Chapitre 8 - Partie 2/2

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Il renifle avec dédain.

— Mais j'ai une voiture.

— Un point pour toi.

— Et si tu es gentille, peut-être même que je mettrais la clim.

— Ne sois pas lourd et ça pourrait se faire.

— Si tu crois être la première femme à me le dire, tu te trompes.

— Et le mec s'en vante.

Je récupère mon sac et quitte cet endroit à l'odeur insoutenable. Il se décale pour me permettre de fermer la porte à clé, bien que cette précaution ne vaille pas grand-chose. Quand j'atteins la dernière marche et en ne le sentant pas dans mon dos, je me tourne vers lui.

— Qu'est-ce que tu attends ?

— Que tu me donnes la destination.

— On va rencontrer les Rios.

— Quoi ?

— Tu m'as très bien entendu.

Il dévale l'escalier avant de me dire :

— Tu veux aller voir les parents de Luis ? L'adolescent qu'Ezequiel a assassiné ?

— Qu'il est soupçonné d'avoir tué.

— Un verdict a été rendu, je te rappelle.

— Toute cette histoire est douteuse alors je vais mener mon enquête.

— Pourquoi ?

— Parce que je n'ai que ça à faire. Et puis ça fait partie de mon métier.

— Tu n'es même pas journaliste.

Je le dévisage avant de me mettre en route, Oliver sur mes talons.

— Ce n'est qu'une formalité, je te l'ai déjà dit.

— Attends, deux secondes. Tu vas te pointer là-bas et qu'est-ce que tu vas dire ? « Salut, je ne crois pas que l'homme incarcéré pour le meurtre de votre fils soit réellement coupable. Vous m'aidez à le faire libérer ? »

— Je n'ai jamais dit qu'il était innocent. Je veux juste comprendre. Si la justice a raison, il y a bien un mobile. Je vais fouiller et le trouver.

— Tu n'es pas flic.

— C'est exact mais il faut croire que ceux qui ont bossé sur cette affaire ont bâclés leur travail. D'ailleurs, tu sais quoi ? J'irai les voir demain.

Il s'immobilise et par surprise j'en fais autant.

— Tu as bien conscience que c'est de la folie ? Rouvrir une enquête classée ne sera pas bien vu.

— On veut que je reste dans ce pays ? J'imagine qu'il y a une bonne raison.

— On t'a juste volé ton passeport. Ça arrive partout, tout le temps. Mais ce n'est en aucun cas une raison pour disjoncter.

— C'est la seconde fois que tu sous-entend que je suis folle.

Quelques secondes s'écoulent durant lesquelles il semble réfléchir à ce que je viens de dire.

— Et quelque chose me dit que ce ne sera pas la dernière.

FrontièreWhere stories live. Discover now