Plus cliché tu meurs

Chapitre 13

Darrel

Le bruit d'une musique me sort de mon profond sommeil. J'essaie d'atteindre mon réveil derrière moi mais les bras d'une personne me retiennent. J'ouvre les yeux pour croiser ceux de Lizzie à moitié endormie.

Complètement folle, j'en étais sûr. Qui, a une heure du matin, rentre par effraction pour dormir.

Elle ouvre les yeux difficilement le sourire aux lèvres.

- Sérieusement Darrel, dit Elizabeth la voix rauque. What a wonderful world?

Elle me délivre légèrement pour que je puisse atteindre le réveil et l'éteindre.

La musique s'arrête et le silence pèse dans la pièce. Je me retourne vers Lizzie qui avec la lumière du jour peut voir ma chambre. Mon lit se trouve en face de ma fenêtre. Sur chaque côté se trouve une table de nuit. A droite collé au mur se trouve une simple commode et juste à côté, la porte donne sur ma salle de bain. Contrairement à la chambre de Lizzie, elle n'a rien de personnel. Aucun souvenir sur les murs, pas de vêtements qui traînent, pas d'affaires de cours sur mon bureau qui se trouve à gauche de la fenêtre.

Pour une fois je ne peux pas savoir ce que Lizzie pense. Ses yeux scannent simplement la pièce. Ses cheveux sont en pétard et quelques épis remontent sur sa tête. Je souris face à son air déconcerté.

- Qu'est ce que tu fais ici, j'ose enfin demander.

Ses épaules se tendent. Elle est assise sur mon lit alors que je suis encore allongé un bras derrière la tête. Lizzie ne me regarde toujours pas et dit:

- Cette chambre est si impersonnelle... Il va falloir y remédier Darrel.

Je souffle. J'ai l'impression que cette fille ne me livre rien et en même temps tout. En même pas deux jours j'ai appris pleins de choses sur elle, mais Lizzie a l'air d'avoir vécu beaucoup trop de choses intimes pour encore m'en parler. Je pensais qu'on avait dépassé ce stade mais apparemment non.

C'est la première fois qu'une fille s'introduit dans ma chambre. Je n'amène jamais personne ici, à part Carter. Les soirées sont toujours organisées chez les autres. Non pas que je n'en ai jamais eu envie, mais mes parents sont assez embarrassant quand on les rencontre pour la première fois. La preuve, Lizzie en a fait les frais.

Ma mère a passé la veille à pleurer. Enfin pleurer est un gros mot. Elle avait juste le teint blanc et les yeux remplis de larmes. On dirait qu'elle a peur pour moi sans arrêt. Juste parce que je me préoccupe un peu trop de mon avenir je ne profite pas assez de ma jeunesse. Ma mère radote ce discours à chaque fois que je passe la porte de chez moi.

C'est vrai que quand je vois mes amis en couple ça donne un peu envie, mais c'est si dur de trouver la bonne personne. J'ai passé quatre mois avec une personne inintéressante, je ne voudrais pas retenter l'expérience. Je pense que ce que j'envie le plus c'est la relation. Au final, il faut se sentir assez à l'aise avec la personne pour tout lui partager. Ou presque tout. Je me vois mal dire à ma future copine que j'ai déjà mis le feu au tapis du salon. Pour ma défense j'étais jeune, bête et entouré d'une personne aussi stupide que moi : Carter.

Lizzie laisse tomber le haut de son corps sur mon lit pour se rallonger. Elle essaie de souffler les mèches qui lui couvrent les yeux mais elle n'y arrive pas, donc j'approche ma main pour les écarter de son visage.

- C'est mieux comme ça, dis-je en serrant mes lèvres.

- Arrête de me prendre pour une imbécile Darrel, elle répond en me lâchant un regard noir.

- Je ne prends pas pour une imbécile, je rétorque en écartant les bras comme signe de défense.

Lizzie fronce les sourcils si fort que ses yeux en amande sont presque fermés. Je ris face à sa tête de détective raté.