnées de flèches pointant dans différentes directions.

— Tu aurais simplement pu dire : au sous-sol.


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Traduction :

Lo siento, no quise asustarte : Désolé, je ne voulais pas te faire peur, en Espagnol. 

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