La fille de Severus

Chapitre 47

Bonsoir,

J'ai eu un commentaire au sujet de cette histoire, et je vais faire la réponse au profit de tous mes lecteurs, afin d'éclaircir le point. En effet, j'ai eu la remarque que la partie où les enfants entrent à Poudlard étaient très peu développée et mériterait plus de détails et de dialogues.

Cependant, j'ai préféré centrer l'histoire sur Severus et sa rédemption au travers de l'enfant qu'il découvre, pour montrer que Lily n'est pas la seule personne à pouvoir le toucher peut-être. Ainsi, lorsque Hope arrive à Poudlard en même temps que Harry Potter, il n'est pas l'homme aigri connu dans le canon.

C'est également la raison pour laquelle ceci est l'avant-dernier chapitre et que demain sera posté l'épilogue :)

Je ne voulais pas réécrire la première année avec un personnage supplémentaire une fois encore, préférant garder Severus comme centre de l'intrigue.

En attendant, je vous laisse avec le chapitre du jour ;)

Bonne lecture,

Lili

Le soir d'Halloween, Severus était d'une humeur massacrante. Les licornes continuaient de disparaître et il n'avait rien trouvé de suspect. Ces échecs répétés le rendaient fou.

De sa place, il fusillait tout le monde du regard, les sourcils froncés. Il n'y avait que lorsqu'il regardait en direction de sa fille qu'il se détendait légèrement, mais personne ne se serait risqué à lui faire la moindre réflexion.

Severus se perdait dans ses pensées lorsque les portes de la Grande Salle furent ouvertes avec violence. Quirell entra, l'air affolé. Il fit trois pas dans la Grande Salle, sous les yeux écarquillés de tous les élèves, puis il pressa les mains sur son cœur, avant de murmurer d'un air effaré.

– Un troll. Un troll dans les cachots.

Puis, il s'effondra, évanoui.

Il avait juste murmuré, mais son entrée avait fait taire tous les bavardages et chaque personne présente dans la pièce put l'entendre clairement. Il y eut quelques secondes de silence, alors que tout le monde fixait le corps inerte du professeur au sol, puis les enfants se levèrent tous en même temps, commençant à hurler, terrorisés.

Dumbledore se leva lestement, ses yeux brillant de colère, et il pointa sa baguette vers sa gorge pour lancer un sonorus. Il hurla un « silence » qui résonna sous le haut plafond magique, calmant instantanément les enfants.

Tous les professeurs s'employèrent aussitôt à rassembler les élèves et à les diriger vers leurs maisons, ignorant leur collègue toujours au sol. Severus lui jeta un regard méprisant au passage, réprimant l'envie puérile de lui lancer un bon coup de pied pour son entrée dramatique et l'affolement qu'il avait causé...

Hope détourna son attention en arrivant près de lui, pâle et agitée. Il voulut la rassurer, mais elle lui agrippa le bras en lui jetant un regard suppliant.

— Papa ! Harry et Ron... ils sont partis chercher une fille de leur maison. Elle était dans les toilettes du second étage et...

Severus fronça les sourcils. Si le troll était dans les cachots, les enfants ne devraient pas être en danger, mais il savait qu'il ne serait pas tranquille tant qu'il n'aurait pas vérifié. Avec une créature aussi dangereuse en liberté dans les couloirs de l'école, ils ne pouvaient pas se permettre d'avoir des enfants sans surveillance et sans protection...

Il ordonna à Hope de rejoindre ses camarades et de rester avec eux, quoi qu'il arrive, puis il partit à grands pas, marmonnant au sujet d'écoles parfaitement protégées et d'enfants totalement imprévisibles.

Severus arriva à temps pour voir le troll entrer dans les toilettes des filles et pour entendre les hurlements de terreur de trois jeunes élèves. Il eut l'impression que son cœur s'arrêtait alors que son pire cauchemar prenait vie sous ses yeux et il se précipita, les mains légèrement tremblantes.

