Chapitre 12

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Elizabeth

Même si je prends une douche je suis assise dans la baignoire. Je laisse l'eau rincer tout le sel pendant que je me repose.

Je n'aime pas le silence. Je n'aime pas être seule chez moi. C'est pour ça que dès que cela arrive je mets de la musique à fond. Darrel est un peu comme une bouffée d'air frais pour moi. Il me sort de ma routine. C'est amusant... je crois. Il m'agace plus qu'autre chose, j'essaie de me convaincre. En vrai je sais que cette journée a été un vrai délice.

Je m'en veux un peu de lui avoir parlé comme ça. Je ne voulais pas qu'il parte. Mais c'est tout de même de ma faute. C'est moi qui me suis isolée. C'est moi qui ai mis fin à toutes mes anciennes relations. Je n'en pouvais plus d'avoir des faux amis, ce n'était même pas les miens. S'ils m'acceptaient dans leur groupe c'est simplement parce que je suis la sœur de Carla.

Je sors de la douche et mets mon habituel débardeur blanc et mon short de pyjama. J'allume les enceintes et mets la première playlist qui passe.

Je passe les prochaines heures à essayer de m'occuper comme je peux. Je regarde une série, je mange, je lis et je fixe mon plafond.
Je pensais réellement que Darrel allait rester avec moi, mais il a une vie à part moi et il a l'air très proche de ses parents. Je me demande comment leur discussion s'est terminée. Sa mère a l'air tellement gentille et avenante, j'aurais adoré avoir la même. Je me souviens encore du souffle et du bruit qu'a fait sa main quand elle a rejoint ma joue. J'ai un frisson et refoule ce moment de ma vie.

Darrel est resté silencieux depuis qu'il a quitté ma maison. Pas de message, ni sur mon téléphone, ni sur sa fenêtre. J'aimerais bien lui en envoyer un mais il va me reprocher de vouloir passer plus de temps avec lui.

Je me couche vers 23h et éteins la lumière en essayant de trouver le sommeil.

Il est une heure du matin et je n'arrive toujours pas à dormir. Je me retourne sans arrêt sans trouver le sommeil. Ça me fatigue encore plus. Je m'inquiète du silence radio de Darrel. Il doit être en train de dormir, je ne devrais pas le déranger. Mais je n'aime vraiment pas le silence. Je n'aime pas être seule. J'ai été seule trop de fois dans ma vie.
J'ai besoin de lui.

J'ouvre les yeux et la lumière de la lune rentre par ma fenêtre. Je me dirige vers celle-ci mais la chambre de Darrel est dans le noir. Les rideaux blanc épais sont tirées donc je ne peux rien voir. Cependant sa fenêtre est grande ouverte et les rideaux volent vers l'intérieur.

Je vais probablement regretter demain ce que je m'apprête à faire mais je ne supporte pas ce silence. Cette maison est trop grande pour une seule personne.

Je descends les marches de chez moi et prends mes clés. J'actionne l'alarme et ferme derrière moi en me dirigeant en chausson dans l'allée de Darrel. Je lève la tête et remarque la gouttière qui monte jusqu'au toit.
Avec la force que je n'ai pas, mes mains s'enroulent autour du tuyau et j'essaie tant bien que mal de me hisser.
Je manque de tomber une bonne centaine de fois mais dès que la fenêtre est à ma portée, je m'accroche à celle-ci.
Je me hisse de toutes mes forces et arrive à rentrer, sauf qu'au lieu d'être silencieuse je tombe dans un fracas. Je vois Darrel se redresser effrayé. Il allume sa lampe et quand il me voit son visage se décrispe. Il souffle.

- Lizzie qu'est ce que tu fais là, il demande les cheveux décoiffés.

Je ne réponds pas et m'approche de son lit. Je le pousse pour qu'il me fasse de la place. Je m'installe face à lui.

- Lizzie, je viens de passer une heure à sécher les larmes de ma mère parce que nous ne sommes pas en couple. Si elle nous voit dormir ensemble, je risque de me faire tuer.

- Tu ne m'as pas envoyé de message, je m'inquiétais.

- Toi? Tu t'inquiétais pour moi? il demande en levant un sourcil.

Je n'écoute pas et le repousse pour qu'il prenne moins de place. Je place la couette par-dessus mes bras et me colle à lui pour avoir chaud.

- T'es envahissante, dit il la voix rauque.

- Je t'avais dis que tu allais me détester avant dimanche, je réponds en chuchotant.

Darrel éteins la lumière avant de se rapprocher de moi. Il passe son bras par-dessus ma taille. Sa main vient se coller dans mon dos pour me pousser plus près de lui. Il baisse la tête pour la caller dans mon cou.
Je sens son souffle sur moi. Ça m'apaise, c'est moins silencieux.

- Jamais je ne te détesterais.

Je ris face à sa réplique. Je passe mes bras autour de son cou et caresse ses cheveux. J'ai toujours rêvé de faire ça. Ils sont comme je le pensais. Mes doigts se coincent parfois dans les boucles. Ils sont doux et soyeux, un peu comme un nuage.

- Plus cliché, tu meurs, je laisse échapper.

- J'espère que c'est à la hauteur de tes livres.

- C'est encore mieux, je réplique.

Il lève la tête vers moi et me sourit. Je lui enfonce la tête dans mon cou parce que je rougis. Même si nous sommes dans le noir il peut apercevoir mon teint tomate.

Je m'endors sereinement pour la première fois depuis un long moment.

Plus cliché tu meursWhere stories live. Discover now