Plus cliché tu meurs

Chapitre 5

Darrel

J'ai pris ma voiture que j'avais laissé sur le parking en arrivant ce matin et essaie de la retrouver sur la chaussée.

J'aperçois ses cheveux au loin et fonce pour rouler à côté d'elle. Quand j'ouvre la vitre je la vois qui se met à marcher plus vite. Elizabeth m'aperçoit alors et ses traits du visage se déforment.

- C'est pas vrai! elle hurle en colère. Tu ne vas donc jamais me lâcher.

Sur un ton chevaleresque je réponds:

- J'ai jeté mon dévolu sur toi, Elizabeth Hastings.

- Va chasser des trolles plus loin, elle s'agace.

Malgré son ordre, je continue de la suivre. Les voitures derrière moi ne font que klaxonner mais je la suis. Elizabeth regarde droit devant elle et essaie de m'ignorer du mieux qu'elle peut. Je sais qu'au fond d'elle, elle souhaite me rembarrer. Elle n'a pas la langue dans la poche, je l'ai bien compris toute a l'heure. Elizabeth paraît si timide de l'extérieur mais quand tu t'approches un peu trop d'elle on se rend compte de qui elle est vraiment.

Elle commence à se diriger vers les villa qui longe le bord de mer. Sa famille est riche, depuis que sa mère a fait fortune dans son entreprise d'hygiène, Carla et Elizabeth n'ont plus de problèmes d'argent, même si je ne crois pas qu'elle en ait eu.

Le ciel de Miami commence à se couvrir et l'orage risque d'arriver d'une minute à l'autre. Je me penche vers Elizabeth.

- Il va pleuvoir.

- Non.

- Monte, je te ramène.

- Non, elle s'obstine à dire.

Je souffle fort pour lui montrer mon agacement. Cette fille est trop butée, ce n'est pas possible. Je vois les gouttes commencer à tomber sur mon pare-brise. Puis la pluie se transforme en torrent, il pleut des cordes. Ses cheveux se retrouvent plaqués contre sa tête alors que je suis au sec. Les rues de Miami se retrouvent alors vides à part les voitures qui roulent sur la route. Il ne reste plus qu'Elizabeth trempée jusqu'au os.

Elle prend la rue de gauche et s'enfonce dans une rue privée. Ma rue privée. Je fronce les sourcils et essaie de deviner ce qu'elle fait. Je ne comprends pas. Elizabeth m'ignore toujours et s'enfonce au fond de la rue. Elle sait où j'habite? Mais qu'est ce qu'elle fabrique. Sauf qu' au lieu de prendre l'allée de ma maison elle emprunte celle en face de ma maison. Hastings? Mes voisins? Oh mince, je laisse tomber ma tête sur mon volant ce qui actionne le klaxon. Je vois au loin Elizabeth sursauter.

- Mais ça ne va pas la tête! J'ai failli faire un arrêt cardiaque, elle crie.

Elle plisse les yeux pour mieux me voir et son visage entier me juge. Elle s'engouffre dans son allée et avant de prendre la porte d'entrée, elle dit:

- Laisse moi deviner Darrel, tu ne savais pas que j'habitais ici, je me trompes?

J'adore la façon dont elle ne cesse de répéter mon prénom. Ses cheveux roux sont plaqués contre son visage, d'ici ils ont l'air plus foncé à cause de la pluie. Je souris faiblement pendant qu'elle secoue la tête énervée par mon comportement.

- Tu devrais essayer de voir plus loin que ton nez un jour Darrel.

Sur ces paroles, elle m'abandonne et rentre chez elle.

Je gare à mon tour ma jeep dans le garage et rentre chez moi. L'alarme est allumée, ce qui signifie que je suis tout seul ce soir. Je souffle d'exaspération, je n'aurais pas dit non pour un peu de compagnie, mais Carter est avec Carla et toute l'équipe est occupée ailleurs.