Chapitre 36

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Beth

23 juillet 2031

Londres

Tous ces vêtements me rappellent ce que j'ai perdu. Mes bébés font partie de moi et du traumatisme qui me ronge encore et encore. Je rêvais d'acheter un tas de petits vêtements pour mes bébés, de les mettre au monde, et même de les veiller chaque nuit, juste pour qu'ils m'appellent un jour, maman. Je voulais que chaque instant avec eux soit un concentré d'amour et de bonheur. A la place, j'ai ce vide qui m'étouffe et aujourd'hui, je n'ai rien. Il ne me reste que le test et l'échographie qui me prouvent chaque jour que je n'ai pas rêvé. 

A présent, à part les vêtements du futur bébé de mon ex, qui est aussi l'homme que j'aime, je n'ai plus rien. Cette petite Hazel va avoir un super papa, je sais qu'elle ne manquera de rien, et surtout pas d'amour. Noah sait donner sans jamais rien réclamer en retour, cette petite fille aura bien de la chance de l'avoir rien que pour elle. 

J'aimerais tellement partager cet amour, mais je ne tiens pas à ce que Noah pense que ce qui m'intéresse dans cette relation soit le bébé. Il y a peine cinq jours, je lui ai parlé de mon impossibilité à concevoir de nouveau. Ce serait malsain de tenter quelque chose avec lui alors qu'il s'apprête à être papa. 

Une larme vagabonde glisse sur ma joue, alors que je caresse le tissu rose d'une magnifique robe pâle. Mes sanglots résonnent dans la pièce, car cette larme est suivie de beaucoup d'autres que je ne parviens plus à retenir. Je suis surprise lorsque des bras m'entourent. Je n'ai pas besoin de lever les yeux pour savoir que c'est Noah. Les yeux embrumés par les larmes, je me blottis contre lui acceptant son étreinte réconfortante.

Noah : Ca va aller, je suis là, dit-il en chuchotant tout en me caressant le dos.

Je ne saurai dire combien de temps dure cette étreinte, le silence nous entoure seulement marqué par le son de mes sanglots. Finalement, je parviens à surmonter mes émotions. J'essuie mes larmes du revers de ma main détruisant mon maquillage par la même occasion, mais ce n'est rien en comparaison de la chemise blanche de Noah tachée par mon mascara.

Moi : Ta chemise est tachée, désolé. 

Noah : Ce n'est pas grave, ça va mieux ? 

Moi : Ouais, je me morfonds toute seule.

Noah : Tu as le droit, dit-il en regardant les vêtements de sa fille éparpillés sur le lit. On peut prendre le temps de discuter, maintenant ? 

Moi : Oui, dis-je en prenant un peu de distance avec lui. 

Noah : On flirte beaucoup tous les deux, on en est où réellement ? 

Moi : Je ne sais pas.

Noah : Je t'aime, tu le sais. Malheureusement, je ne sais pas comment te le prouver. J'aimerais tellement que tu me laisses une chance, qu'on construise quelque chose tous les deux. Dans quelques mois, je serais papa, et honnêtement, j'aimerais beaucoup que tu sois sa maman. 

Moi : Je ne veux absolument pas construire une histoire avec toi en prenant le risque que tu penses que je suis là pour le bébé. 

Noah : Jamais, je n'imaginerai ça, dit-il en prenant mes mains dans les siennes. On s'aimait avant, et je sais que je n'ai jamais cesser de t'aimer. On pourrait essayer de construire quelque chose, et voir avec le temps. 

Moi : Ca me semble compliquée, on vit sur deux continents différents. 

Noah : Oui, mais pour l'instant, je suis à Londres.

Un script pour deux.Where stories live. Discover now