L'infiltrée

Chapitre trente.

Après être sortie de ma rencontre avec mon oncle, j'ai décidé de prendre un petit break de dix minutes. De devoir déballer mes émotions, tout en aillant l'air d'une dure à cuire, est beaucoup plus demandant que ce que l'on pense. Puis ma session avec Camille m'a pris énormément d'énergie. Sur le coup, j'étais bourré d'énergie, mais une fois que l'adrénaline est retombée, j'ai retrouvé un niveau d'énergie saint.

Lorsque je me sentis prête pour mon dernier affrontement de la nuit, je me remis dans un état d'esprit bien spécial pour être en mesure de rester concentrer. Je ne peux pas me permettre de faire une seule erreur pour ma dernière étape.

Juste avant d'entrer, je sentis la respiration d'Harry contre ma nuque et il me chuchota que je pouvais le faire. Un sourire se forma sur mes lèvres et j'entrai, gonflé à bloc, dans la pièce.

Personne, mis à part moi et Tommy, ne sait qui se trouve, assi sur la chaise, au centre de la pièce. Je tenais à ce que ce soit une surprise. Alors j'ai indiqué au gars de se placer derrière ma chaise, qui se trouve à moins d'un mètre d'où Karl est assi. Dès que tout le monde fut en place, je fis signe à Jimmy de retirer le sac qui lui couvre son identité.

J'entendis deux ou trois "oh shit ! ", derrière-moi. Toute mon attention est dirigée sur lui, je n'attends que sa réaction. Je veux voir la surprise dans ces yeux. Je veux pouvoir ressentir sa peine qu'un membre de son unité soit derrière tout ça. Dès que tout le monde fut en place, je fis signe à Jimmy de retirer le sac qui lui couvre son identité. Il ne dit aucun mot, il restait silencieux.

" Voyons Karl, qu'est-ce qu'il se passe ? " Dis-je amuser

"Toi? Je ne comprends pas. Qu'est-ce que je fais ici ? "

" Franchement, Karl, tu as tué mes parents et ma sœur. Tu m'as laissé m'enfuir en espérant que je meurs au bout de mon sang. Tu ne t'attendais certainement pas à ce que je te laisse t'en sortir ?. "

" Quoi ? Attends. Non. C'est impossible. Tu es..." Dit-il choquer par ma révélation

" Oui monsieur ! Lüka Ramirez, en chair et en os. " Dis-je en lui faisant une courte révérence

" Comment ? "

" Comment est-ce que j'ai survécu ? J'ai jamais quitté la maison, tu es passé dans la chambre avec un autre gars et vous ne vous êtes même pas rendu compte que j'étais dans le placard. J'ai mis du sang sur le bord de ma fenêtre et je l'ai ouverte, pour ensuite aller me cacher. "

Je pris une courte pause, puis repris

" Si tu savais à quel point, j'ai dû me démener pour trouver de l'aide. Personne ne devait me voir, parce que c'est sûr qu'une petite fille de dix ans qui se promène seule, dans les rues, couverte de sang, c'est alarmant. Mon père avait de bons contacts et puis je suis allé vivre chez Ennio. Ton super partenaire. " Dis-je désintéresser

" Pourquoi je suis ici ? " Dit-il

" Pour subir le même sort que tout le monde qui était impliqué lors de cette fameuse nuit. "

" Attends, c'est toi qui les as tous tués ?!"

" Oui, je dois dire que je suis assez fière de mon travail. " Dis-je en me regardant les ongles

" T'es une vrai malade ! C'était tes collègues, t'es amis ! Je t'ai vu les pleurer !" Dit-il hors de lui

" Oui, c'est vrai que je me suis attaché à eux, mais ça n'enlève absolument rien à ce qu'ils ont fait et ce n'est pas parce qu'ils étaient mes amis qu'ils ont droit à un passe-droit. Tu devrais voir Camille. "

" Comment as-tu pu ? Je n'arrive pas à y croire. Ce que tu leur as fait était horrible et sadique."

