Il prend la route, sirène hurlante, comme si j'étais un criminel. Pendant le trajet, mon sang imbibe mon t-shirt, je crois que ce connard m'a pété le nez. Heureusement pour moi, la drogue m'empêche d'avoir trop mal. La route dure vingt bonnes minutes avant qu'on arrive au commissariat où le policier me jette pratiquement dans une cellule de garde à vue. Il va vérifier mon identité, et sûrement inventé des trucs pour me condamner. Je me retrouve avec deux autres mecs que je préfère ne pas approcher. Ayant les mains libres, je m'assois dans un coin, et arrache mon t-shirt pour éponger mon sang. Je reste collé contre le mur, attendant qu'on vienne me sortir d'ici !
L'attente me semble durer une éternité avant qu'un flic, autre que celui qui m'a enfermé ici, entre dans la pièce. J'en profite pour lui demander l'appel dont j'ai le droit. Malheureusement, on ne m'écoute pas, et me laisse attendre jusqu'au lever du jour. Ma nuit a été très difficile, les effets de la drogue ont disparu, et je souffre. J'ai hyper mal au nez, j'ai froid et je suis épuisé. J'ai dû dormir une heure ou deux, de peur que l'un des types m'agresse dans mon sommeil. Je veux rentrer chez moi, me doucher et me coucher. Qu'est-ce que fou Gary ?! Il est censé me chercher, je ne découche jamais ! Je sors de mes pensées et sursaute quand une voix résonne dans la cellule, grave et autoritaire.
... : Malik, debout, ton avocat est là !
En entendant ça, je me lève d'un bond. Le flic me fait sortir de la cellule, et il m'invite à le suivre. Il me guide jusqu'à Gary, qui semble soulagé de m'avoir sous les yeux. A en croire sa tenue, je dirais qu'il m'a cherché toute la nuit. Il semble choqué par le sang sur mon visage, et sur mon t-shirt déchiré. Mais il ne dit rien car un homme d'une quarantaine d'année vêtu d'un costume taillé sur mesure sort d'un bureau, mallette à la main pour lui parler.
Gary : On y va, me dit-il après quelques minutes de discussion avec mon avocat.
Nous quittons le commissariat sans attendre, l'avocat attend qu'on soit dehors pour s'adresser à moi.
Avocat : Noah, tu vas aller à l'hôpital pour ton nez, je veux un bilan. Ce flic t'accuse de coup et blessures, d'usage et de possession de drogue. Il va falloir qu'on parle de ce qui s'est passé.
Noah : Je ne faisais rien de mal, il est venu contrôler les papiers. Je n'avais rien, mais j'obtempérai, mais il m'a insulté de bougnoule, et je l'ai frappé.
Avocat : Ok, on en reparlera, vas à l'hôpital.
Gary : Viens, dit-il en attrapant mon bras.
On rejoint la voiture, la seconde mise à disposition des gardes du corps, je prends place sur la banquette arrière, épuisé. Gary s'installe au volant pour prendre la route de l'hôpital. En chemin, j'ai le droit à un sermon sur le fait que je me sois mis en danger. Il m'informe que la voiture que j'ai empruntée la nuit dernière est toujours à la fourrière.
Gary : Qu'est-ce qui t'a pris d'agir comme ça ?
Moi : Je crois que Beth m'a quitté, et je vais être papa...
Gary : Putain. Quand tu fais des conneries, tu ne fais pas semblant !
Moi : C'est clair, mais là, je suis perdu.
Gary : On en reparlera tous les deux quand tu auras vu un médecin.
Je ne dis rien, car je ne suis pas certain de vouloir en parler. Pour l'instant, j'aimerais dormir un peu et penser à moi. Gary me conduit à l'hôpital où je traîne des pieds jusqu'aux urgences, une infirmière s'occupe de moi. Elle nettoie mon visage pour me débarrasser du sang qui a collé sur ma peau cette nuit. Je me laisse faire, même lorsqu'un médecin vient voir l'état de mon nez, et qu'il pose ses mains sur l'objet de mes douleurs. Finalement, on me fait une radio. Une bonne heure plus tard, le médecin me fait de nouveau face avec les radios.
Médecin : Ton nez n'est pas facturé, mais tu vas devoir faire attention pendant quelques jours. Ne te bats pas, mets de la glace pour le gonflement et ça ira.
Moi : D'accord, merci.
Je paie mes soins avant de quitter l'hôpital pour enfin rentrer chez moi. Pendant le chemin en voiture, je ne dis pas un mot, et me laisse bercer par les mouvements du véhicule. A la maison, je me laisse guider jusqu'à mon lit et ferme les yeux. Heureusement que c'est le week-end, je vais pouvoir dormir toute la journée. Cette nuit en prison aura été rude, mais ce que me réserve l'avenir le sera tout autant. Il y a de fortes chances que je me retrouve père célibataire, et je ne sais vraiment pas si j'en aurais les capacités. Gérer un bébé sera une épreuve pour moi, d'autant plus qu'il va aussi falloir qu'on s'organise pour la garde alternée. En cellule, j'ai eu le temps de penser à ça, mais c'est surtout en voyant l'avocat au poste de police, que j'ai compris qu'on allait souvent se voir. Si je dois être père et si ce bébé doit venir au monde, on va faire les choses bien. Je vais faire en sorte que tout soit organisée et qu'Amber ne puisse pas m'escroquer des tonnes de fric.
Les prochains mois risquent d'être intenses. Mais ça ne le sera pas seulement pour moi, il va falloir que je parle de tout ça à mes parents, d'autant plus qu'il va falloir que je leur explique comment leur voiture a fini à la fourrière, et pourquoi, leur fils a passé une nuit en cellule. Je ne crains pas trop la réaction de ma mère face à ma future paternité, mais je crains ce que va dire mon père. Il a payé mes études pour que je devienne un acteur, pas pour que je change des couches à 20 ans.
On n'est pas encore là, mais je ne cesse de penser à tout ça, même lorsque je tente de trouver le sommeil. Toute cette histoire m'épuise, pourtant dormir semble être la dernière préoccupation de mon cerveau. Il me faudra deux bonnes heures à somnoler avant de m'endormir totalement.
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Voilà un nouveau chapitre qui j'espère vous a plus ! N'hésitez pas à donner votre avis, j'ai eu un peu de mal à répondre aux commentaires ces derniers temps, mais je vais recommencer assidûment. ;)
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Un script pour deux.
FanfictionOn dit que le temps répare les blessures, parfois, c'est vrai ! D'autre fois, ce n'est qu'une illusion. Pour moi, il ne s'agissait que d'une magnifique illusion. Pendant plusieurs semaines, je suis parvenue à surmonter la perte de mon frère ainsi qu...
Chapitre 4
Depuis le début
