Rendez-vous

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Selinna

« Allez chienne encourage ton père. »

Anne-Marie, malgré sa répugnance se mit au travail. Elle se doutait, que cela se produirait. Le capitaine avait pris sa frégatte, et avait emmené trois esclaves avec lui. Selinna, son père et elle.

Elle ne l'avait pas vu depuis leur capture. Là, il était là avec elles dans l'aviso. Le pirate les avait enfermés dans un cagibi de son vaisseau.

Ils avaient échangé, mais Anne Marie n'avait pas osé informer son père des détails. Elle se doutait, qu'ils allaient rencontrer un autre pirate. Soit un homme susceptible de s'intéresser à son père, soit une femme.

« Papa, es-tu prêt à servir ? »

« Que veux-tu dire, ma chérie ? »

« Lorsque les pirates te demanderont de servir une femme ou un homme, tu dois être capable de le, ou la satisfaire. »

« Ma chérie, je suis fidèle à ta maman, comment peux-tu envisager, que je satisfasse une autre femme ? »

Avec Selinna, leurs regards s'étaient croisés communiant dans la même compréhension. Cette dernière avait essayé.

« Monsieur, les pirates ont tous les moyens pour vous punir. Vous finirez par céder. Alors épargnez-vous les punitions pour vous contraindre. Vous ne ferez que les amuser. »

« Jeune fille, vous faites ce que vous voulez, mais j'ai une bonne éducation. Je ne me laisserais pas contraindre. »

La frégate avait fini par rejoindre un autre vaisseau. Anne-Marie était dans la centrale. Harvanne affichait ainsi son mépris pour elle. Elle avait vu l'autre engin. Puis une fois le contact établis, ils avaient navigué de concert, cherchant une grotte dans un astéroïde. Ensuite, ils s'étaient livrés à une compétition de pilotage, pour rentrer leurs deux vaisseaux côte à côte. A cette simple manœuvre, Anne-Marie avait compris, qu'ils allaient rencontrer un ancien du dominion. Une fois les machines éteintes, ils avaient établi un corridor en plastique entre, leurs deux engins, pour pouvoir aller et venir à leur aise. La grotte les protégeait, des micrométéorites et de la détection.

Il avait alors rejoint le sas. L'esclave sur les talons, marchait à quatre pattes. Il rejoignit l'autre vaisseau.

« Harvanne, vieux crabe que fais-tu là ? » La pirate l'avait gentiment salué. Ils se connaissaient bien apparemment.

« Safia, vieille baderne. Je vais bien, tu sais tant que mon vaisseau marche, je suis heureux. Et toi ? »

« Pareil, je me suis trouvé un petit coin, ou j'attrape régulièrement des vaisseaux. Ça me permet de maintenir ma machine, et puis je me fais une petite flotte. J'envisage de prendre ma retraite. Il y a des mondes sympas à occuper. Je me vois un grand avenir, en tant que seigneur de guerre. »

Harvanne, se vautra dans l'un des fauteuils de la centrale.

« Toi, seigneur de guerre ? Tu vas t'ennuyer, tu repartiras dans l'espace. »

Elle s'assit en face de lui. Un homme entra dans la pièce avec un plateau et des verres. Il les pourvu de verre. Puis il se mit à genoux, devant sa maîtresse. Harvane fit signe à Anne Marie. Safia, une fois les deux confortablement installés, répondit.

« Je ne sais pas, je vieillis, oui je sais, j'aime mon vaisseau, l'unitard. Mais ce n'est parce que je serais seigneur de guerre, que je n'irais plus dans l'espace. Et puis, je me verrais bien avoir un palais, mes hommes. »

Le pirate, peu convaincu, pouffa.

« Je demande à voire cela, enfin installes toi loin dans les marges, sinon les terriens t'enverront une escadre de navire de ligne. »

Elle eut un rire de mépris.

« Tu parles, leurs navires de lignes sont collés à la Terre comme avec de la glu. Je doute qu'ils sachent dépasser Alpha du centaure. Par contre, je pensais que Blangis viendrait, je ne l'intéresse plus ? »

A son ton, elle était déçue.

« Tu l'intéresses, mais je crois qu'il n'ose pas se présenter devant toi. Tu as su pour Grilden ? »

A son air étonné, il était évident que non.

« J'ai pu m'échapper avant. J'avais vu venir la capitulation. J'ai filé avec trois camarades de la flottille. »

« Je te met au jus. Lorsque Ravierri a amené ses croiseurs de bataille Carl a attendu, et ouvert le feu au plasma sur l'un d'entre eux. Je ne sais pas si l'engin est réparable, mais les autres croiseurs, ont mitraillé sa frégate. Il s'en est sortis, par une combinaison de chance, de furtivité et son pilotage. Il a gagné l'un des points de regroupement. Je l'ai retrouvé là-bas. Je lui ai mis des prothèses, mais nous n'avions pas le nécessaire pour faire repousser ses jambes. »

« Et ? »

« Un courrier nous a appris la capitulation. L'amiral Temenk a fait partir ses courriers, avant que les terriens n'aient les coordonnées des points de regroupement. Les larves du gouvernement ont capitulé, contre le pardon terrien. Ils leur ont remis les usines de bioroides, les materna, nos camarades, tous ce qui avait fait le dominion. »

« Et donc tu t'es enfuit. »

« Oui, que faire d'autre ? Nous avons emmené une autre frégate abîmée, puis recruté un type et nous nous sommes installés dans un coin tranquille. Nous aussi on veut faire une fin. »

« Je vois, il aurait quand même pu venir, pour une vielle copine de materna. Même s'il n'a plus de jambes, je l'aurais bien revu. Enfin c'est la vie, et il a survécu à Grilden. Je craignais qu'il n'ait été tué. Pourriture de Ravierri. »

C'était la première fois de ma vie, que j'entendais ce nom. J'étais esclave depuis maintenant quelques années, ils commençaient à m'emmener. Autrefois, lorsqu'ils partaient en raids, ils ne voulaient personne dans leurs vaisseaux. Maintenant, ils se relâchaient.

Ils avaient ensuite discuté, de ce qui intéressait l'un et l'autre. C'était maintenant des pirates opérants isolément. Leur trafic, devait permettre d'améliorer l'équipement de l'astéroïde, tandis qu'elle cherchait les moyens d'agrandir sa flotte. Elle voulait produire des bioroides, des avisos. Leurs frégates, ne pouvaient pas être produites avec les moyens légers dont ils disposaient. Mais de simples avisos, étaient à leur portée.

Ce fut pendant la soirée, que je fus amenée à stimuler mon père, pour qu'il serve la fameuse Safia. Harvanne ne l'avait emmené, que pour nous humilier tous les deux. La phase mit une heure à avoir raison de la résistance de mon papa. J'avais ignoré, qu'il était si attaché à ma mère.

Héros de l'empireWhere stories live. Discover now