"Non, loin de là. Je leur ai simplement rendu la monnaie de leur pièce. Et je vais faire de même avec toi, mais d'une autre manière."

"De quoi tu parles ? Qu'est-ce que tu peux bien me faire de plus horrible ? "Dit-il à bout de nerfs

" Tu vois, je ne compte pas de tabasser pour ensuite te tuer. Au contraire, je vais montrer à tout le monde à quel point tu es un monstre. La seule mémoire que les gens auront de toi va être toutes les horreurs que tu as faites. "

" Personne ne te croira. "

" C'est là que tu te trompes, mon cher. J'ai toutes les preuves que j'ai besoin pour salir ta réputation. Et puis la raison pour laquelle, je serais ici, c'est que tu m'as appelé pour que je vienne te rejoindre, car tu avais soi-disant des informations à me transmettre. Puis tu m'as attaqué parce que j'avais découvert ton secret. Bien sûr, je vais t'avoir tiré une balle en plein cœur, mais seulement après m'être débattue parce que tu m'as attaqué. Donc tout ça en plus des pièces à conviction que je détiens. Il ne restera plus grand chose de Karl Foster. "

Je ne lui laissai aucune chance de répliquer que je lui envoyai une balle dans le cœur. Juste avant de laisser Tommy faire le reste du boulot, je fis signe aux autres de quitter le bâtiment, sans laisser aucune trace de leur passage.

Tommy est le seul qui porte des gants, alors il est le seul qui peut manipuler le corps à sa guise. J'avais demandé à ce que ses mains ne soient pas ligotées pour qu'il n'y ai aucune trace sur ses poignets. Puis il dut projeter le corps par terre avec une force calculé, pour imiter le coup de feu. Par la suite, il dut me mettre quelque coup au visage et au ventre pour que ce soit crédible. Il m'a réellement bien sonné assez que je commençais à me sentir étourdie, comme si j'allais tomber dans les vapes.

Puis je pris mon téléphone et appelai Collin. Je lui expliquai rapidement la situation et je lui indiquai où aller chercher les documents prouvant que Karl est responsable de tous ses meurtres. Lorsque je raccrochai, mes étourdissements reprirent le dessus et m'emportèrent dans les vapes, me laissant sans équilibre pour aller m'effondrer sur le sol.

...

Lorsque j'ouvris les yeux, je me trouvais dans une chambre d'hôpital. J'ai plusieurs tubes de brancher sur moi. Je suis aussi seule dans la chambre. J'aurai aimé voir les gars au pied du lit, mais j'ai la forte impression que c'est plutôt la police qui m'a conduite ici.

Une infirmière entra dans la chambre quelques minutes après mon réveil. Elle vérifia mes signes vitaux et me fit passer quelques petits testes et elle sortit pour informer les policiers qu'ils pouvaient entrer.

Ils me posèrent un million de questions. Ce n'est pas comme si j'avais posé un geste mineur, j'ai tué le chef de la police de Miami. J'en suis fière, mais je n'ai pas le droit de divulguer cette information. Ils m'ont informé que Collin avait trouvé les documents qui justifiaient largement mes actes et qui prouvait mes dires à propos de Karl.

J'ai attendu qu'ils soient partis, pour me réjouir de mon exploit. J'ai réussi. J'ai réussi à venger ma famille. J'ai attendu trop d'années pour vivre ce moment de joie intense, mais toutes ces années à attendre m'ont permis de mettre au monde un plan parfait dans les moindres détails. Tout est allé comme je l'avais prévue, même si Joe, Camille et mon oncle n'étaient pas inclus dans mon plan. Ils m'ont permis de comprendre l'importance de choisir où mettre sa confiance. Chose que je suis heureuse d'avoir appris.

Je peux enfin me reposer en paix.