ALBA

CHAPITRE 66

Qu'ils soient portés dû à leur sommeil ou leur jeune âge, trainés du fait de leur réveil, les fidèles de la Meute Immaculée furent regroupés petit à petit chez Natasha et Tobias, mes parents. Tous attachés, ils se faisaient rassembler dans l'immense jardin de la demeure des Suprême. La demeure était gigantesque, isolée des autres habitations et sans vis-à-vis, elle constituait le lieu parfait pour regrouper de nombreux prisonniers.

Cependant, durant ce temps-là, un combat féroce prenait place entre Karel, ses très nombreux coéquipiers, et mes géniteurs. Malgré la présence d'Elevatum dans leurs corps, mes deux parents n'étaient pas assez bêtes pour boire jusqu'à ne plus être conscients. Ils devaient après tout s'occuper de moi, ainsi que de la fête dédiée à mon anniversaire. Mais Karel avait prévu la chose et s'était donc arrangé pour être accompagné du plus possible de Métamorphes une fois rentré dans la chambre de Tobias et Natasha. Ma marraine rajouta d'ailleurs une fois encore qu'elle ne savait pas, et que personne ne savait encore jusqu'à ce jour, comment Karel avait réussi à obtenir autant de membres de la Meute Immaculée à ses côtés. Néanmoins elle réappuya sur le fait que d'après ses observations vis-à-vis des expressions de ses assaillants, autrefois ses amis, beaucoup étaient dégoutés par ce qu'ils faisaient mais semblaient agir contre leurs volontés.

Pour en revenir au récit, ce soir-là, Nana dormait dans la demeure de mes parents. C'était peut-être une chance ou un coup du destin, mais elle ne s'était pas sentie d'humeur à faire de la route pour rentrer chez elle. Seulement mes parents étaient au courant. Ma marraine se trouvait donc dans une chambre d'amis au deuxième étage de la maison, tandis que la chambre de mes parents, où je dormais également, était au premier étage. Nana avait été réveillée par des cris et des râles provenant de l'extérieur de la maison, surement ceux des prisonniers acheminés dans le jardin de la demeure, mais aussi par les bruits de combat qu'elle entendait sous ses pieds. Alertée elle avait descendu les marches à toute vitesse, les sens complètement chaotiques, le cœur battant à cent à l'heure. Mes cris retentirent apparemment, les cris d'une enfant faisant face à des effusions de sang pour la première fois.

Je venais d'avoir un an.

Arrivée à hauteur de la chambre de mes parents, Nana vit une vingtaine de Métamorphes accompagnés de Karel s'acharner sur Tobias et Natasha étant placés devant mon berceau, me protégeant. La colère pris le contrôle du corps de ma marraine qui se transforma en un fossa de grande taille. Elle poussa un cri aigue et sauta d'une vitesse incroyable sur le mur droit de la chambre de mes parents. En à peine 3 enjambées elle avait escaladé le mur d'une agilité surprenante et se trouvait auprès de mes parents, détractant ses griffes et mordant Karel qui s'apprêtait à me poignarder.

Surpris de la voir, mes parents s'étaient retournés à toute vitesse suivant du regard Nana et regardaient avec effroi Karel qu'ils ne semblaient pas avoir repéré dans le tumulte de la bataille. Cette dernière s'avérait compliquée puisqu'ils essayaient de ne pas blesser les membres de leurs meutes qui s'étaient retournés contre eux pour une obscure raison.

Karel cria quand la mâchoire de ma marraine se referma sur son avant-bras. Un son guttural effroyable retentit de sa gorge faisant frissonner Nana, dont le corps se faisait lentement infiltré par l'énergie bestiale du père de mon âme-sœur. Prise d'effroi par le contact de son corps avec l'énergie vicieuse de Karel, qui semblait petit à petit lui enfoncé des milliers d'aiguilles dans le corps, elle détacha précipitamment sa mâchoire du bras du tyran. Elle prit néanmoins le temps de faire valdinguer le poignard plus loin dans la pièce dans son élan. Karel n'avait en effet même pas daigné le lâcher quand ma marraine l'avait mordu.

Pendant ce temps, Natasha et Tobias s'étaient transformés et exsudaient leurs énergies bestiale dans la moindre particule d'air disponible, tentant d'intimider ceux qui s'opposaient à eux. Cependant ces traitres, bien qu'effrayés, ne semblaient pas répondre à leurs instincts et ne fléchirent pas. Natasha sauta néanmoins sur Karel qu'elle entraina à l'autre bout de la pièce tandis que Tobias continuait à combattre ceux qui étaient autrefois ses compagnons, le regard humide et la mâchoire serrée malgré sa forme animale. Voyant que Natasha s'occupait de Karel, Nana se plaça rapidement aux côtés de Tobias devant mon berceau, duquel mes cris retentissaient dans un son strident et alarmant.