Chapitre 31

2.5K 226 41
                                    

Darrel

J'aurais dû l'embrasser. J'en meurs d'envie, mais j'avoue qu'à force d'y penser j'ai peur d'être déçu. Si ça se trouve je m'excite pour rien. Au final, elle ne voudra peut-être pas de moi. Je chasse cette idée noire de ma tête. Je ne dois pas douter de moi et foncer. Dès que je la vois je l'embrasse. La sonnerie retentit, je sors de ma salle de cours pour rejoindre Lizzie sous les gradins.

- Cooper! hurle quelqu'un dans mon dos.

Je me retourne et tombe nez à nez avec le coach et Carter. Génial. Je m'avance vers eux.

- Réunions pendant le déjeuner.

- Mais le match est dans quatre heures, c'est pas préférable de manger? De prendre des forces? je demande la voix aiguë.

- Tu remets en cause mes décisions gamin? il pointe un doigt accusateur sous mon nez.

Je recule et secoue la tête frénétiquement. Je suis obligée de les suivre. Lizzie va devoir attendre.

Nous nous dirigeons vers l'extérieur. Alors que je pensais qu'on allait entrer dans les vestiaires, je vois tous mes coéquipiers dans les gradins. Malheureusement avec leurs longues jambes je ne peux pas voir si Lizzie se trouve en dessous. Carter me pousse avec son épaule.

- Tu nous fais quoi Darrel, la poule?

- Je cherche quelqu'un, dis-je en bougeant la tête.

Plus je m'avance et plus mes coéquipiers sont nets. Tout le monde porte le même blouson de l'équipe. Comme un gang inapprochable, alors qu'on est juste des footballeurs dans un lycée. Je comprends mieux pourquoi personne ne nous parle. En levant les yeux, je tombe nez à nez avec ceux de Lizzie. Elle est coincée entre deux joueurs en train de lire. Comment s'est-elle retrouvée la?
Je monte et m'installe un cran derrière elle. Quant à Carter, il s'installe à côté de moi. Comme à son habitude le coach tape des mains avant de nous parler.

- Les mioches, ce soir c'est spécial. Des recruteurs du Michigan ont fait le déplacement parce que je leur ai gentiment demandé, donc ne me foutez pas la honte. On gagne point. Ils vont regarder votre technique et vos déplacements. N'oubliez pas que c'est un sport d'équipe, il tend son bras vers le joueur à côté de Lizzie. Surtout toi Jackson, tu as une équipe sers toi en, il fait les gros yeux.

Tous les joueurs rigolent légèrement. On s'est toujours moqué les uns des autres mais au fond ce n'est rien de méchant. On est comme une grande famille. Je connais la plupart d'entre eux depuis quatre ans.
Le coach ouvre la bouche et fronce les sourcils. Tout le monde se tourne vers la direction que les yeux du coach pointe. Lizzie redresse la tête et nous regarde perturbée.

- T'es qui toi? demande-t-il.

- Elizabeth Hastings coach, elle répond normalement.

- Et... qu'est ce que tu fais là ?

- Je lis, elle montre son livre.

Avec ça plus grande indifférence, le coach lève les épaules et appelle Carter. Il descend et se place juste à côté.

- Bon je laisse la parole à votre Capitaine.

Carter frappe dans ses mains comme le coach.

- Faites de votre mieux.

Et il lève son pouce comme un imbécile. Je me frappe la main sur ma tête. Plus stupide on ne trouve pas. Au milieu du silence pesant, les clappements de mains d'une personne nous font tous réagir.

- J'aurais pas dit mieux venant de toi, dit distinctement Lizzie en accompagnant son geste.

Tout le monde rit, même le coach. Carter fait la moue et ouvre sa bouche pour répliquer. Cependant une main se claque derrière sa tête. Carter geins et se masse. Le coach reprend parole et claque des mains encore une fois.

- Assez parlé Capitaine. Allez manger les mioches, sauf toi Warren j'ai pas envie que tu vomisses encore sur le terrain!

Tout le monde quitte le terrain en même temps que le coach. Sauf moi et Lizzie. Je la regarde de loin au lieu de me rapprocher. Ses cheveux roux sont seulement sur une épaule qui me permette de voir sa nuque. Elle a l'air si douce. J'ai envie de jouer avec ses bébés cheveux. De passer mes doigts dedans pour approcher sa tête de moi.

- Darrel, ramène toi au lieu de bander sur ma nuque.

Cette femme lis dans les pensées. Carter avait raison, c'est une sorcière. Une très jolie sorcière. Je me lève et là rejoins. Elle ferme son livre et attrape mon regard. J'ai collé ma jambe à la sienne et ma main trouve naturellement sa cuisse. Mon autre main se pose sur sa taille. Je ne dois pas reculer, c'est maintenant ou jamais. Ses yeux se posent sur mes lèvres et m'ordonnent de mettre fin à cette tension. J'approche ma tête de la sienne enfin près à l'embrasser.

- Cooper, lâche moi cette fille, les rapprochements sont interdits sur mon terrain! hurle le coach.

Lizzie rigole à tue-tête et s'éloigne de moi. Je pose violemment mon front sur son épaule. Je n'y arriverai jamais.

- Ta frustration te sera utile sur le terrain.

- C'est du vécu ? crie Lizzie en direction du Coach.

Je redresse la tête. C'est la première fois que quelqu'un ose lui répliquer. Le coach hausse un sourcil pris de court et pour la première fois, je peux apercevoir un minuscule sourire.

- Je t'aime bien toi.

Puis il repart comme si de rien n'était. Je me retourne vers Lizzie dans le but de finir ce que j'avais commencé sauf qu'elle est déjà debout et prête à partir. Dans un élan je lui attrape le bras et la rapproche de moi. Elle se rattrape sur mes épaules et tombe sur mes genoux. Lizzie ouvre grand les yeux surprise. Je souris mielleusement.

- Salut toi.

Elle croise les bras et se renfrogne.

- Non. Tu gardes ta frustration.

- Mais t'es pas drôle ! Tu veux me torturer c'est ça?

Avec mes doigts, j'effleure ses bras. Ils réagissent immédiatement. Ses poils se hérissent. Je m'approche de son oreille et lui murmure.

- Tu me torture là.

Elle rougit légèrement et entoure mon cou de ses mains. Je ferme les yeux pour garder contenance. Lizzie approche à son tour des lèvres de mes oreilles.

- Darrel on est à l'école.

Je déglutis en devenant blême et repousse ma tête en arrière.
Elle se redresse et part avec son tote bag. Nous n'avons aucun cours en commun cette après-midi, je vais devoir attendre le match pour la revoir. Quel supplice ! Je me lève subitement alors qu'elle est déjà sur le gazon pour repartir en cours.

- Lizzie !

Elle se retourne et apporte sa main à sa tête pour en faire une lisière. Le soleil l'aveugle.

- Si ce soir je gagne, tu me dois un baiser.

Elle sourit et dit simplement.

- T'as intérêt à gagner Darrel Cooper.

Plus cliché tu meursWhere stories live. Discover now