Épilogue

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Darrel

- Je voudrais remercier mon éditeur et ma maison d'édition pour tout le travail sensationnel qu'ils ont apporté à mon roman, commence Lizzie émue. Sans eux, je n'aurais jamais pu me tenir face à vous, en possession de ce prix. Mais je voudrais particulièrement remercier une personne. Mon copain, qui a toujours cru en moi, et qui croira toujours en moi...

- Mais vous foutez quoi, nous stoppe Carla en ouvrant la porte.

- On répète pour mon discours du prix Nobel, répond Lizzie sereinement.

- Bah oui, bien évidemment, où avais-je la tête, dit sa sœur en se frappant le front. Carter nous attend, dépêchez-vous !

Elle claque la porte et on l'entend dévaler les escaliers, stressée. Nous observons les nuages dans la chambre de Lizzie, allongés sur la moquette. Je me relève et l'aide en lui tendant ma main. Enfin à mon niveau, elle tend ses bras et les enroulent autour de mon cou en souriant.

- Je pense que tu es prête pour ton futur discours, je ris.

- Je pense surtout qu'il faudrait que je commence à écrire avant de penser à mon discours.

- Je crois en toi.

J'approche ma bouche pour lui déposer un baiser sur le bout du nez. Je tourne la tête vers son miroir de chambre pour nous apercevoir tous les deux en tenue traditionnelle bleu pour la remise des diplômes. Nos chapeaux sont posés sur sa commode. La robe lui va à merveille. Ses cheveux châtains bouclés descendent en cascade le long de son dos.  Depuis qu'elle a accepté de parler à son père, elle semble plus heureuse et sereine. Je prends possession des lèvres de Lizzie et l'embrasse tendrement.

- Tu penses qu'on a le temps? je murmure malicieusement.

- Si on s'y prend bien, elle hausse les sourcils en répondant sur le même ton.

Je commence à la pousser près du lit, mais un énorme klaxon nous oblige à nous arrêter. Carter hurle quelque chose et nous comprenons que nous n'avons plus le temps.

Nous descendons les escaliers et apercevons la mère de Lizzie dans la cuisine. Les deux se sourient et ma copine s'approche pour chuchoter quelque chose dans l'oreille de sa mère avant de lui faire un bisou sur la joue. Depuis Mars, elles ont réussi à mettre leur différend de côté et ont commencé à passer plus de temps ensemble. Certes Lizzie m'explique qu'elle a encore du mal à la pardonner mais elle fait tout son possible pour que sa relation avec sa maman s'améliore. 

Nous sortons de la maison et retrouvons Carter et Carla, habillés aussi pour la remise des diplômes. Nous avons tous réussi notre année, d'autres avec certaines difficultés. Quand je suis allée à mon entretien en Mars, je pensais avoir tout raté. J'étais tellement plombé à cause de ma dispute avec Lizzie que je répondais vaguement aux questions. J'étais plus préoccupé à l'idée de perdre la personne que j'aime plutôt que la bourse. Finalement, deux mois plus tard, j'ai reçu ma lettre d'admission. J'étais si heureux que je me la suis trimbalé dans mon sac pendant trois semaines. Carter a aussi eu sa lettre, plus tardivement certes, mais nous sommes arrivés au bout de notre rêve. Nous avons déjà notre chambre sur le campus universitaire. Carter s'est énervé sur la réception quand il a cru que nous n'étions pas au même endroit.

Carla a réussi ses SAT's haut la main avec les compliments du jury. C'est elle qui se chargera du discours de fin sur la scène. Elle l'a répété une bonne centaine de fois devant nous. Elle a aussi été acceptée à Columbia et part le mois prochain. Carter est tellement triste qu'il compte passer ses journées avec moi et manger des skittles pour se réconforter. Ils ont promis de s'appeler tous les jours et de ne pas baisser les bras sur leur relation.

Et enfin Lizzie. Elle a longuement réfléchi à ce qu'elle allait faire mais la conclusion a toujours été claire. Ma copine part en août pour la Californie. Grâce à ses notes et aux recommandations de ses professeurs, elle a non seulement obtenu une place à Berkeley mais en filière écriture avec des profs particulier qui ont reçu le prix Nobel. Je sais. Elle est parfaite.

La distance ne nous fait pas peur. Du moins, elle ne nous fait plus peur. Nous en avons discuté pendant des heures et nous sommes venues à la conclusion que nous continuerions à nous voir et à nous parler mais sans pression. Si l'un de nous ne supporte plus la distance, nous nous séparons pour mieux nous retrouver. En attendant, je compte profiter d'elle pendant tout l'été. 

Je laisse ma tête traîner vers l'arrière pour observer le bleu infini.

- Même si nous vivrons à des kilomètres l'un de l'autre, nous regarderons le même ciel, je murmure. 

Lizzie se tourne vers moi confuse et amusée.

- Quoi? Tu comptes peindre des nuages sur le plafond de ta chambre universitaire ? elle rigole.

Je me tourne vers elle les yeux pétillants de malice et me penche pour toucher ses lèvres. Après avoir accepté mon baiser, elle recule surprise.

- T'es malade ?

- Malade de toi, oui, je réponds en lui touchant les lèvres

- Mais enfin qu'est ce qui t'arrive? elle demande inquiète.

- Tu l'as déjà dit toi-même. Plus cliché tu meurs, alors pourquoi ne pas faire pire.


Fin.

Plus cliché tu meursWhere stories live. Discover now