En Conseil.

2 1 0
                                    


La salle de réunion de la mairie n'est pas trop remplie.

Diego utilise la salle du conseil municipal de Killim pour recevoir. Il évite le ranch sauf si c'est un ami.

Ainsi hier, il a invité Dimitriev chez lui. Il est commandant en second de la milice de Soyen. Enfin ce qu'il en reste, car Diego y a mis un régiment de bioroides pour assurer le contrôle. Partout, il efface les unités de milices au profit de troupes professionnelles, fortement dotées en bioroides.

C'est d'ailleurs, la raison de la présence de son ami ici. Il va se faire signifier la dissolution de la milice. Cela l'arrange en réalité. Sima a depuis longtemps pris une unité de défense territoriale, et est régulièrement engagée, pour protéger les nouvelles planètes de l'union. En échange, la défense est assurée par un jeune officier, qui se rode sur Soyen sous la supervision du commandant de l'escadre de défense.

Mais cette partie-là de la discussion, n'inquiète pas Diego. Il sait que Dimitriev, sera ravi d'être libéré de ses obligations.

Par contre, il a vu entrer les deux maires ensemble. Celui de Killim et de Soyen. Il n'a pas eu besoin du visage fermé d'Ingrid derrière eux, pour comprendre ce qui allait se passer.

Calmement, il annonce ses décisions. La dissolution des milices planétaires. Le recrutement d'officiers, est aussi difficile que la formation.

« Dimitriev, quand tu ne pèche pas, tu es prof de mathématiques. Alors, j'aimerais que tu viennes ici, organiser notre académie militaire. Ne t'inquiète pas, tu auras enseignants et programmes. »

Son pote n'est pas ravi. Il s'est trouvé, il y a peu une copine sur Soyen. Viendrat'elle avec lui ? Il n'en sait rien. Mais il ne peut rien refuser à Diego, et ils en ont parlé la veille.

Pour la milice de Killim, c'est plus simple, c'est lui le patron. Il aura juste une barrette de moins sur son uniforme.

Les deux maires n'ont pas changé d'attitude, ils se moquent de ce sujet. Il soupire.

« De mon côté je n'ai pas d'autres point. »

C'est le maire de Soyen qui attaque.

« Diego, nous devons parler de l'affectation du potentiel des modules de production. »

Il soupire. Il s'y attendait. Le maire poursuit.

« Tu as laissé le paiement des pleins crédits coloniaux sur Styrell, alors que Killim et Soyen doivent se serrer la ceinture. Nos crédit coloniaux et sociaux sont réduits d'un tiers. »

Les colons, pour avoir contribués au financement de la colonisation, ont droit à un crédit colonial. Il s'agit d'une part fixe de la production des modules, répartie sur toute la population. Quoi que vous fassiez, vous la touchez. Ensuite viens le crédit social. Dans les colonies, les services publics sont assurés par les colons, qui touchent alors un crédit supplémentaire pour leur travail. C'est la principale source de revenus des habitants des colonies. Rien ne les empêche d'avoir un autre travail. Le crédit social implique en général vingt heures par semaine. Un tiers de la population, a ainsi un second travail, dans la sphère privée. En général, ce sont les gens les plus productifs, ou des services. Et puis, environ un dixième de la population, renonce à avoir un travail social, pour se consacrer uniquement à des activités privées. C'est ce que faisait Diego, lorsqu'il était marchand de bois. Enfin, lorsque les gens ont des enfants, la somme des crédits sociaux qui tombent, fait qu'ils arrêtent souvent leur travail social le temps d'élever leurs enfants. C'est normal, et accepté.

C'est le rôle du maire, d'arbitrer entre la croissance industrielle, et les moyens du crédit. Mais, depuis la naissance de l'union des mondes, c'est une prérogative du seigneur de guerre. Or, Diego a eu le grand tort de trop favoriser les investissements. Il a même réduit les crédits. Comble d'injustice, il ne l'a pas fait à Styrell, vu le potentiel industriel de cette planète. Ses habitants avaient toujours veillé, à se construire une énorme capacité industrielle. Cette colonie, était autrefois le poumon industriel du secteur de Radovan, vendant modules, super modules, et chantiers spatiaux. Bref, il ne servait à rien de réduire les crédits sur place.

Héros de l'empireWhere stories live. Discover now