Chapitre 4 - Partie 2/2

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Bien que son hôtel soit à une trentaine de minute du mien, il lui faut plus du double de temps pour me rejoindre. Comme la porte est ouverte, Oliver ne prend pas la peine de frapper avant d'entrer. Ses yeux parcourent la pièce et je me demande si sa grimace est due à l'état des lieux ou tout simplement à mon hôtel bas de gamme.

— C'est un sacré bordel, ici.

Toujours assise sur le sol, je me lève en frottant mes fesses pour chasser un éventuel indésirable.

— Tu trouves ?

Il passe sa main dans ses cheveux clairs et mordille sa lèvre fine.

— Qu'est-ce qui a disparu exactement ?

— Mon ordinateur et mon passeport.

— Tu as regardé dans ton sac ?

— Merci pour cette brillante suggestion. Je ne sais vraiment pas ce que je ferais sans toi.

Les sourcils arqués, il ne relève pas.

— Tu veux bien appeler les flics ?

— Pourquoi faire ?

— Porter plainte !

— Et tu crois que ça te rendra tes affaires ?

— Peut-être bien...

— T'es si mignonne quand tu t'y mets.

Irritée, je lâche un grognement tandis qu'il arpente la pièce.

— Il n'y a personne ici. Le voleur est déjà parti.

Je fais un pas vers lui .

— Je dois rentrer chez moi.

— Pourquoi ?

— Parce que je hais ce pays ! Et que je n'ai rien à faire là!

— C'est peut-être un peu trop tard, tu ne crois pas ?

J'avance jusqu'à lui et enserre sa veste de costume avec force. Et malgré le regard surpris qu'il me lance, je lui réponds :

— Je ne sais pas ce qui se passe et j'en ai rien à foutre ! Tu vas me dire comment quitter cette satanée ville au plus vite ! Le tarif exorbitant de tes honoraires ne m'effraient pas, mon prêt étudiant peut bien s'alourdir de quelques milliers de dollars !

— OK, chérie, calme-toi. On va aller manger et parler calmement de tout ça.

— Je m'en tape de ton tacos !

Il esquisse un sourire, recule et lisse les plis imaginaires de ses vêtements.

— Tu préfères les enchiladas ?

Durant un instant, je me demande s'il se moque de moi.

— Je vais t'aider, à titre gracieux car c'est distrayant d'être avec toi. Mais il n'est pas question que je reste dans cette piaule infestée de punaises.

— Cafards et souris.

— Quoi ?

— Après, je ne dis pas qu'il n'y a pas aussi des punaises.

— Bordel, tu es sérieuse ?

Il tourne sa tête dans toutes les directions en faisant la moue et sa réaction, peu virile, étire mes lèvres. Alors que nous nous dirigeons vers le parking, je l'entends me murmurer d'une voix amusée :

— Tu sais, si tu voulais passer la soirée avec moi, tu pouvais simplement me le demander.

— Et moi qui croyais avoir été subtile...

Son rire résonne autour de nous avant que nous montions dans son coupé sport. 

FrontièreWhere stories live. Discover now