Chapitre 40

703 87 3
                                    

Au matin suivant, Severus réveilla Hope avec un sourire attendri. Elle avait onze ans et il bénissait chaque jour depuis qu'il l'avait trouvée.

Il la regarda s'étirer et bâiller dans son pyjama rose, ses cheveux en désordre autour de son petit visage fin. Il lui laissa le temps de se réveiller tranquillement, sachant parfaitement qu'elle avait besoin d'un peu de temps le matin.

Comme à son habitude, Hope se nicha contre lui avec un léger soupir, marmonna un bonjour vague.

Severus passa les doigts dans ses cheveux avec douceur, les lissant affectueusement, puis il murmura, avec un petit sourire.

— Joyeux anniversaire ma petite fée.

À ces mots, Hope se réveilla tout à fait et elle gloussa doucement.

— Merci papa !

Severus lui tendit un paquet cadeau, joliment emballé et Hope sauta de joie, les yeux brillants. Elle ouvrit le papier avec impatience et découvrit une jolie cape fourrée d'un gris argenté. Elle écarquilla les yeux en regardant son père avec adoration.

Elle avait vu cette cape lorsqu'ils avaient été se promener sur le chemin de Traverse et elle l'avait immédiatement adorée. Severus avait hésité, la trouvant trop sophistiquée pour un usage quotidien et Hope en avait convenu.

Découvrir le vêtement était une magnifique surprise et Hope se jeta dans les bras de son père avec un rire émerveillé. Elle posa immédiatement la cape sur ses épaules, par-dessus son pyjama, paradant devant son père.

Severus sentit sa gorge se serrer en la voyant, prenant soudain conscience que son bébé avait grandi. Il mesura sa chance en observant la magnifique jeune fille qu'elle devenait.

Hope souriait encore et ses joues étaient rouges d'excitation lorsqu'un hibou inconnu entra par la fenêtre. Severus fronça les sourcils lorsqu'il se posa devant Hope, mais sa fille avait attrapé la missive avant qu'il ne puisse l'en empêcher.

Toute pensée qu'il puisse s'agir d'un message malveillant disparut lorsque Hope poussa un cri perçant. Severus se précipita sur elle, au bord de la panique, avant de comprendre que Hope hurlait de joie, riant et pleurant en même temps.

Sa petite fille si calme sautait et semblait électrique, incapable de se calmer.

Severus dut user de son ton le plus sévère pour la calmer, bien que la fillette ait encore les yeux bien trop brillants.

Incapable de s'expliquer, elle lui tendit le parchemin avec un large sourire, vibrant d'excitation.

En prenant la lettre, Severus fronça les sourcils. Cependant, dès les premiers mots, il se laissa tomber lourdement sur le premier siège à sa portée, muet de stupeur.

Il secoua la tête, incrédule, puis agrippa Hope pour la serrer contre lui.

Hope, sa petite fée moldue, sa fille adorée, était une sorcière. Elle venait de recevoir sa lettre d'acceptation pour Poudlard, lui annonçant qu'elle serait scolarisée dès la rentrée de septembre au sein de l'école de magie.

Après l'euphorie, Hope paniqua.

— Et si je ne suis pas assez... bonne ? Je veux dire, tu ne savais même pas que j'étais une sorcière ! Si ça se trouve, je ne suis pas du tout puissante !

Severus leva un sourcil en la fixant tranquillement.

— Ce n'est pas parce que tu n'as jamais fait de magie avant que tu n'es pas puissante, jeune fille. Ensuite... tu es déjà naturellement douée en potions. Tu te débrouilles parfaitement en botanique. Tu vas les éblouir.

— Et si je ne vais pas à Serpentard ?

Les échos d'une conversation presque similaire serrèrent le cœur de Severus. Il se souvenait du moment où Lily avait eu des doutes, après avoir reçu sa lettre. Elle avait peur de ne pas pouvoir se faire d'amis sorciers, elle la petite moldue ignorante. Severus savait déjà qu'il serait réparti à Serpentard et il lui avait juré qu'il resterait son ami, quelle que soit sa maison.

Il déglutit, puis repoussa le souvenir de Lily.

— Tu iras dans la maison qui te convient le mieux et je serais fier de toi, ma petite fée. Tu n'as pas besoin de chercher à m'impressionner, Hope. Je t'aime telle que tu es.

Hope lui sourit et se glissa dans ses bras avec un soupir. Severus la serra contre lui, se jurant de réduire à néant tout autre élève qui ferait du mal à sa précieuse fille.

Hope le coupa dans ses pensées en se redressant soudain.

— Je dois le dire à Drago ! Il avait dit qu'on serait ensemble à Poudlard...

Severus ricana, amusé. Son filleul insistait depuis des mois sur la possibilité que Hope aille à Poudlard, refusant d'être séparé de son amie. Ils étaient aussi proche qu'un frère et une sœur, se chamaillant et s'adorant, farouchement protecteurs l'un avec l'autre.

Lucius désapprouvait clairement cette relation, mais Narcissa l'avait empêché de s'en mêler. L'homme aurait pu gagner en achetant l'affection de son fils — il le gâtait outrageusement — mais Drago était déjà trop attaché à Hope pour s'éloigner d'elle à cause de babioles dispendieuses.

Severus s'était longuement interrogé afin de déterminer s'il approuvait ou non cette amitié. Il avait finalement décidé de les laisser tranquille, tout en les surveillant, conscient que Hope évitait à son filleul de devenir un enfant gâté prétentieux.

Il eut une brève pensée pour Lucius, qui avait espéré que l'entrée de Drago à Poudlard sonnerait la fin de son amitié avec la fille moldue de Severus. L'homme serait vraisemblablement furieux de découvrir que finalement, Hope serait du voyage, plus proche que jamais de son précieux héritier.

Severus embrassa le front de Hope avec un soupir.

— Je te laisse écrire ta lettre, ma petite fée. Je dois parler au directeur.

Hope leva les yeux vers lui, fronçant un bref instant les sourcils.

— Il y a un problème ?

Severus ricana.

— Pas du tout. Je veux simplement savoir si ce vieux fou manipulateur était au courant que tu aurais ta lettre.

Hope gloussa, se détendant aussitôt.

— Tu vas aller voir Poppy après ou je peux y aller moi-même ?

Severus sourit tranquillement, pensant qu'il avait été aveugle de ne pas voir que Hope appartenait déjà à Poudlard. Elle y vivait depuis toute petite, entourée de magie. Elle y avait grandi et elle connaissait le château mieux que personne. C'était logique qu'elle y soit élève, finalement. Il lui adressa un clin d'œil malicieux.

— Je suppose que tu peux aller faire toi-même l'annonce de la grande nouvelle...

La fille de SeverusWhere stories live. Discover now