CHAPITRE 11

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Eliaz en média

PDV ALBA :

Je fus réveillée par un grognement sourd. Un grognement qui n'augurait rien de bon, et pourtant, il me semblait familier. J'ouvris mes yeux et sursauta en me levant, voyant deux yeux noirs de colère tout près de moi. Je crois bien que mon corps aurait pu toucher le plafond. La surprise m'avait frappée de plein fouet.

Tentant de reprendre mon équilibre, mes pattes s'emmêlèrent dans les draps maintenant tachés par mes pattes remplies de terre. Et dans un élan d'élégance, je tombai tête la première du lit, mon menton s'enfonçant dans la moquette. Mon arrière train restant sur le lit, le tout dans une position plus que raffinée.

Eliaz s'était tût, son grognement avait disparu. Mais son expression de colère avait été remplacée par de la surprise, une réelle surprise. C'était la première fois que je voyais –à travers les peluches de la moquette- une expression complète sur son visage.

Je ne bougeais plus, un peu honteuse et vraiment embarrassée. Eliaz me fixai toujours avec la même expression ahurie. Un léger sourire s'étira sur ses lèvres, celui-ci s'agrandissant de plus en plus, dévoilant des dents blanches et alignées aux canines légèrement plus longues que la moyenne. Il finit par ricaner puis par partir dans un fou rire me faisant écarquiller les yeux.

Mon Dieu.

Il riait.

Je tentai de me relever, mes pattes arrière toujours emmêlées dans les draps. Mais mes efforts fut vains tandis qu'Eliaz tentait de calmer son fou rire.

Mon Dieu.

Il riait vraiment.

J'étais légèrement frustrée mais aussi fascinée par son rire affichant un sourire des plus magnifiques. Il se tenait le ventre, il devait avoir des crampes à force de rire. C'est vrai qu'en y réfléchissant, la situation était des plus amusantes. On pouvait se l'avouer, j'étais intimidante et puissante, j'en avais conscience. J'avais blessé la moitié –voir même plus- de sa meute, et mis à plat l'Alpha lui-même. Alors me voir dans une situation aussi grotesque et imprévue était des plus amusantes.

Mes yeux restaient rivés sur Eliaz qui finit par calmer son fou rire. Il s'approcha de moi, le sourire toujours aux lèvres et finit par décoincé mes pattes arrières. Son toucher, laissant des sillons de chaleurs remontant tout le long de mon corps.

Enfin libre, je pus me relever complètement et désencastré ma tête de la moquette qui soit-dit-en passant était peu confortable.

Quand je me retournai en direction d'Eliaz, celui-ci avait repris son sérieux et plus aucune trace de son fou rire n'était visible. Je fus déçue.

Il regarda son lit, rempli désormais de terre. Ses yeux redevinrent noir de colère un instant, mais ce fut tellement fugace que peu de personnes aurait pu le remarquer. Je sentais tout de même sa colère tout autour de moi, ce qui était assez étrange.

- Tu aurais au moins pu prendre la peine de nettoyer tes pattes, finit-il par dire.

Je m'assis sur la moquette, les oreilles baissées. Ah, oui, j'aurais pu. Mais j'étais tellement pressée de m'allonger dans ces draps à l'odeur envoutante.

C'était la moindre des choses, il m'avait après tout laissée rentrer dans son antre. J'aurais pu faire attention à son mobilier qui semblait plus que luxueux.

- Bon, passons, souffla-t-il. Les draps se changent et la moquette se nettoie, dit-il en regardant le sol qui était également taché à cause moi. Je n'avais pas remarqué, mais j'avais aussi salie sa moquette.

Il commença à enlever les draps sales de son lit.

En y pensant, j'avais du salir tout son camping-car. Il n'avait rien dit quand je l'avais visité, mais apparemment, salir son lit était la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase. J'aurais dû prendre le temps de me nettoyer.

Je suis désolée...pensais-je sincèrement, la tête baissée. Ma fierté en prenait un coup.

