On ne s'attarde pas et nous prenons place autour de la table ovale en bois. Je ressers ma cravate et tente de taire ma colère de voir Amber si souriante alors que la situation est loin d'être marrante. 

Mon avocat engage la conversation en rappelant les premiers éléments du dossier, et notamment le test ainsi que ma reconnaissance de paternité. 

Maître Rogers : Ma cliente souhaite que monsieur Malik assume cet enfant, et pour cela une aide financière serait souhaité. 

Avocat : Mon client assume déjà cet enfant en s'engageant à participer à l'éducation du bébé avec mademoiselle O'Kelly. Une garde alternée est demandée par monsieur Malik depuis qu'il a la certitude du lien qui l'uni à cette grossesse. Votre cliente n'a jamais donné suite à ses demandes pour s'organiser et mettre en place l'arrivée de l'enfant. 

Maître Rogers : Nous allons pouvoir le faire à présent, dit-il en sortant un dossier. Après une longue conversation avec ma cliente, nous envisageons si votre client est d'accord une garde alternée comprenant week-end et vacances pour monsieur Malik. Ma cliente serait responsable de l'enfant le reste du temps...

Moi : Non, dis-je en interrompant l'avocat d'Amber.

Mon avocat se tourne vers moi, et je comprends à son regard que je dois me taire.

Maître Rogers : En contrepartie, Monsieur Malik devra verser une pension alimentaire.

Avocat : Avez-vous une estimation de cette pension ? 

Maître Rogers : Un juge devra valider cette estimation, mais 20 000 dollars par mois. 

Moi : Cette estimation est calculée sur les moyens de mes parents, ou sur les miens, c'est ridicule ! L'argent de mes parents ne payera pas tes caprices, dis-je en me levant d'un bond le regard rivé sur Amber. Il s'agit de mon enfant, je veux être présent dans sa vie quotidienne. Envoie-moi au tribunal, si ça t'amuse.

Je quitte la salle de réunion en claquant la porte. 

La colère a gagné sur mon envie de me taire. Je ne pouvais plus rester là sans rien dire alors qu'elle semblait si sûre d'elle. Elle cherche à me prendre mon argent, et plus précisément celui de mes parents. Amber aurait pu me parler quand j'ai cherché à organiser la garde du bébé, on aurait peut-être trouvé un arrangement. Ca ne me dérangeait pas de l'aider financièrement. Mais après ce que j'ai entendu, le fait qu'elle souhaite me retirer le droit d'être présent, m'a énervé. J'ai été plutôt gentil jusque-là, mais comme on dit, c'était le calme avant la tempête ! J'irai au tribunal, et je me battrai pour une garde alterné égale pour chacun de nous. J'aurais tellement préféré que ça se déroule d'un commun accord pour le bien de notre bébé, mais elle a décidé autrement. 

Je cherche à me calmer en m'asseyant en salle d'attente. Il me faut une pause pour réfléchir, et trouver un moyen de faire comprendre à Amber mon désir. Je ne voulais pas être père, avant d'être confronté à cette grossesse. A présent, mon rôle de père est d'une importance capitale. J'ai perdu mes deux bébés, ils me manquent tous les jours. Cette douleur est difficile à supporter. Je ne tiens pas à être un père absent pour mon enfant. 

Mon avocat me surprend en venant s'asseoir à côté de moi. Je lève la tête vers lui prêt à l'entendre me dire qu'on va au tribunal et que je risque de perdre bien plus que de l'argent. Attentif, j'attends qu'il me dise ce qu'il en est.

Avocat : On fait une petite pause.

Moi : Je suis désolé d'avoir interrompu le rendez-vous. Je ne supporte pas l'idée qu'elle décide pour moi, deux jours par semaine, ce n'est rien dans la vie d'un enfant. Je ne veux pas que mon bébé pense que je suis un père occasionnel, je veux être là pour lui quotidiennement.

Un script pour deux.Where stories live. Discover now