Chapitre 36

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Elizabeth

J'ai chaud. J'ai extrêmement chaud. Et puis quand Darrel a bu son verre en me regardant. C'était trop sexy. Il est trop sexy. Je pense que j'ai un problème. J'ai déjà trop bu, j'en suis sûr. Comment je sais? Parce que mes pensées se mélangent et sont seulement tournées vers lui. Lui. Lui. Lui.  Carter prend la balle et vise à son tour. Sauf qu'elle rebondit sur le sol.

S'ensuit une partie déchaînée où Carla se retrouve à tomber sur la table, Carter qui la rattrape et l'emmène à l'étage pour aller décuver, et Darrel qui me fixe avec toujours autant d'intensité. Est ce qu'au moins il se rend compte de l'effet qu'il produit? Je ne pense pas. Toutes les filles se languit de lui, j'en suis persuadée. Elle le regarde et chuchote entre elle. Ça ne me dérange pas. Vous savez pourquoi? Parce qu'il ne regarde que moi. Parce que c'est aussi mon copain! Mon copain? Je n'en suis même pas sûr. Nous n'en avons jamais discuté. Peut être que ça serait un peu trop tôt pour lui parler. Les garçons fuient-ils en général quand on leur parle des choses sérieuses? Au pire, qu'est ce que j'y perd? Tout me murmure une voix dans ma tête que je chasse immédiatement. Il ne partirait pas pour si peu.

- Darrel! je hurle en le rejoignant de son côté de la table.

- Quoi? il susurre complètement bourré.

- Est ce que tu es mon copain?

Il me fixe de ses grands yeux qui se ferment à cause de ses paupières lourdes. Je n'aurais peut-être pas dû demander? Trop tard, je ne peux plus retourner en arrière.

- Ouais, dit-il simplement en haussant les épaules.

- Ok.

Je me mets sur la pointe des pieds et l'embrasse. C'était moins effrayant que la première fois mais tout autant excitant. Je sens le regard de tout le monde autour de nous mais je les ignore. Quand nous nous séparons, il garde ses yeux fermés et ses sourcils sont légèrement froncés.

- Qu'est ce que tu fais, je demande en passant mes doigts sur ses sourcils.

- Je me concentre.

- Pourquoi?

- Pour ne pas te ramener chez moi maintenant.

Je rougis et rigole nerveusement. Il n'a plus aucun filtre, c'est mignon. Je suis souvent confronté au flirt explicite dans mes livres mais quand ça arrive dans la vraie vie, je ne sais pas comment réagir. Je n'ai pas le temps de répliquer puisqu'il repose ses lèvres sur les miennes. Je recule surprise.

- C'est bon, je pense que les gens ont compris que tu me voulais, je ris.

Darrel pose sa tête sur mon épaule comme il le fait sans arrêt. Son signe d'affection me fait fondre. J'attrape sa tête avec mes mains et colle son front au miens. Il ouvre grand les yeux amusé.

- On va danser?

- Comme hier? il demande la voix fatigué.

- Comme hier dans mon salon.

Darrel se redresse et m'attrape la main pour m'entraîner entre les gens. Nous nous frayons un chemin et trouvons un coin tranquille. Je ferme les yeux et me laisse traîner comme une limace. J'ai l'impression de ne plus tenir debout. Ma tête se vide et écoute simplement la musique. Je sens des mains chaudes se poser sur mes reins. J'ouvre les yeux pour croiser le regard brûlant de Darrel. Un animal je vous jure, plus rien ne l'arrête depuis que l'on s'est embrassé. Je souris et continue de me balancer sur mes deux pieds. On ne peut pas réellement appeler "ça" danser.

Darrel ne lâche pas mon regard. On dirait qu'il va me dévorer.

- Arrête de me regarder comme ça, je lui dis dans l'oreille.

- Comment?

- On dirait que tu vas me manger.

- Alors arrête d'être aussi sexy, il susurre.

- Ça, ça va être dur, c'est contre ma nature, je murmure.

Darrel sourit et rapproche sa tête encore plus de la mienne. Je retiens ma respiration pendant que la sienne s'accélère. C'est normal de se sentir aussi déboussolé? J'ai trop de questions en tête mais aucune ne sors d'entre mes lèvres. Ses mains me poussent à me rapprocher de lui. Je retiens un hoquet de surprise et ouvre grand les yeux.

- Tu ne vas pas me vomir dessus! je demande horrifiée.

- On rentre à la maison, il murmure.

Darrel niche sa tête dans mon cou et rapproche son corps du mien. Je sens sa respiration forte sur mes clavicules. J'ai l'impression que nous sommes seuls alors que les gens hurlent autour de nous. Les sons paraissent étouffés. Ses lèvres se déplacent le long de mon cou pour remonter sur ma mâchoire. Il se détache de moi et me regarde dans les yeux. Ses pupilles sont si dilatés que j'ai du mal à voir la couleur de ses yeux.

- Il faut que j'aille donner mes clés à Carter, il s'occupera de ma voiture, je ne suis pas en état de conduire.

J'arrive simplement à acquiescer. Je déglutis difficilement après ce moment... intime.

- Attends-moi devant la porte.

Darrel part. Je fais de même et essaie de retrouver le hall d'entrée. Je bouscule des centaines de personnes avant d'atteindre la porte. J'attends patiemment comme une enfant. Quelques personnes que je ne connais pas me saluent. Je leur réponds perturbée. Je ne connais aucun de ses individues.

Il arrive enfin, un grand sourire se dessine sur mes lèvres. Darrel m'attrape la taille et m'embrasse la joue en ouvrant la porte.

- Tu ne vas plus me lâcher hein?

- Tu plaisantes, il répond. Maintenant que je t'ais, tu ne m'échappera plus.

- Darrel, ça ne marche pas quand ça sort de ta bouche. On dirait un mauvais mafieux qui sort d'un mauvais livre.

- T'as réponse à tout, dis moi.

Nous marchons sur le perron mais un son régulier nous arrête. Je détourne le regard vers le jardin vide. Je ne m'étais même pas rendu compte qu'il pleuvait des cordes. Darrel a la bouche grand ouverte. Le bruit de l'orage nous fait sursauter.

- Je crois qu'on va devoir braver la tempête, je murmure.

- Je hais le temps de Miami... dit-il en serrant les dents.

- Ce n'est pas si terrible que ça. On aura mérité notre douche.

- "Notre" douche?

Je souris malicieusement et hausse les épaules. Ses yeux s'écarquillent.

- Ne fait jamais espérer un homme, il réplique.

- Qui a dit que je te faisais espérer?

- Fait attention jeune fille, je retiens.

Darrel approche son doigt de sa tempe. Je rigole et le prends par la main pour l'entraîner. Nous courons toujours en nous tenant. Ce n'est pas super pratique mais je refuse de le lâcher. Nous nous retrouvons très vite trempés. De l'extérieur nous ressemblons à des fous. Qui serait assez fou pour braver une averse pareille. Mais dans un moment pareil, plus rien ne compte. C'est juste nous deux. Darrel et Lizzie. Pendant un instant, le temps s'arrête.

Plus cliché tu meursWhere stories live. Discover now