Chapitre 8 - Partie 1/2

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La colère que j'éprouve vis-à-vis d'Ezequiel ne s'est toujours pas estompée lorsque je regagne mon hôtel. Cependant, elle se transforme en surprise lorsque j'aperçois Oliver assis sur les marches qui mènent à ma chambre. En me voyant approcher, il se lève, passe sa main sur sa veste de costume grise pour s'assurer que tout est en ordre avant de m'accorder son attention.

— Fais gaffe, à force de me tourner autour comme ça, on pourrait croire que tu es déjà mordu.

Il glisse ses lunettes de soleil sur son nez dans un demi-sourire.

— Je t'attendais.

— Non sans déconner.

Je grimpe l'escalier, passe devant lui sans un regard et ouvre la porte d'un autre temps. Dans un geste rapide, je balance mon sac sur mon lit et inspecte les lieux. Depuis le cambriolage, c'est devenu une habitude dont je me serais bien passée. Oliver s'adosse contre l'encadrement de la porte sans oser entrer. Mais je ne suis pas dupe, s'il agit ainsi ce n'est absolument pas parce qu'il attend ma bénédiction.

— Ma copine la souris semble avoir déménagé, tu n'as rien à craindre.

Il fait un pas avant de se stopper net.

— C'est quoi cette odeur ?

— Le patron a vaporisé un produit contre les cafards ce matin.

Il grimace, porte son avant-bras devant son nez comme pour se protéger avant de reprendre sa place initiale.

— Bon, qu'est-ce que tu me veux ? je lui demande tout en pianotant sur mon téléphone.

— Tu ne sembles pas être de très bonne humeur.

Je ricane sèchement tout en gardant mon regard vissé à mon écran.

— Ezequiel n'est qu'un sale con.

— Tu l'as vu ? Comment as-tu fait ?

Le ton surpris de sa voix me pousse à lever les yeux vers lui.

— Disons que j'ai suivi les conseils d'un blaireau.

— Tu ne t'es toujours pas remise d'hier soir ?

— Tu as un sacré culot quand même !

— Je t'ai proposé de coucher avec moi et tu as refusé. Nous sommes des adultes et j'ai respecté ton choix. Alors il est où le problème ?

— Il a respecté mon choix. Tout va bien dans ce cas. Quelle impolie je fais ! J'aurais peut-être dû te remercier pour ça, non ?

Il esquisse un sourire avant de reprendre avec le plus grand des naturels.

— On va dîner ?

— Hier soir m'a suffit. Et puis, j'ai d'autres projets.

— Lesquels ?

J'hésite à lui dire ce que j'ai prévu de faire car quelque chose me dit qu'il s'empressera de me donner son avis bien que je m'en cogne.

— Je dois aller quelque part.

— Je peux venir avec toi ?

— Non.

— Je pourrai sûrement t'aider. Tu sais comme je parle la langue locale et pas toi.

Avec insolence, je laisse mes lèvres s'étirer quand je lance mon application.

— Tu n'es pas aussi indispensable que tu sembles le croire.

La traduction s'affiche avant que je tende mon portable vers lui.

— Tu veux le constater par toi-même ?

FrontièreWhere stories live. Discover now