Chapitre 45

2K 188 11
                                    

Darrel

- Monsieur Cooper, si ce que je dis ne vous intéresse pas je vous prie de quitter mon cours. Je ne retiens personne.

Je redresse ma tête qui est calée entre mes bras. Il est à peine dix heures et les cours me donnent envie de me tirer une balle. Je grogne et fixe le prof. Ce n'est pas comme s'il pouvait y faire grand chose. Il détourne le regard et retourne à son explication sur la guerre de Sécession.

Cela fait une semaine que Lizzie ne me répond plus. Ses volets sont sans arrêt fermés et elle ne vient plus en classe. Ce serait stupide de dire que je ne m'inquiète pas puisque je pense à elle toutes les trois secondes. Mes pensées ne sont tournés que vers elle. Les mots qu'elle m'a dit me sont restés en travers de la gorge. Certes, je comprends sa réaction, j'aurais simplement voulu qu'elle nous laisse une chance de tout arranger.

Je détourne la tête et croise le regard de Carter, sévère. Il fronce les sourcils. Je lève les yeux au ciel et l'ignore. Ça fait une semaine qu'il reste avec moi pour me sortir de ma léthargie. Je mange avec lui, je dors avec lui, je vais en cours avec lui... Ça en devient très stressant. Il me répète sans cesse que je devrais abandonner l'idée de retrouver Lizzie. Je ne réponds jamais et sombre dans mon mutisme.

J'ai tenté de faire le tour de nos endroits favoris pour la retrouver. Cependant elle n'était nulle part. Aucune trace de Elizabeth à la plage, à l'animalerie, Noah m'a même chassé de sa boutique. Je pense qu'elle est avec lui mais il m'a clairement fait comprendre que je devais abandonner l'idée.

Juste avant la pause déjeuner, je sors de la salle pour rejoindre la cafétéria mais Carter m'entraîne dans une autre direction. Nous nous dirigeons vers les gradins où tous mes coéquipiers sont installés. Avec une lueur d'espoir, j'espère trouver Lizzie en train de lire au milieu des gradins comme vendredi dernier, mais ses cheveux roux bouclés ne ressortent pas. Mes traits du visage se lâchent et je reprends mon air lassé.

Le coach nous attend et nous répète pour la énième fois le même discours. Ce soir nous devons être au top pour d'autres recruteurs, nous devons gagner pour l'honneur du lycée, nous devons faire le meilleur pour rendre tout le monde fière... Alors que mon équipe est à fond, j'ai la tête dans mes mains.

Je me sens vide depuis qu'elle est partie. C'est probablement stupide d'être aussi dépendant d'une personne mais je n'y arrive plus.

Quand mon téléphone vibre, je le sors à la va vite en pensant que Lizzie m'a enfin répondu, seulement c'est une notification Instagram. Insignifiant. Je consulte notre discussion à sens unique.

Écouter du Avicii sans toi, c'est nul Lundi

Le surf sans toi, c'est nul Mardi

Peindre sans toi, c'est nul Mercredi 

Danser sans toi, c'est nul Jeudi

J'ai oublié de lui envoyer un message ce matin. Je me suis réveillé en retard alors j'ai foncé au lycée. Mes doigts glissent tout seul sur les touches cherchant les meilleurs mots pour la faire réagir.

Aujourd'hui 12h07

On le saute ce pont du courage ?

- Darrel Cooper, veux-tu bien éteindre ce téléphone et m'écouter !

Je relève la tête et tombe nez à nez avec le regard sévère du coach. Tout le monde part pour manger. Je n'ai vu personne bouger tellement j'étais dans mon monde. Il me fait un signe de la main et m'oblige à le rejoindre en bas des gradins. Perdu, je me relève et descends les escaliers. Arrivé en face de lui, je perds mes moyens et commence à ouvrir la bouche.

Plus cliché tu meursWhere stories live. Discover now