Héros de l'empire

L'intervention.

Diego

Je la raccompagne à la navette. Je me remets au travail, les drones remontent la piste à grande vitesse. J'avais vingt et un jours de retard, la vieille au soir, grâce aux remontées j'ai repris six jours ce matin. Il faut, de nouveau, déployer le dispositif.

Je fais des analyses, les bioroides dorment ou font les vérifications. Un certain nombre de composants de l'équipement, doivent être changés. Après un tel usage des armures, c'est normal.

Le soir, je réajuste les drones, une fois de plus. Le retard n'est plus que de treize jours. J'envoie des machines, sur différentes zones climatiques de la planète. Je voudrais voir, s'il y a des sortes de bois différentes. Je complète également mes analyses, avec des tests pour évaluer la vitesse de repousse. Il faut que je fasse bien mes calculs financiers.

Après une bonne nuit de sommeil, je reprends, la nuit a fait gagner quatre jours. Cela se présente bien, la petite semble encore en vie, et je peux envisager d'intervenir le surlendemain.

Vers midi, j'ai une longue conversation avec Indira. Elle est aussi dans la jungle. Elle cherche, des fruits et légumes indigènes, qui soient compatibles avec notre biologie. Il est toujours moins compliqué d'utiliser une plante déjà adaptée, que de modifier des plantes terriennes.

Notre conversation, prévue juste pour durer quelques minutes, dure deux heures.

Je fais une bonne sieste, je compte me lever cette nuit, pour ré allouer les drones. Je pense, pouvoir gagner un peu de temps.

Puis je prépare un module de soin. Si je dois évacuer une gamine, il me faut une capsule, je ne peux pas partir avec elle dans les bras, il faut la protéger. Il me faut un module de soins. Je prépare des barres chocolatées. Une clim autonome, des ceintures et un traitement d'air. L'engin s'attache dans mon paquetage au dos de l'armure. Ça reste peu chaleureux. Comment rassurer une fillette perdue dans la jungle ? Je n'ai pas le choix. J'appelle madame Marques.

« Bonjour Madame. »

« Bonjour Diego. » Elle est un peu sèche. Elle a rappelé le vote. Notre dernière conversation a laissé des traces.

Je fais comme si de rien n'était.

« Madame, avez-vous vu mon rapport de ce matin. »

« Oui, je l'ai vu. »

Disons, qu'elle a dû le parcourir. Mes rapports sont remplis de termes techniques. Je me demande, si quelqu'un ici sait réellement les lires. Sachant, qu'ils ne sont pas lus depuis des jours, je ne me donne plus de mal, c'est juste pour me couvrir en justice, en cas de nouvelle plainte. Ce contrat est pourri, depuis le début.

Je la mets donc au courant de la situation, en partant du principe qu'elle ne sait rien.

« Vous savez donc, que nous nous rapprochons. Si la vitesse de rapprochement se maintient, il est possible, que j'aie une fenêtre d'intervention. »

Là, elle change de tête.

« Vous allez y arriver ? Ramener mon arrière petite fille ? » Encore une preuve, si elle lisait mes rapports, elle aurait déjà fait la règle de trois.

« Madame, je ne vous l'ai jamais promis et je ne vous le promettrais pas, tant que je ne l'aurais pas dans une navette. Tant qu'elle est dans la jungle, tout peut arriver. Je fais mon possible. »

Elle laisse libre cours à sa frustration.

« Vous savez que vous êtes pénible à ne rien vouloir promettre ? On a envie de vous mettre des claques. »