Chantier naval

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Diego

« Finissez de vous préparer Djombé. »

Diego alla aider Karl. Ils étaient trois dans le sas. Le spécialiste industriel n'avait jamais été á l'aise dans l'espace. Un comble pour un spécialiste de la production de composants pour vaisseaux.

Avec un sourire, son chef l'aide à fermer le scaphandre. Il se font un clin d'œil. Leur stock de blagues sur le sujet est inépuisable, mais des années de collaboration, font qu'ils les connaissent toutes.

Le nouveau garde du corps de Karl, est un ancien esclave en fuite. Depuis que sa maîtresse a eu un accident, il s'est engagé dans les forces de l'union des mondes. Ancien policier il se sent à l'aise avec ce travail de protection, tant que l'apesanteur n'est pas impliquée.

Heureusement, Diego les aides. L'espace, est pour lui un milieu naturel. Ils passent sur la coque du chantier spatial. Il s'assure que les deux autres sont sanglés. Il ne tient pas à perdre l'un d'eux en espace. Des drones de sécurité veillent sur les sorties extravéhiculaires, mais Diego a été blanchit sous le harnois, et tiens aux bonnes vieilles méthodes.

Il voit bien que Djombé et Karl sourient devant son côté mère poule, mais ils ne vont pas le contredire et attachent la corde à leurs scaphandres.

Finalement, en trois minutes, ils atteignent l'encorbellement sur la bulle qui protège le chantier.

« Voila Diego, nous avons fait avancer le croiseur à moitié et maintenant nous construisons l'arrière. »

De fait, le seigneur de l'union des mondes est admiratif. C'est du bricolage, normalement dans un chantier on construit le vaisseau avant d'ouvrir les sas. Mais il voulait un croiseur de bataille. Alors, Karl a bricolé, à partir d'une cellule faite pour un croiseur. Un coté puis l'autre, avec une bâche de protection le temps de l'ouverture. On se croirait revenu aux premiers temps de l'âge interplanétaire.

« Un jour, Karl, tu nous feras un croiseur de bataille dans un dés à coudre. »

Ils rient tous les trois. De fait, Diego aimerait plus de vaisseaux, et plus gros. Mais il faut faire avec ce qu'ils ont. Ils inspectent le chantier. Karl à l'œil a tout. Il est le véritable patron de l'installation, même si sa passion reste leur usine de composants hyperspatiaux. Il n'a cessé de l'agrandir, et même si Diego préférerait de gros monstres, l'union des mondes reste, en raison du travail de Karl, basée sur une flotte d'avisos.

Ils parcourent le chantier, puis les presses à Trillium, le nouveau réacteur en Trillium qui leur assure un approvisionnement régulier. Il en faut pour tout, pour les chantiers, les vaisseaux, les centrales.

A un moment Diego s'interrompt. Il reçoit un appel sur son communicateur.

Il est blême.

« C'est grave ? » demande Karl.

« Un esclave vient de tuer sa maîtresse. »

Le jeune ingénieur se tait. Il n'y qu'une peine dans ce cas. Karl sait que Diego en sera malade.

La navette dépose le seigneur de guerrre dans une luxueuse propriété. Dame Serdan d'Hyperion a traité avec Diego des années auparavant. Trente esclaves, un crédit généreux et cette propriété qu'il lui avait fait construire sur Kilim.

Elle gisait là dans le lit. Des gardes maîtrisent les esclaves. Mais il y a aussi des officiers. Arianna d'Hyperion notamment. Elle a intégré le contre-espionnage de l'union. Évidement elle est venue d'office. De toutes les façons la police dépends d'elle.

Il ne faut pas cinq minutes pour que l'esclave parle.

Oui, il a eu un problème d'érection. Sa maîtresse a utilisé la phase.

Oui, il a eu un geste malheureux et avec un couteau qui traînait là, il lui a tranché la gorge.

