Héros de l'empire

Deborah

Le bunker était calme, on aurait pu penser que rien ne justifiait de s'y trouver. Pourtant le communicateur de Deborah, la tenait informée. Les escadres de torpilleurs manœuvraient, pour tenter de repousser un pirate. Deux escadres lui couraient après, tentant de l'éloigner de la planète. Le colonel, avait renoncé à tenter de détruire les avisos, trop dangereux. Il se contentait d'envoyer deux escadres, pour les empêcher d'avancer et de causer des dégâts.

Mais souvent, ils revenaient, un ou plusieurs et tentaient des embuscades. Soit des mines, soit des missiles et bien souvent les fragiles machines étaient endommagées, perdant un ou plusieurs membres d'équipages.

Elle avait mal au ventre, heureusement le torpilleur d'Axel n'était pas engagé aujourd'hui. Ils restaient dans l'abri en alerte décollage. Et, égoïstement, Deborah s'en réjouissait.

Dans le torpilleur, Céline leva la tête.

« Axel, il va me falloir un bunker de plus. »

Il s'étrangla. La jeune femme, profitait de ce qu'ils étaient en alerte pour travailler à ses programmes de production. Elle connaissait leurs problèmes, s'il lui fallait un bunker de plus elle avait sans doute une raison. Mais ce serait difficile.

« Pourquoi faire ? »

« Je viens de vérifier, je peux monter une ligne d'électronique. Ne me demande pas une qualité militaire ou module, mais ça permettrait de refaire des systèmes d'arrosage, et agricoles basique avec le matériau de bases, que l'on obtient grâce aux foreuses. Peut-être même que je pourrais te faire des crabes. Ça sera primitif à souhait, mais cela marchera. Et puis, on pourra alors faire des systèmes de forage pour installer une ou deux centrales mi noyaux. »

Axel se tourna vers Céline, c'était terriblement tentant.

« Et ça coûterais cher ? »

« En dehors du bunker, il me faudra des machines pour fabriquer les machines de fabrications. Huit heures de production de module. »

Ce serait une excellente solution, mais il allait falloir qu'il en parle au colonel.

« Ça ne fera pas de missiles, ton truc ? »

« Tu me prends pour qui ? Je ne livre que l'impossible, pour la magie, il va falloir que tu trouves quelqu'un d'autre. Avec suffisamment de ces électroniques, je pourrais faire de grosses armoires, qui nous permettrons d'assurer les tourelles terrestres, de Jacques, mais militairement cela n'ira pas plus loin. Ce ne seront que des circuits primitifs. »

Axel réfléchit, ce serait sûrement une bonne solution tout de même. Ils avaient fait cinq potagers, très éloignés les uns des autres, pour que la destruction de l'un soit sans importance. Mais sa femme ne pouvait pas toujours les arroser. Ils étaient à cours de systèmes automatiques. Pour les bunkers civils, ils se heurtaient aux mêmes problématiques en pire.

Acquérir une capacité autonome sur la planète leur permettrait de continuer à se nourrir.

Dans l'abri, Deborah prit la semoule dans l'armoire et commença à préparer le repas des enfants. Les petits commençaient à manger. Elle avait assez de légumes.

Ils avaient mis en place de petites retenues qui faisaient courir de l'eau dans les rigoles. Déborrah ne se faisait pourtant aucune illusion, cette solution d'arrosage était mauvaise. Enfin ils avaient dans ce domaine de quoi voir venir et avec ce qui survivrait des potagers elle aurait de quoi reremplir les stocks. Elle aurait aimé donner de la viande aux enfants. Mais là aussi ils devaient se restreindre. L'étable en dessous, hébergeait huit six bœufs, les autres, avaient été détruits par des impacteurs. Les pirates adoraient ces armes qui ne coûtaient rien. Juste quelques kilos de pierrailles, envoyés dans le puit gravitique de la planète. Ce que ces criminels ne pouvaient piller, les flibustiers le détruisaient. Les colons, eux, gardaient précieusement leurs animaux, en tirant du lait. Dès que la vache aurait mis bas, ils pourraient sacrifier une bête adulte pour faire de la place, et auraient du stock dans la grande chambre froide pour durer, en mangeant de la viande deux fois par semaine. Elle faisait de même avec les poules. Et ils avaient aussi fait quelques lacs où ils avaient mis des poissons. Mais cela restait terriblement limité.