ALLIANCE (既婚)

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Notes :

- le texte en italique est en japonais.

- les définitions des mots marqués d'un astérisque (*) se trouvent dans la section commentaire correspondant au paragraphe.

Bonne lecture !

<既婚>

Luka

A neuf heures du matin, la vie battait déjà son plein dans les grandes avenues de San Francisco. Que ce soient les taxis, les voitures, les camions de livraison ou même les vélos, tout cela créait une cacophonie assourdissante. A cela, on pouvait ajouter les cris, les pleurs, le mécontentement des gens. Le tout formait une musique disparate et assourdissante. Une sinécure pour Luka.

Du haut de son penthouse, ou disons plutôt, de celui que lui avait généreusement offert son père, Luka Takashi était en train de siroter son premier café de la journée, assis sur le rebord en brique de sa fenêtre. Les grandes verrières ancestrales laissaient entrer la chaleur du soleil et chauffait sa peau nue. Il était appuyé contre la vitre, le regard baissé sur le brouhaha de la rue sous son immeuble ancien. Il reconnaissait ses voisins, ceux du bout de la rue, les employés du coffee shop en face de chez lui et les gamins du quartier qui traînaient des pieds pour se rendre à l'école. Une matinée comme une autre pour l'instant. Et le signe d'une bonne journée pour lui.

Luka terminait son café. Il s'extirpait des oreillers qu'il avait disposé sur le rebord de la fenêtre afin d'y être à son aise pendant sa contemplation de San Francisco. Il se rendait dans sa cuisine, débarrassant sa tasse tâchée par le breuvage sombre. Il faisait ensuite le chemin inverse, contournant les piles de livres et les meubles qui se trouvaient sur son chemin en direction de la salle de bains. Il montait l'escalier en colimaçon vers la mezzanine où se trouvait sa chambre ainsi que la salle de bains. Il se délestait de son seul vêtement en entrant dans la pièce d'eau et se glissait sous le jet d'eau. Il aimait prendre une longue douche le matin, cela lui permettait de retirer les traces de sommeil de son visage, de détendre les muscles de son dos et il aimait la sensation de sa peau douce et de l'odeur légère de son gel douche qui l'accompagnait une partie de la journée. Sans son café et sa douche, il n'était pas plus utile qu'un poisson sur la terre ferme.

Maintenant parfaitement réveillé et frais comme un gardon, il se dirigeait vers son dressing afin d'attraper un t-shirt et un jean. Il les enfilait tout en descendant jusqu'au couloir d'entrée de son appartement. Aujourd'hui, il avait rendez-vous avec son éditeur, puis ils devaient se rendre chez l'imprimeur pour voir la première version de son dernier livre. Finalement, ce soir, il était convié à manger chez ses parents. Apparemment, son père avait quelque chose à lui dire. Luka attrapait son blouson en cuir, il l'enfilait, prenait son téléphone et ses clés avant de quitter son appartement, sa petite bulle de confort.

Les odeurs nauséabondes de pollution et de ville assaillirent son nez au moment même où il posait le pied sur le trottoir. Il avait pourtant grandi à San Francisco mais il ne s'y ferait jamais. Il traversait rapidement la rue afin de s'engouffrer dans sa voiture garée en face. Une fois à l'intérieur, il inspirait longuement, appréciant l'odeur délicate du parfum qu'il diffusait dans l'habitacle à chaque fois qu'il le quittait. Il mettait le contact et s'intégrait dans le trafic routier, en direction du quartier le plus opposé au sien où se trouvait le siège de son éditeur.

Au cours de son périple dans la ville, il laissait son esprit divagué vers le nouveau livre qu'il avait entamé il y a quelques jours. Il avait entamé des recherches afin de coller au mieux à la réalité. En quelques semaines, il avait enregistré une quantité pharamineuse de connaissances sur le thème de son prochain livre. Il commençait de réfléchir à ses personnages : A quoi allait-il ressembler ? Comment leurs vies allaient entrer en collision ? Quelle serait leur évolution ? Il avait hâte de retrouver son canapé et son ordinateur ce soir pour commencer la rédaction de ses premières idées en vrac. En attendant, il se contentait d'enregistrer une note vocale à laquelle il pourrait se référer plus tard.