Un script pour deux.

Chapitre 14

Noah

3 mai 2031

Los Angeles

La journée a débuté sur les chapeaux de roue. Normalement, ce matin, je devais voir Arthur pour évoquer son projet d'entreprise, celui même que je souhaite financer. Mais hier un mail à changer tous mes projets pour la journée. Amber a décidé de jouer avec moi, en faisant entrer un avocat dans nos histoires. Elle cherche à me prendre de l'argent en échange d'un droit de garde sur mon bébé. Si elle pensait que j'allais m'écraser, ne rien dire, et lui donner ce qu'elle veut ou pire qu'elle pourrait élever mon enfant sans que je n'ai mon mot à dire. Elle se trompe. Je ne compte pas lui laisser le loisir de choisir pour moi. Je ferai partir de la vie de cet enfant, même si pour ça, je dois payer une armée d'avocat et passé les six prochains mois à me battre. 

Depuis qu'elle m'a annoncé être enceinte, et après avoir eu la certitude que j'étais le père. Je me suis impliqué, mettant un peu ma vie de côté. Perdant même celle que j'aime. Amber peut me reprocher tout ce qu'elle veut, mais pas d'avoir assumé mon rôle. 

C'est pourquoi hier en rentrant de mon rendez-vous avec l'avocat de mes parents, j'ai appelé Arthur. Ce dernier est actuellement dans sa famille, résident à Los Angeles depuis plusieurs années. Il a tout de suite compris mon besoin de repousser notre rendez-vous du lendemain. 

Ce matin, je suis donc dans le cabinet de mon avocat, plutôt que d'être chez moi avec mon beau-frère à parler affaires. Le rendez-vous qui s'annonce est d'une importance capitale. Un face à face avec Amber s'apprête à avoir lieu, et la seule émotion qui me parcourt à l'idée de la voir, c'est de la colère. Je n'ai pas apprécié qu'elle en vienne à prendre un avocat pour me soutirer de l'argent. Son comportement m'a conforté dans l'idée qu'elle n'aura pas un centime de ma part, pas de mon propre chef en tout cas.

Mon avocat interrompt le flot de mes pensées en entrant dans son bureau avec deux cafés, il m'en tend un. Je suis venue un peu en avance pour qu'on puisse tous les deux discuter un peu. Je pense que c'est important pour que ça se passe pour le mieux. Il en va de la garde de mon enfant. 

Avocat : Comment vous vous sentez à l'idée de ce face à face ? Je tiens à jauger un peu votre ressenti, car pendant l'entretien avec la partie adverse, il va falloir être calme et gérer ses émotions. 

Moi : Je sais gérer mes émotions, ne vous en faites pas. 

Avocat : Comment vous envisager les choses, me demande-t-il en souriant face à ma réponse pleine de confiance.

Moi : Honnêtement, je ne veux pas devenir le banquier de mon ex. Elle porte mon bébé, j'en suis conscient. Je sais que j'ai des responsabilités, mais ça ne signifie pas que je dois me laisser bouffer par son envie d'argent. Je veux assumer ce bébé, être son père. 

Avocat : C'est très noble de votre part, à votre âge, c'est rare. Mais si votre ex demande de l'argent, il y a de fortes chances qu'elle l'obtienne auprès d'un juge. Il est indéniable que vous avez de les moyens, ce qui ne semble pas être son cas. Ce sera pris en compte si on en vient à aller au tribunal.

Moi : Que dois-je faire pour éviter qu'on y aille ? 

Avocat : Tout d'abord, on va écouter ce qu'ils veulent, on prendra le temps de parler tous les deux avant de leur répondre. 

La porte de son bureau s'ouvre sur sa secrétaire.

Secrétaire : Votre rendez-vous de 10h est arrivé. Maître Rogers, vous attend avec sa cliente dans la salle de réunion.

Avocat : Merci Carla, proposez leur du café. 

Elle hoche la tête et quitte la pièce. 

Nous ne nous attardons pas trop dans ce bureau, et ensemble, nous rejoignons la salle de réunion. L'avocat d'Amber, maître Rogers, un homme d'une soixantaine d'années, nous serre la main. Amber se tient à ses côtés, une main sur son ventre. Elle porte, comme lors de la visite de la maison, une robe très échancrée qui met en avant son ventre rond. Le fait-elle exprès pour s'attirer la pitié ?