Chapitre 22

2.4K 219 27
                                    

Darrel

Quand j'ouvre la porte d'entrée je m'attendais à voir Lizzie, mais à la place se trouve Carla. Je fronce les sourcils surpris. Elle a l'air inquiète comme si quelque chose de grave se passait.

- Lizzie est très très dramatique, elle commence sans même me dire bonjour. Mais la c'est pire que ce que je pensais.

Je savais que quelque chose n'allait pas. Elle n'a pas répondu à mes messages et n'est pas venue dans ma chambre comme mardi. En me réveillant j'étais seule dans mon lit. Je me suis juste préparé tranquillement en pensant que Lizzie serait prête pour aller en cours.
J'espère que rien de grave ne lui est arrivé.

Je passe devant Carla et cours jusqu'à leur porte d'entrée. Elle n'est pas fermée donc je ne me fais pas prier et rentre comme une furie. Je monte les escaliers et retrouve mon chemin vers la chambre de Lizzie. Celle-ci est vide mais tout est en ordre. Comme mardi dernier. Rien n'a changé. Pourtant c'est silencieux. Plus que d'habitude.

Carla arrive derrière moi et ouvre la porte de la salle de bain.

- Les parents ont essayé de l'appeler des centaines de fois mais elle ne répondait pas, alors ils m'ont envoyé pour savoir si tout allait bien.

Carla marque un temps de pause et pousse le rideau de douche.

- Et puis je l'ai trouvé là.

Je comprends mieux le terme dramatique maintenant. Lizzie est allongée en jogging dans son bain. Mais il n'y a pas d'eau, elle est juste là comme s'il s'agissait de son lit. Elle a les yeux bouffis et rouge. Elle fixe le vide face à elle et cligne lentement des yeux.

- Je n'en peux plus. Je vous laisse.

Carla ferme la porte et s'en va. Je m'accroupis près du bain mais Lizzie ne bouge toujours pas. Elle a l'air si fragile comme ça. Ses mains tremblent légèrement. Au lieu de la tirer hors de la baignoire je m'installe face à elle. Je passe un bras sous sa nuque et l'approche un peu plus près de moi. On est serré comme des sardines mais je ne fais pas de commentaires. Son souffle est toujours régulier alors que le mien s'accélère. Je n'aurais jamais dû la laisser seule.

- Il a osé me tromper...

Sa petite voix frêle résonne dans mes oreilles. Lizzie lève les yeux vers moi. Son regard est rempli de tristesse. Est ce qu'elle va enfin me parler?

- Qui est-ce qui t'as trompé? je demande doucement.

- Mon livre.

Sa lèvre s'est mise à trembler et ses yeux se sont remplis de larmes. Elle enfonce sa tête dans mon torse et agrippe mon tee-shirt. Je n'y crois pas. Ce sont les livres qui l'ont mis dans cet état? Même si j'ai fortement envie de rire et de me moquer je me tais et la serre contre moi. Ses sautes d'humeur vont finir par me tuer. Ses mains me relâchent petit à petit.

- Lizzie, il faut qu'on aille à l'école, je dis en replaçant une mèche de cheveux derrière son oreille.

- Non, pas aujourd'hui. Tu peux y aller si tu veux.

- Je ne vais pas te laisser toute seule, j'ajoute sans réfléchir.

- Merci, elle articule en souriant.

J'ai un petit sourire espiègle qui anime mes lèvres. Lizzie fronce les sourcils et écarquille les yeux en secouant la tête. J'acquiesce et dirige ma main vers le pommeau de douche. Je lève doucement la poignée et l'eau se met à couler sur nous. Lizzie râle parce que c'est glacé et essaie de bouger. Cependant mon corps prend toute la place. Elle se tortille comme un poisson pris dans un filet. Cette vision me fait exploser de rire ce qui me vaut des coups de poing partout sur mon torse. Je geins en grimaçant. Lizzie arrive enfin à se relever, elle éteint l'eau et s'enveloppe d'une serviette. Je me redresse à mon tour et dit:

- Tu vas attraper froid si tu gardes tes vêtements.

Je la regarde de haut en bas. Elle suit mon regard et fronce ses sourcils. Son nez se redresse comme il le fait à chaque fois qu'elle est déconcertée.

- Je ne vais pas me mettre nu face à toi Darrel! elle hurle horrifiée.

- Ça va, on s'amuse.

Lizzie me regarde de haut en bas, grogne d'exaspération et sort de la salle de bain. Mon sourire s'agrandit et je commence à sortir de la douche. La petite tête de Lizzie revient à la charge.

- Reviens à la maison dès que tu seras changé.

Et elle ressort. Apparemment elle a prévu tout un programme pour notre journée.


Je suis dans la cuisine de Lizzie en train de boire un café. Je suis passé par chez moi avant, pour me changer. Je porte un jean bleu et un tee-shirt blanc comme à mon habitude. Simplement j'ai accompagné ma tenue d'une chemise bleu marine. Sa cuisine est aussi spacieuse que la mienne. Cependant elle est tellement propre que je me demande si elle se nourrit réellement. C'est vrai que Lizzie est toute menue et qu'elle mange surement comme un moineau mais elle mange. Enfin j'espère.

Je m'approche des plaques de cuisson et fouille dans tous les tiroirs pour trouver une poêle. Son frigo est plein. Peut-être qu'elle se commande à manger tous les soirs? Je sors du beacon et des œufs et commence à préparer un petit déjeuner consistant.

- Tu fais quoi Darrel?

Je me retourne pour croiser le regard dérouté de Lizzie. Elle est habillée entièrement de noir. Un jogging noir et un t-shirt moulant noir. Je peux voir ses petites formes agréables. Je m'empourpre et retourne à ma tâche.

- Le petit déjeuner.

Elle sourit de toutes ses dents et s'installe sur une chaise en face du comptoir de la cuisine. La sienne est d'un marron très clair.

- Un vrai homme à marier.

Je rigole à mon tour et sors une assiette. Je la remplis de ce que j'ai préparé et Lizzie se jette dessus. Elle engloutis tout comme un chien affamé. Je fais surement une tête surpris car elle s'arrête et dit la bouche pleine:

- Quoi?

- C'est quand la dernière fois que tu as mangé?

Elle lève les yeux pour réfléchir.

- Hier avec toi.

- La simple barquette de frites?

Lizzie hoche simplement la tête et continue de manger. Je me demande bien si ça lui arrive souvent de sauter des repas comme ça. Elle boit un verre d'eau et le pose violemment sur la table en expirant.

- C'était tellement bon.

- Ça t'arrive souvent de sauter des repas?

Elle hausse simplement les épaules pour éviter ma question. Ses yeux s'ancrent dans les miens.

- Tu veux que je te montre notre trésor.

Je lève un sourcil étonné. Elle se lève, attrape ma main et m'entraîne en face d'une porte à côté du frigo. Nous descendons les marches jusqu'à sa cave.

Plus cliché tu meursWhere stories live. Discover now