Il arriva dans les toilettes au moment où le troll secouait Potter en le tenant par une jambe, tandis que Weasley, mortellement pâle, suivait les conseils de Granger pour lancer un Wingardium Leviosa hésitant sur la matraque de la créature. Incrédule, il vit le troll tomber raide assommé et il secoua la tête en grognant à propos de leur inconscience et de la chance insolente qu'ils avaient eue.

Il ignora le regard penaud de Harry Potter tout en vérifiant qu'ils n'étaient pas blessés, puis il les renvoya en direction de leur maison, avec un regard noir visant à les dissuader de traîner en chemin. Cependant, Harry marqua une pause en passant près de lui et il croisa son regard en toute confiance.

— Monsieur ? Vous croyez que c'est une diversion pour passer devant le chien à trois têtes ?

Severus ne demanda même pas comment le satané gamin pouvait être au courant de ce détail. Il se figea, son esprit tournant à plein régime, alors qu'il se traitait d'imbécile.

Il fixa le garçon.

— Rentrez immédiatement dans votre maison, Potter. Je m'en occupe. N'imaginez même pas vous approcher du couloir interdit...

Le gamin hocha tranquillement la tête, lui faisant assez confiance pour le croire et il partit avec ses deux amis. Severus lança un sort d'entraves puissant sur le troll et partit au pas de course en direction du troisième étage et de ses secrets.

Il se jura d'étrangler ce foutu Quirrell avec son propre turban alors que les pièces du puzzle se mettaient en place. Quirrell que tout le monde avait laissé dans la grande salle, seul. Quirell qui connaissait parfaitement les trolls des montagnes et qui en avait amené un à Poudlard pour permettre à Dumbledore de protéger ses petits secrets. Quirell qui avait tant changé après un voyage en Albanie passant d'un professeur effacé à un couard bégayant...

Lorsqu'il arriva dans le couloir interdit du troisième étage, Quirrell était sur le point de passer la porte qui dissimulait le chien à trois têtes prêté par Hagrid. Sans être réellement surpris, Severus sortit sa baguette et lança un experlliamus, assez violent pour envoyer son collègue voler contre le mur.

L'homme tenta de se justifier, bégayant plus que jamais.

— J-j-je venais v-v-voir si t-t-tout était normal !

Severus laissa échapper un ricanement moqueur, tenant Quirell en respect.

— Et moi je me montre prudent. Un troll... réellement ?

Une lueur de colère passa dans le regard de l'homme, mais il resta muet. Severus ne baissa pas sa baguette et il fut soulagé de voir Dumbledore arriver en courant. Le directeur fronça les sourcils.

— Severus ?

Le professeur de potions haussa les épaules.

— Je pense que nous tenons ce qui tue les licornes. Ainsi que celui qui a fait entrer un troll dans Poudlard entre autres. J'ai dans l'idée qu'il cache bien plus que sa calvitie sous ce turban ridicule...

Quirell vit volte-face, prêt à prendre la fuite, mais Severus lui lança un stupefix rageur, et il leva un sourcil à l'attention de Dumbledore le défiant de faire la moindre remarque au sujet du traitement réservé à son collègue.

Ce dernier hésita puis il murmura un sort afin de dérouler le turban qui ceignait la tête de son professeur de défense contre les forces du mal.

Severus s'était douté qu'il y avait quelque chose d'étrange avec ce couvre-chef démesuré et ridicule, cependant, il ne s'était pas attendu à quelque chose d'aussi ignoble. Il fixa le visage de Voldemort piégé dans le crâne de Quirell et il réprima un haut-le-cœur, reconnaissant que le parasite ait été atteint lui aussi par le stupéfix.

— Par Merlin... comment est-ce possible ?

Dumbledore fixait Quirell pensivement et il secoua tristement la tête.

— Je l'ignore, mon garçon. Je suppose qu'il avait besoin du sang de licorne pour survivre et garder cette symbiose étrange possible.

Severus renifla.

— Et maintenant ?