Eliaz se stoppa net et me regarda droit dans les yeux, les sourcils froncés. Quoi ? Que lui prenait-il ?

Il se leva puis regarda autour de lui cherchant quelque chose ou quelqu'un. Il finit par reporter son attention sur moi.

- Pense fort à quelque chose s'il-te-plait, me demanda-t-il, les sourcils toujours froncés.

Quoi ? Il avait perdu la tête ? C'était quoi cette demande ? Je penchai la tête sur le côté, montrant mon incompréhension.

- Pense juste à quelque chose, une personne, un objet, tout ce que tu veux.

Je finis par laisser tomber mon incompréhension et fit ce qu'il me demanda. C'était assez étrange tout d'un coup qu'il me demande cela. Mais plus vite je l'aurais fait, plus vite j'en serais débarrassée. Mais en y réfléchissant, ça n'avait ni queue ni tête, ça n'avait juste aucun sens qu'on me demande de penser à quelque chose.

J'expirai l'air de mes poumons et chercha quelque chose à quoi penser. Un fruit, oui un fruit c'était bien. Lequel ? Une banane, oui une banane c'est pas mal.

Je mangeais souvent des bananes quand j'étais petite d'ailleurs...Je ne me souviens même plus de son goût. Les frites, les pates ? Les brocolis ou encore les épinards que je détestais tant. Quel goût ont-ils désormais ?

C'est vrai, quel goût avait la nourriture humaine ? Je ne m'en souviens plus. Je ne connaissais désormais que la viande fraiche.

Eliaz me fixai étrangement, il passa ses mains dans ses cheveux. Etrangement, je sentais qu'il était désarçonner et un peu perdu. Comment arrivais-je à sentir ses émotions ?

- Ma meute, souffla-t-il, ce n'est qu'un lointain murmure et pourtant...

Il me regarda une dernière fois avant de secouer légèrement la tête et d'enlever définitivement les draps sals de son lit deux places. Je ne comprenais pas du tout le sens de sa dernière phrase.

- On doit aller voir Scott avant de lever le camp. Aujourd'hui, on change d'emplacement, on va se diriger vers Marseille, m'expliqua Eliaz en jetant les draps dans un bac sous le lit. Surement le bac à linge sale.

Je hochai de la tête.

- Viens, ne perdons pas de temps, je nettoierai tout ça plus tard.

Il partit de la chambre. Je le suivis jusqu'à la sortie du camping-car. Une fois que je fus sortie, il ferma à clé le véhicule et partis en direction de la caravane de Scott.

J'aperçus au loin des Métamorphes réveillés débarrassant le camp des dernières tentes, lanternes et autres objets à ranger. Bien que je sois assez loin, je perçus quelques regards perçants, accusateurs, mais aussi apeurés. Bien, au moins certains avaient peur de moi, tandis que d'autres me détestaient. Il y avait aussi une certaine interrogation sur leurs visage, j'imaginais bien ce à quoi ils pensaient : « N'était-elle pas censée s'être enfuie ? », « Pourquoi n'est-elle pas attachée ? ». Des questions de ce type-là.

Mais si l'un d'entre eux m'approche, il risque de perdre un membre. Les relations humaines doivent être évitées pour ne pas souffrir.

Pas de relations, pas de souffrances. Mais bon, je veux bien faire une exception pour Eliaz, je n'arrive pas à me détacher de lui, bien que ce soit nécessaire pour ma santé mentale et le respect de mes principes.

Eliaz se stoppa brusquement, je me cognai contre sa nuque, étant donné que j'étais presque aussi grande que lui. Il se retourna pour croiser mon regard, il avait encore les sourcils froncés.

Il ne parlait pas, qu'attendait-il ?

- Si tu restes à côté de moi, tu peux être sûre qu'ils ne s'approcheront pas de toi, bien qu'a première vue certains te déteste déjà.

Je me figeai et cligna des yeux.

Comment ?    

ALBAWhere stories live. Discover now