Un script pour deux.

Chapitre 2

Moi : Envoie-moi l'adresse par texto.

Amber : Ok...

* Fin de la conversation *

Je ne lui laisse pas le temps d'en dire plus car je raccroche. Mon téléphone retrouve sa place dans la poche arrière de mon jean et j'entre retrouver mes collègues de travail. Je rejoins le coin maquillage après avoir récupéré une bouteille d'eau sur la table du buffet mis à notre disposition. Rita m'accueille avec son habituel sourire.

Rita : Oh, mais qu'est-ce que c'est que cette tête ? Tu n'as pas dormi de la nuit.

Moi : On peut dire ça !

Rita : Assis-toi que je m'occupe de toi.

Je ne me le fais pas dire deux fois, et me laisse tomber sur la chaise. Elle analyse mon visage comme si elle allait faire un chef d'œuvre. Les yeux clos, je la laisse mettre des tas de trucs sur ma peau afin de retirer toute trace de fatigue. Elle prend son temps et je dois avouer que j'apprécie grandement ce moment qui m'aide à me détendre. Malheureusement, Pearson m'appelle pour prendre place devant la caméra. J'enfile ma tenue pour la scène du jour, et je me joins à Gwen pour notre scène commune. La fatigue n'aide pas vraiment même lorsqu'on connaît son texte par cœur. Je ne parviens pas à jouer, comme il faut !

Pearson : Putain Noah, qu'est-ce tu fou !? 

Moi : Je suis désolé, dis-je en passant ma main dans mes cheveux.

Pearson : Ca fait une heure qu'on joue cette scène, tu ne peux pas réciter tes répliques sans y mettre la moindre conviction ! Tu es dans une série de survie, vous avez faim et vous avez peur. Mets-y un peu de réalisme.

Moi : Je n'y arrive pas aujourd'hui, je peux faire une pause.

Pearson : Va prendre l'air et reviens avec l'envie de jouer, sinon rentre chez toi pour aujourd'hui.

La tête baissée, honteux de me faire engueuler comme un gosse devant toute l'équipe, je ne réponds rien et sors prendre l'air. Cette journée est vraiment nulle, j'aurais vraiment dû rester couché. En colère et fatigué, j'ai la certitude que ça ne risque pas de s'arranger. Debout contre le mur, je prends un instant pour essayer de me remotiver. Je dois faire ce travail correctement ! Rien ne doit interférer avec mes objectifs et mes rêves. Pearson me surprend en posant sa main sur mon épaule.

Pearson : Qu'est-ce qui se passe ? Ca ne va pas ?

Moi : Ce n'est pas une bonne journée, dis-je en me tournant pour lui faire face. 

Pearson : Tu veux rentrer ? Je veux bien t'accorder ta journée. 

Moi : Non, c'est gentil, je vais travailler. 

Pearson : Si tu t'en sens capable, fais de ton mieux.

Moi : Je vais faire des efforts, dis-je en lui offrant un sourire. 

Pearson tape amicalement mon épaule, je suis certain qu'il pense que mon mal-être est dû au décès récent de mon frère. Bien qu'une partie de moi soit toujours triste et bouleversée pour son départ, en ce moment Jaynsen n'est pas la personne qui me préoccupe le plus. Je retourne sur le tournage à la suite de Pearson, et je donne le meilleur de moi-même. Ce petit moment à l'extérieur m'aura au moins fait du bien, car le réalisateur semble heureux de me voir jouer avec plus d'entrain et de réalisme. Les scènes s'enchaînent et les heures passent. En fin de journée, je rejoins la voiture de donne à Gary l'adresse de l'hôpital. Sans me poser la moindre question, ce qui est rare, mon garde du corps me conduit. Mais je sens ses regards sur moi dans le rétroviseur, il s'interroge sur cette destination inattendue. Je ne dis pas un mot et pose les yeux sur l'extérieur.