Oui, il regrette. Il sait qu'il va payer cher son geste. En fait il est déjà mort.

Mais Dame Arianna regarde Diego, il sait ce qu'elle attend de lui.

« Vous pourriez récupérer les esclaves. » Il tente de l'amadouer.

Froidement, elle le met face à ses responsabilités. « Ce serait renier votre parole. Si vous acceptez les esclaves vous devez accepter les lois qui régissent l'esclavage. » La dame n'a aucune pitiée.

Diego le sait. Si un esclave tue son maître, tous les esclaves de la propriété doivent être mis à mort. Qu'importe qu'ils n'aient rien pu faire. Diego, voudrait bien les épargner, mais la rumeur se répandra. Et alors adieux les accords avec les seigneurs de guerre.

Il ordonne donc à l'officier de police :

« Six heures de phase par jour pendant six mois puis exécution. Pour tous. »

Diego est rentré chez lui. Les rapports sont remis au lendemain. Le seigneur de l'union des mondes sait qu'il a fait le bon choix. Les accords avec les seigneurs de guerre épargnent les vies des astros de l'union. Toute bataille évitée est une victoire. Autant de vaisseaux en moins à produire pour Karl. La sécurité pour des populations entières. Mais nombre de ces seigneurs de guerre sont des sadiques. Même si avoir un contingent limité évite le recours au meurtre, ils n'hésitent pas, et parfois les esclaves réagissent. C'est pour cela, que les lois sur l'esclavage sont si sévères. Pour éviter que les esclaves n'aient pas un sursaut. Mais c'est à Diego qu'est revenue la décision et il doit vivre avec.

Cette fois ci le jeune homme n'est pas parvenu à éviter de réagir. Diego impose la stérilisation des esclaves, l'interdiction de vente et d'achat. L'union fait tout pour se débarrasser du phénomène, mais cela ne suffit pas. On ne se débarrasse pas comme cela d'un cancer social. A chaque fois que l'on a fabriqué de la misère, l'humanité l'a payé. Cette fois ci avec l'esclavage on a été loin. Même s'il parvenait à supprimer l'esclavage, il faudrait ensuite réinsérer les anciens esclaves.

Samira viens se mettre à côté de lui. Emma est en déplacement avec Ingrid. Il s'écarte un peu. Il se sent sale.

« Tu ne pouvais pas faire autrement. » lui dit-elle. D'un coup de fesses elle se rapproche de lui. L'enserre de ses bras. Elle est très tendre avec lui. Il a le problème inverse avec ses femmes. Elles sont libres, affranchies, mais elles refusent de partir. Même sur Kilim elles ont peur que quelqu'un ne les remette en esclavage. Cela existe, il s'est créé une race de personnes qui s'estiment tellement supérieures, que pour elles, il est normal d'avoir des esclaves. Diego sait, que toutes les disparitions ne concernent pas des gens désireux de refaire leur vie. Sa police traque les trafiquants. Il surveille aussi les composants pour faire la phase. Mais la contrebande a la vie dure. Évidement, seuls les maîtres légaux sont protégés. Dans l'union les esclaves doivent être déclarés. Mais cela n'est pas suffisant. Et encore, si sa flotte n'était pas crainte il devrait en plus, faire face aux attaques des seigneurs de guerre. Heureusement, sur ce plan il est tranquille, les seigneurs de guerre du secteur ne se sont pas coalisés, et il reste le grand costaud du secteur.

D'un pas lourd il se dirige vers la douche. Samira le suit.

« Que tu ais ou non envie de moi, je t'accompagne. Ce soir la solitude ne te vaudrait rien. »

Il lui fait un petit bisou sur la joue. Il a pleuré sur son épaule, doucement ils ont fait l'amour. Elle a été tendre avec lui.

Le lendemain, il reprends la navette avec Karl et Djombé, ils ont encore du travail.

Héros de l'empireWhere stories live. Discover now