Chapitre vingt-cinq.

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Aujourd'hui, a été une journée bien chargé pour moi. J'ai dû faire des millions d'appels pour être sûr que mon plan marche à la perfection demain. Si je me plante, tout le monde tombe avec moi que je le veuille ou non. J'ai dû faire des modification à mon plan de match, puisque Camille est venu tout compliquer.

Non, mais combien de fois est-ce que je lui ai dit ce que j'allais faire, où est-ce que j'allais être. Combien de fois est-ce que j'ai cru être en sécurité avec lui, même si au fond de moi, je ne voyais que de la lâcheté en lui. J'ai passé des années à le respecter, à faire mon possible pour ne pas m'attirer d'ennui, pour être une bonne nièce pour lui. J'ai toujours cru qu'il verrait le meilleur en moi comme mes parents l'ont toujours vue.

Durant des années, j'ai été au-dessus de mes affaires, tout a toujours été exécuté à la perfection. Il n'y a jamais eu un oubli de ma part, aucun détail n'a jamais été négligé. Tout a toujours été fait comme on me l'avait enseigné. Et me voilà aujourd'hui avec deux des personnes que je croyais loyale et inoffensives, devenir mes plus gros problèmes du moment.

Je suis supposé faire quoi, maintenant ? Je ne peux pas simplement aller le confronter, ça ne sert absolument a rien. Ce n'est pas comme si c'était une petite connerie familiale, on parle de tentative de meurtre et d'enlèvement, à répétition.

Ce qui me fait chier le plus, c'est que je ne peux même pas mettre la main sur le pourquoi de la situation. Je ne sais pas moi, si j'aurai mis sa maison en feu ou si j'aurai brisé sa voiture, mais encore là se c'est pas une raison valable. Pour l'instant, la seule raison que je peux avoir, c'est que je suis la fille de son frère. Mais mon père n'a rien fait pour le mettre dans tous ces états. Mon père est mort.

Puis, il y a l'histoire de falsification de document. Pourquoi est-ce qu'il voudrait les falsifier ? Je comprends pour Karl, c'est quand même lui qui a ordonné de s'attaquer à une famille entière pour aucune raison valable. Je ne voudrais pas non plus que l'on trouve mon nom partout sur ces documents.

Et puis, il y a Camille. Elle, je n'arrive pas encore à comprendre. J'ai beau y penser et y penser, rien ne me vient en tête. Pourquoi est-ce qu'elle irait voir mon oncle et d'où est-ce qu'elle pourrait le connaître ? Dès que je me suis inscrit pour mon cours en technique policière, je me suis pris un appartement et je n'ai jamais présenté mes amis à Ennio. Je le mentionnais rarement, parce que si on venait à me poser trop de questions, je ne voulais pas me trouver dans une fâcheuse situation. C'est normal, ça s'appelle l'instinct de survie.

Camille est la seule personne que j'ai présentée à Joe, je savais que si je pouvais faire confiance à Camille, je pourrais lui présenter Joe. J'ai attendu quelque temps avant de lui révéler mon identité.

C'est une des choses que je n'ai pas eu le temps d'apprendre de mon père : où placer sa confiance et en qui la placer. Si j'aurais eu plus de jugement, je ne lui aurais jamais révélé mon secret. Ce n'est pas comme si mon secret été du même calibre qu'un secret d'adolescente.

Je me secoua la tête pour ne plus y penser, je dois me trouver autre chose à faire, car d'y penser ne changera rien. Puis soudainement, je me rendis compte que je n'étais pas seule dans l'appartement. Je fis comme si de rien était, puis je changea doucement de position. Assise sur mon divan, dos à la porte d'entrer, les coudes contre mes cuisses en me passant une main dans les cheveux, je restai immobile. Puis une main se posa sur mon épaule. Sans même y penser que fit volte face et pointa mon arme au visage du propriétaire de la main.


" FUCK ! Baisse ton arme, c'est moi ! "

" On t'a jamais appris à cogner avant d'entrer chez les gens ? "

" J'ai dû frapper au moins milles fois, tu répondais pas, alors je suis entré. "

" Oh, parce que toi quand on ne te répond pas, ça veut forcement dire : entre, sers-toi une bière. "

" Oh, ta gueule. Tu me fais chier. "


Je ne pris même pas la peine de lui renvoyer une bêtise, car le connaissant et me connaissant, on ne serait pas sorti du bois. Je lui lâcha le poignet, puis je déposa mon arme sur la table du salon. Il faut croire que j'étais profondément perdu dans mes pensées pour me pas avoir entendu Harry entrer.


" Pourquoi t'es ici au juste ? Je croyais avoir dit aucune communication avant que je vous le dise. "

" Je ne croyais pas que cela me concernait. "

" Oh et je peux savoir pourquoi tu auras un passe-droit ? "

" Parce qu'on a tellement de plaisir ensemble et puis il y a eu toutes nos soirées.."


Je resta surprise par sa dernière phrase.


" Oui, on a eu du plaisir et alors ? Je veux dire ce n'est pas comme si on était quoique ce soit l'un pour l'autre. On est simplement deux personnes qui se font du bien et qui collaborent ensemble. "

" Alors pour toi, tout ça, c'est rien du tout. Je ne compte pas plus que ça dans ta vie ? Après tout le temps passé ensemble, on est rien de plus que ce que tu viens de me décrire, des jouets l'un pour l'autre. "

" Tu veux que je te dise quoi ? Que lorsque je t'ai vue pour la première fois au bar, j'ai été presque émerveillé par ta présence, même si je savais tout de ton passé. Que j'ai été presque insulté que tu ne sois pas venu me voir quand Niall m'a laisser toute seule dans sa loge. Que j'ai eu un soupçon de joie au cœur lorsque je t'ai surpris dans ma chambre en train de fouiller mes affaires ou que ça m'a brisé le cœur de t'entendre me dire de foutre le camp et de ne jamais revenir quand tu m'as surprise à l'hôpital. "


Je pris un instant pour me remettre de mes émotions, puis je repris.


" Harry, je suis dans la merde jusqu'au coup. "


Il me prit dans ses bras en voyant l'eau monter dans mes yeux et déposa un baiser sur le dessus de ma tête.


" Laisse-nous t'aider. Laisse-moi t'aider. "

L'infiltréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant