𝐄𝐍𝐀𝐌𝐎𝐑𝐀𝐑𝐒𝐄
〄 AYA ZOUAOUI PELIDRIO
Janvier 2017
Maman - Debout Aya. Je grogne en entendant les volets électriques s'ouvrir. Tu vas être en retard ma puce.
Aya - J'me lève, promis. Je glisse mes bras sous mon oreiller et je ferme à nouveau les yeux.
Je souffle doucement en entendant mon père mettre ses musiques, comme chaque matin, il est obligé de nous mettre du rap à fond dans la maison, c'est pas comme si que mon entourage est déjà composé par ce genre d'individu en plus. Aujourd'hui nous sommes samedi et comme un samedi sur deux, j'ai cours le matin, à défaut de pas avoir cours le mercredi toute la journée comme certaine classe de mon lycée, avec les garçons ont a pas pu esquivé cette sentence.
Je fini par me lever de mon lit cinq bonnes minutes plus tard. Depuis trois jours, finalement depuis que je me suis fais volé mon téléphone, c'est mes parents qui me réveillent le matin, il me reste très peu d'économie pour pouvoir me payer un nouveau téléphone, je vais devoir trouver un moyen pour m'en procurer un nouveau rapidement, pas que je ne peux pas vivre sans mais, en cas de soucis, c'est toujours mieux d'avoir un téléphone, pas vrai ?
En tout cas, ne plus avoir de téléphone m'évite le fait de recevoir des messages de Nabil, il a toujours une connerie à m'envoyer ou tout simplement, il me clash, si c'est ça la vie de star, je crois que je vais me contenter de rester la star de la famille.
Je me prépare dans ma chambre puisque j'ai pris une douche hier soir, après avoir enfiler des sous-vêtements propre, je mets un jeans noir taille haute, un pull à manche longue rouge avec une petite ceinture qui a une boucle en argent, je mets mes petites bottines noir vernis. J'oublie pas de mettre du déodorant et du parfum, pour ce qui est de mon visage, je mets ma crème hydratante, je ne cherche pas à cacher mes quelques boutons d'acnés, ils font pas l'effort de pousser ailleurs que sur mon visage alors je vais pas les calculer non plus, un petit trait de liner, un peu de mascara et du baume à lèvre, pour mes cheveux, je les laisse détacher.
Je mets ma montre et ma petite chaîne de naissance avant de quitter ma chambre pour aller prendre mon petit déjeuner.
Aya - Holà. J'arrive dans le séjour. Salut. J'embrasse la joue de mon frère, il me fait un petit sourire encore endormi.
Je passe par la cuisine, mes parents sont en train de préparer le déjeuner, je fais la bise à mes parents avant de me préparer aussi mon petit déjeuner.
Maman - Bien dormi ma puce ? Je hoche la tête.
Aya - Oui ça va et vous ? Je mets mon bol de lait au microonde.
Papa - Ta mère à ronfler toute la nuit. Elle lui frappe l'épaule et je pouffe de rire.
Nihel n'est pas vraiment mon papa même si je le considère comme depuis quelques années, Nihel m'a adopté après le suicide de mon vrai père en prison, je n'ai presque aucun souvenir de ce moment, si j'ai été triste, peut-être un peu, de me dire que je ne verrai plus mon vrai papa mais Nihel a parfaitement rempli ce rôle pour moi, même avant que je sois totalement sous la garde de ma maman. Malgré son côté grand enfant, il a su s'occuper de moi comme un vrai adulte, il m'a offert une grande famille, malgré qu'elle soit hyper tordu.
D'abord il y a Sofia, ma tante, ma meilleure amie, ma grande sœur parfois, Sofia je pourrais la considérer comme une vraie guerrière, une lionne comme son mari la surnomme depuis leurs début ensemble, son père a tenté de la séparer de Tarik quand il est sorti de prison en l'envoyant très loin, au Mexique pendant presque cinq ans et l'a mariée de force avec un homme, Sofiane, Sofia a su se relever presque immédiatement de ça, d'abord en se remettant a fond dans la boxe jusqu'à arrivée dans la boxe professionnelle et finir numéro un quelques années plus tard, elle a réussi à battre son père par un procès, l'envoyant une nouvelle fois en prison, elle est revenue en France et elle n'est plus jamais repartie depuis, elle nous l'a promis. Elle s'est mariée avec Tarik quelques temps après sa sortie de prison, puis ils ont eu Mira, leur premier bébé. Entre temps, Sofia a perdu l'un de ses frères, Ilyès, lui aussi responsable de son départ au Mexique, le jour de l'arrestation de Tarik, il a sauvé Sofia en se prenant les deux balles qui était destiné à ma tante, quelques années plus tard, c'est face à son père que Sofia s'est retrouvée, il voulait une nouvelle fois la tuer mais il a été pris à son propre jeu, Sofia l'a tué d'une balle dans le cœur alors qu'il était en train de se battre pour récupérer l'arme que cet homme, Omar avait dans ses mains, à ce moment-là, Sofia était déjà enceinte de Mira, heureusement, elles n'ont rien eu de grave toutes les deux. Si je devais rapidement parler d'Omar, je dirai juste que c'est un monstre, un violeur et un beau fils de pute.
Sofia et Nihel ont aussi une sœur, Yara qui a vécu le même sort que Sofia quelques années plutôt mais la fin a été moins belle pour elle malheureusement, il y aussi mon oncle Elias, je le vois pas beaucoup puisqu'il est parti s'installer en Algérie avec sa femme et son enfant puis il y a Syham, c'est sûrement mon oncle préféré, il est lui aussi rappeur, il commence à se faire un nom dans le milieu, il a une femme et un enfant, tout ça pour dire que, la famille du côté de mon père est assez... dingue ?
Maman - Je te conduis ma puce ? Je dois aller faire quelques courses en passant. Je récupère mon bol de lait chaud et je mets mon chocolat en poudre dedans.
Aya - Les garçons viennent me chercher normalement.
Maman - Bah c'est pas grave, je vais vous emmener. Je hoche la tête avec un petit sourire, je me prépare mes tartines au nutella et un jus d'orange.
Papa - Nabil m'a envoyé un message pour m'dire que ta voiture sera dispo mardi.
Aya - Sérieux ? Je souris grandement. C'est trop cool ça.
Papa - Ouais et il t'emmène à ton entraînement cette après-midi aussi. Je hoche la tête, heureusement pour lui, il n'a pas oublié.
Aya - Et pour les voisins, il y a du nouveau ? Je regarde mes parents ?
Maman - Ils attendent encore, mais ça serait bien des jeunes au alentours donc ils vont vite arriver à les trouver. Je hoche la tête. Et avec Nabil, vous avez réussi à voir leur visage ?
Aya - Non, ça s'est passé grave vite, il faisait noir et ils étaient tous avec des cagoules, mais peut-être qu'un mec avec la moitié du visage défoncé, ça va pas passer inaperçu.
Papa - On verra bien mais j'veux plus qu'tu rentres seule le soir maintenant. Je regarde mon père et je hoche la tête.
Aya - Moha a exactement le même emploi du temps que moi. Il hoche la tête, Enzo s'approche de moi, il s'assoit sur mes cuisses et me fait un câlin.
Maman - Enzo, laisse ta sœur manger tranquille s'il te plaît.
Aya - Il me dérange pas maman, t'inquiète. Je lui tend ma tartine et il croque dedans en prenant le reste.
Papa - Il m'a dit qu'elle voulait aps déjeuner en plus ! Ma mère rigole et je pouffe de rire.
Maman - Tu connais Enzo. Il souffle en secouant la tête. Je crois que les garçons sont là. Elle regarde par la fenêtre de cuisine.
Aya - Je vais me brosser les dents. Je fini rapidement mon petit déjeuner, mon petit frère retourne jusqu'au salon avec le reste de ma tartine et je débarrasse tout.
Je vais rapidement à la salle de bain pour me brosser les dents, une fois que c'est fait, je remets un peu de baume hydratant sur mes lèvres et je sors de la salle de bain, je récupère mon sac de cours, je fais un bisou à tout le monde avant de quitter la maison avec maman.
Je fais la bise aux garçons.
Aya - Ma mère nous dépose au lycée.
Moha - T'es la meilleure Kenza. Elle lève les yeux au ciel et on monte dans la voiture de ma mère.
Maman - Arrête de faire le fayot comme ça Moha. Je rigole.
Aya - Tu connais Moha hein, il veut toujours être premier partout.
Moha - Même dans ton cœur Aya, t'sais même pas. Les garçons sifflent, ma mère rigole et je me tourne vers lui.
Aya - Tu prends encore tes rêves pour la réalité Moha, il va falloir que tu arrêtes.
Maman - Ma fille est une briseuse de cœur comme sa mère, ne l'oublie pas. Moha pouffe de rire en secouant la tête, je lève les yeux au ciel.
Pendant tout le trajet, on discute un peu de tout avec ma mère, grâce aux garçons, elle m'a donné l'autorisation d'aller à une soirée, bon c'est juste parce qu'elle se passe chez Nabil donc elle sait où je suis, qu'il y aura des adultes et que Nabil ne me laissera pas boire, ouais c'est assez nul mais je vais bien trouver un moyen de boire au moins un verre derrière son dos, je suis majeure et responsable de moi-même maintenant.
J'embrasse la joue de ma mère et on quitte sa voiture quelques secondes plus tard, je mets mon sac sur mon épaule et on se mets à courir pour rejoindre rapidement l'enceinte du lycée, encore une fois en retard.
Amine - Oh putain. On s'arrête tous en voyant Sofia de l'autre côté du couloir. Mais depuis quand elle est revenue bosser ici ?
Sabri - Faut qu'on s'taille. On cours dans l'autre sens pour prendre les autres escaliers.
Moha - J'ai l'impression d'avoir les flics au cul.
Aya - Ouais mais nan, Sofia s'est pire que les flics. On arrive rapidement au premier étage que l'on traverse pour rejoindre l'autre aile et monter au deuxième étage.
Sabri - Putain mais même pas elle prévient d'son retour wesh ?
Aya - Elle l'avait dit qu'après son accouchement, elle allait revenir bosser parce que maintenant ses combats sont un peu plus espacés qu'avant.
Moha - On a réussi à lui échapper pendant deux ans et la, elle s'ramène sur notre dernière année ?
Amine - Ouais mais elle serait aps souvent là aussi. Je hausse les épaules et on entre dans notre salle de classe.
Aya - Plus jamais je me mets à courir comme ça un samedi matin, vous êtes des malades.
Moha - Déjà, pourquoi on a couru même ?
Sabri - On était en retard trou d'balle, malade toi, j'ai pas envie d'me faire enclencher par une championne de boxe, d'jà elle mets mal Tarik alors nous, j'espère qu'tu as bien dit au revoir à ta daronne. J'éclate de rire.
— Mademoiselle Pelidrio, puisque vous voulez vous faire entendre de bon matin, vous allez nettoyer le tableau. Je souffle et les garçons ricane.
Moha - Allez, va frotter Aya. Je lui fais un doigt d'honneur et je vais nettoyer le tableau.
[...]
Après les cours, nous sommes allés manger au kebab avec les garçons avant de rentrer, Moha m'a raccompagné jusqu'à chez moi alors que Sabri et Amine ont foncé directement jusqu'au zoo. Il est quinze heures et je suis en train de préparer mon sac pour partir après à la danse, d'après le mot de papa, il est parti chez mon oncle Syham avec les petits pour l'après-midi, ma mère va sûrement les rejoindre directement après le boulot.
Je fini mon sac et je sors de ma chambre en le prenant avec moi, je me glisse quelque chose à manger à l'intérieur et un truc à boire. Je regarde l'heure sur ma montre, en espérant que Nabil ne soit pas trop en retard, c'est le roi du retard celui-là.
Je tourne un peu rond avant de me décider à m'installer dans le canapé, je lance Netflix pour regarder la suite de mes séries mais je fini par m'endormir dans le canapé.
Je me réveille en sursaut quand j'entends quelqu'un frapper à la porte, je souffle et je regarde ma montre, c'est sûrement Nabil. Je me réveille et je prend bien le temps de m'étirer avant d'aller ouvrir la porte.
Nabil - Putain quinze ans pour m'ouvrir celle-là.
Aya - Désolé, j'étais en train de retourner la terre du champ juste d-
Nabil - Bon ferme là, Paris c'est aps à côté. Je lève les yeux au ciel et je vais mettre ma veste, mon bonnet et je prend mon sac.
Je ferme à clé derrière moi et je monte à l'avant de sa voiture, pour une fois qu'elle est rangé, ça se voit que sa meuf est sur Paris en ce moment, je m'attache et je mets mon sac à mes pieds.
Aya - Ça va aller pour la route ? Tu veux peut-être que je conduise ? Je le regarde, il me fusille du regard et j'éclate de rire.
Nabil - Commence pas Aya, j'te jure que l'allée retour jusqu'à Paris, tu vas l'faire autrement.
Aya - Ah ouais ? Et comment ? Je souris de toute mes dents en le regardant, il pousse ma tête et je rigole. Rohhh ça va, te vexe pas comme ça Nabil.
Nabil - Ferme là si tu veux pas finir ta tronche dans la Seine. Pendant qu'il parle, je fais des grimaces, il frappe ma tête et je tape dans son torse. Cours ta race parce que j'vais te défoncé.
Aya - Non ça va aller. Je souris en m'enfonçant dans mon siège. Bon c'est pas tout mais j- NABIL !
J'ouvre la bouche alors qu'il explose de rire, je grogne et je détache ma ceinture, on commence à se battre dans sa voiture, il me coince avec son gros bras que je griffe, il me repousse dans mon siège et me fusille du regard en regardant son bras.
Nabil - T'es sérieuse espèce de grosse kherba. Je lui fais un doigt d'honneur.
Aya - Tu m'as jeter de l'eau dessus ! On se fusille du regard. Ton gros nez là.
Nabil - Ton vieux strabisme.
Aya - Tu zozotes encore frérot, qu'est-ce tu me parles ? Sa mâchoire se serre. Tu démarres parce que je vais finir en retard sinon.
Nabil - J'vais te laisser à Paris t'vas voir. Je lève les yeux au ciel et je remets ma ceinture.
Aya - C'est pas grave, je connais du monde. Je hausse les épaules.
Nabil - Genre tu connais du monde toi ? pouahaha, la blague wesh, tu sors jamais d'chez toi.
Aya - Tu vis pas avec moi pour le savoir Nabil, pour te rafraîchir un peu la mémoire.
Nabil - Tu es toujours collé au cul d'Sofia et Tarik.
Aya - Toi aussi. On se regarde, je souris car je sais que j'ai raison.
Le reste du trajet jusqu'à Paris se fait un peu en silence, d'habitude on a toujours des trucs à se dire mais depuis l'épisode avec ma voiture, c'est plutôt tendu et ça m'énerve. Habituellement on se taquine, on rigole ensemble et on aime bien argumenter sur le dos des gens, mais Tamana est ici, c'est normal qu'il veuille rester avec sa copine, je suis personne pour lui de toute façon. Mais ça me fait chier parce que j'aime bien notre relation et j'avoue, je m'ennuie clairement, j'aime pas cette sensation d'éloignement.
Aya - Et vous allez bientôt tourner la partie trois du coup ? Je le regarde.
Nabil - Mademoiselle s'intéresse d'nouveau à moi. Il souris et je lève les yeux au ciel. La semaine pro.
Aya - D'accord. Ce qui veut dire que, Sabri sera certainement moins présent en cours. Merci. Je me détache une fois que Nabil s'est garé pas loin de mon école.
Nabil - Tu crois que j'peux venir ? Je tourne la tête vers lui en fronçant les sourcils.
Aya - Une bonne partie de tes groupies sont dans cette école alors à toi de voir.
Nabil - Et tu fais partie d'ces gens là. Je pouffe de rire en secouant la tête.
Aya - Tu peux t'installer sur le balcon de la salle, il y a presque personne là-bas, pas de risque d'être dérangé et tu auras une belle vue sur l'ensemble du groupe. Je hausse les épaules.
Nabil - J'te suis.
Aya - Tu vas voir, c'est toi qui va devenir une groupie de moi. Il pouffe de rire en secouant la tête, on sort de sa voiture et je l'attends pas pour rentrer dans la salle de danse.
Je l'entends me suivre, je salue la femme à l'accueil et on marche dans le hall, on entre dans la salle et il y a presque personne dans la salle pour le moment.
Aya - Tu peux monter par là. Je donne un petit coup de tête vers les escaliers à ma droite.
Il hoche la tête, il monte un peu les premiers escaliers avant de s'asseoir sur les marches du haut, il va sur son téléphone, de mon côté je vais au vestiaire pour me changer, j'enfile mon fuseau noir de la marque de Nike, il m'arrive juste en dessous du nombril, ma brassière de sport noir de la même marque, j'attache mes cheveux dans une queue haute assez flou, à mes pieds j'ai mes AF1 blanche usée jusqu'à la mort a cause de mes entraînement, un petit coup de déodorant et je sors du vestiaire.
Si vous vous demander, mon style de danse est la danse urbaine, j'en fais depuis quasiment dix ans et ça m'a énormément aidé pour certaines choses, la danse a été comme une bulle pendant mon adolescence et encore maintenant. J'ai envie d'en faire mon métier, j'ai envie de vivre de ça plus tard, faire des grosses scènes, des grosses tournées de stars mondialement connues, je veux vivre de ça et je sais qu'avec uniquement de persévérance je vais réussir. Alors il y a deux ans, j'ai passé un casting hyper sélectif pour intégré cette énorme école de danse sur Paris, elle est connu dans le monde entier, cette école a souvent remporté les plus gros championnats du monde qui existe, ça fait deux ans que je fais partie de cette école et depuis quelques mois, je fais partie de l'équipe A, l'équipe principale, ce qui font partie de cette équipe sont clairement les meilleurs, ici ils font pas de cadeaux.
Pour finir, la Royal Family a été pour moi ma source d'inspiration, même encore maintenant, c'est grâce à cette troupe que j'ai eu envie de me lancer dans la danse professionnellement.
Je fais mes échauffements avant de commencer l'entraînement dans quelques minutes. Samir un des danseurs s'avance vers moi, on se fait la bise, c'est l'un des garçons avec qui je danse le plus ou celui qui me porte certaines fois.
Samir - En forme ? Je hoche la tête doucement la tête.
Aya - Et toi ?
Samir - J'suis toujours en forme moi. Je pouffe de rire. Tu as réussi à travailler ta souplesse cette semaine ?
Aya - Tu me prends pour qui sérieux ? Il rigole. J'espère que toi tu as travailler ton gainage à la salle cette semaine.
Samir - J'passe ma vie là-bas. Il montre ses muscles et je frappe son épaule en rigolant.
Aya - Tu es ridicule.
L'entraînement fini par débuter, je me concentre au maximum avant de me lancer dans ses treize minutes de programme où l'on enchaîne les tableaux et les danses sur des musiques du moment, passant par du Ariana Grande, Rihanna, Beyoncé ou même des airs un peu plus rap américain. Sur le tableau final je me retrouve sur le devant en pointe et c'est là que je me donne à fond malgré mon manque de souffle, en me regardant dans le miroir, je me déhanche, passe mes mains dans mes cheveux et je me donne à fond, à la limite de laisser ma vie ici, sur le sol de la salle de danse.
Pendant ma pause, je vais m'asseoir dans les escaliers avec ma gourde à boire et un kinder, je regarde Nabil qui est sur son téléphone.
