Chapitre 8

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1 mai 2031

Londres

Beth 

Il semblerait que Naomie ait appris la raison de mon éloignement, hier soir lors d'une réunion familiale. Depuis ce matin, elle n'arrête pas de me téléphoner et de m'envoyer des textos pour qu'on en parle. Mais honnêtement, je n'en ai pas envie pour le moment. Cela fait cinq jours que je vis chez mes parents, j'ai quitté l'appartement pour réfléchir et prendre du temps pour moi. Je suis sortie uniquement pour passer mes examens, cette épreuve s'est avéré compliquée alors que mon moral était au plus bas. Finalement, j'ai raté mon master en droit à peu de chose près. Je n'ai pas partagé ce résultat médiocre avec ma meilleure amie. Pour être honnête, l'échec de mon master et de mon couple combiné m'a poussé à m'enfermer dans ma chambre. 

Je ne veux pas me confronter au monde pour l'instant, car je suis totalement perdu. Que vais-je faire de ma vie ? J'ai passé trois ans a galéré pour ce diplôme, en imaginant un avenir que je n'aurais jamais, et malheureusement, je n'avais pas prévu de plan b. Toutes ses nuits blanches à réviser jusqu'à en avoir mal au crâne n'auront servi à rien. Je suis juste bonne à rater tout ce que j'entreprends. Peu importe de quoi il s'agit, je finis toujours en larme sous ma couette. Mes sombres pensées sont interrompues par un bruit derrière la porte de ma chambre.

... : Elizabeth, c'est maman, dit-elle avant d'entrer. Ca va ma chérie ? 

Depuis les résultats de mon master, mes parents me soutiennent. Ils ne m'ont pas accablé une seule fois en supposant que cet échec pouvait être de ma faute, due à une fête ou un manque de travail. Ils sont présents, comme toujours, et ma mère l'est d'autant plus depuis qu'elle sait que mon histoire avec Noah a aussi mené à un échec, encore. J'évite donc de la rejeter, même si je préférerais être seule.

Moi : Oui, ça va.

Maman : Ne me mens pas ma puce, dit-elle en ouvrant les rideaux. Tu es enfermé dans cette chambre depuis cinq jours , tu dois sortir d'ici, prendre l'air !

Moi : Je n'ai pas envie, dis-je en me cachant sous ma couette.

Maman : Naomie ne cesse de m'appeler, tu devrais aller la voir. Vous vous êtes toujours soutenue, pourquoi ça changerait ? 

Moi : C'est compliqué, dis-je toujours sous ma couette.

Maman : Elle t'attend au salon, dépêche-toi de te changer !

Moi : Maman ! Pourquoi tu l'as laissé entrer ?

Maman : Je suis ta mère, mon rôle est de te soutenir, mais aussi de t'aider. Je peux comprendre que tu ne veuilles pas parler de Noah, et que tu ne le contactes pas. Mais Naomie ne t'a rien fait, c'est ta meilleure amie depuis la maternelle, vous avez grandi ensemble, et jamais vous n'avez été en froid. Ce n'est pas aujourd'hui que ça va changer, à moins qu'elle t'ai fait du mal, tu n'as pas à la rejeter. Alors lève-toi et va voir celle que tu as toujours considérée comme ta sœur ! 

Ma mère n'a jamais utilisé ce ton autoritaire avec moi. Il n'y a pas de doute, je n'ai plutôt pas intérêt à protester. Sous son regard, je sors de mon lit et entre dans ma salle de bain. Une dizaine de minutes plus tard, après une bonne douche dont j'avais cruellement besoin, je descends au salon vêtu d'un jogging et d'une brassière. Mes cheveux blonds, encore humides, sont relevés en un chignon déstructuré qui me voudra sûrement quelques nœuds. En bas des escaliers, ma meilleure amie ne me laisse pas dire un mot et me saute pratiquement dans les bras pour me serrer contre elle.

Naomie : Mon frère est un crétin, dit-elle sans me lâcher. 

Je ne parviens pas à lui répondre, car cette étreinte a suffi à faire couler mes larmes. Nous ne parlons pas pendant plusieurs minutes, restant blottie dans ses bras, je laisse ma douleur s'extérioriser. 

Un script pour deux.Where stories live. Discover now