Aya - Fais pas semblant, ta mâchoire traîne encore au sol.
Nabil - J'ai encore rien dis. Je pouffe de rire, il me pique une barre de mon kinder, je lui lance un regard noir.
Aya - Je me suis fait défoncé d'avoir rater mon porter. Je bois avant de manger. Si je glisse en compétition, il me renvoie en équipe B.
Nabil - Genre ? Je hoche la tête. Des gros batard.
Aya - Nan, que tu sois anciens ou nouveaux, on est tous sur la sélecte, c'est ça qui te donne encore plus envie de te surpasser. Je détend un peu mes jambes et je grimace en sentant mes genoux douloureux.
Nabil - T'as mal hein ?
Aya - Non. Je serre la mâchoire, j'ai mal comme jamais.
Nabil - Arrête d'mentir. Il pince ma joue.
Aya - Arrête de me demander si tu sais. Je tourne la tête vers lui, on se regarde.
Nabil - Et ils savent ? Je secoue la tête. Aya t'es sérieuse là ? Imagine tu t'fais encore plus mal ? Là tu pourras bien chialer ta race hein.
Aya - La blessure n'est qu'un mot chez un danseur. Je continue de le regarder. Je suis pas blessée, je vais bien.
Nabil - T'es malade. Je secoue la tête.
Aya - Je m'arrête pas au premier obstacle Nabil, c'est tout. On se regarde.
Nabil - T'es vraiment comme Sofia toi. Je hausse les épaules.
Aya - Sofia est unique, il y a pas plus fort que elle. Je souris. C'est juste mon modèle et j'essaie de réussir et persévérer comme elle a fait avec la boxe.
Nabil - La honte si tu réussis pas.
Aya - Je vais réussir juste pour te montrer qui je suis. Je le regarde, il me fixe et il souris de coin. On en reparle dans dix ans ? Je lui tend ma main.
Nabil - J'prend note, quatorze janvier deux milles vingt sept on en reparle. Il me serre la main et je souris.
Aya - Tu auras déjà... trente huit ans. J'explose de rire.
Nabil - Et t'moque pas trop, tu auras presque mon âge à c'moment là et tu seras esquintée d'partout parce que tu as pas fais attention à oit hein.
Aya - Tu t'inquiètes encore pour moi, c'est presque mignon. Il resserre sa poigne autour de ma main. Tu essaies de faire quoi là avec ta force de mouche.
Il mets son autre bras autour de mon cou comme pour m'étrangler, je rigole et j'essaie de me dégager de lui.
Nabil - Espèce d'bouffonne va.
Aya - Tu as fais un combat face à Sofia et tu t'es fait défoncé hein. Je continue de rire et il resserre son bras autour de mon cou. D'accord d'accord c'est bon arrête, tu me fais mal là Nabil.
Nabil - Recommence aps parce que j'vais courser ta grosse race tu vas voir. Il me relâche et je ricane.
Aya - Ouais d'accord. Je me lève en prenant ma gourde. J'retourne au charbon frérot. Je frappe son épaule.
Nabil - C'est l'imitation la plus nul que j'ai jamais vue, Tarik il aurait été là, il t'aurait mis un chassé. On explose tous les deux de rire.
Aya - Euh déjà, mon imitation c'était toi et pas Tarik hein. Il me pousse et je continue de rire. Attends si tu veux je recommence mais en zozotant, oh ouais putain Nabil s'il te plaît !
Nabil - Ferme ta gueule et va danser loin d'moi petite bouffonne. Je continue de rire.
Aya - Tu es fan de moi en scred mais tu assumes pas. Je descend les escaliers en rigolant et je le vois sourire.
J'étais à la fois le petit ange sur son épaule droite et le petit démon sur son épaule gauche.
—
Yooo, voilà le deuxième chapitre 😏
Je le trouve un peu mieux que le premier 👀
J'attends vos avis 🧡
Si vous avez des questions, je répond à tout le monde ici ou sur Instagram ; nbksad
🌑