CHAPITRE 29

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(Ce n'est pas la main d'Eliaz en média, mais je trouvais la photo beaucoup trop belle pour ne pas la partager).

PDV ALBA :

Je sentis mon camouflage se briser en mille morceaux au toucher d'Eliaz. Mon énergie ainsi que mon odeur remplissaient à nouveau le camping-car, indiquant férocement ma présence. Mince, je n'avais été déstabilisée que pendant quelques millisecondes. Mais cela avait suffi à ma concentration sur mon camouflage de se briser.

Il fallait que j'évite les contacts avec lui le plus possible. Chaque doigt, chaque contact de sa peau sur moi, chaque parcelle, chacune de ses fibres, m'avait procuré des sillons de chaleurs. J'en avais des frissons qui avait pour point de départ sa paume pour finir jusqu'aux pointes même de mon pelage. J'avais l'impression que mes poils se hérissaient, que mes pupilles se dilataient.

Ce n'était pas la première fois que ça m'arrivait. Mais dans ce cas-là, mon camouflage avait lui, été détruit.

C'était pratiquement imperceptible, et pourtant, le phénomène avait souvent lieu dès qu'il me touchait. Ce n'était pas dérangeant. Mais le fait était là. Il me déstabilisait, et ce n'était pas bon.

La main d'Eliaz se stoppa brusquement et se retira. Il avait senti mon camouflage se briser. C'était certain. Je ne sais pas pourquoi, j'étais sûre de moi. Et puis de toute façon, mon énergie et mon odeur était de nouveau réapparues, il suffisait de savoir utiliser ses sens.

- Alba...souffla-t-il.

Je me crispais. Je vais avoir le droit à des reproches. D'un côté je les mérites, je croyais dur comme fer que le camouflage était maitrisé. Mais ma fierté me perdra un jour. Le camouflage devait être manié avec précision. Ce n'était pas un simple uniforme de guerre, il fallait faire attention à ne pas le déchirer. Le tissu ne devait pas se découdre. C'était fragile.

- Désolé.

Quoi ? Des excuses ? Mais pourquoi ?

- Tu as vécu dix ans sans contact avec les humains. J'avais oublié que tu n'étais pas encore habituée à notre présence, que tu n'étais pas totalement habituée aux contacts. Cela ne fait qu'un jour après tout.

Mes muscles se contractèrent. Non, pas du tout.

Eliaz, en un jour seulement il peut se passer tellement de choses, que l'on peut facilement changer. Ce n'est pas pour cette raison que mon camouflage s'est déchiré. J'ai certes du mal avec toutes les formes de contacts, mais pas au point de perdre la concentration destinée à mon camouflage. Et de plus, j'ai décidé d'oublier tous les principes ridicules que je me suis imposée étant jeunes. Comme le fait de ne pas créer de relations, de liens avec des personnes. La présence de personnes autour de moi, peu en fait m'être bénéfique.

Je m'étais levée. J'étais désormais en face de lui, marchant sur la table basse. Je ne sais pas pourquoi j'avais bougé ainsi. Mon museau était très proche de son visage. Je m'étais naturellement placée dans une position d'intimidation. Mais il ne semblait pas déstabilisé.

C'était peut-être parce que je voulais me prouver à moi-même que j'avais surmonté tous mes principes, toutes mes peurs en seulement une journée. N'accélérais-je pas un peu les choses ? Je ne sais pas, mais je voulais croire au fait que les relations, les contacts avec les personnes m'entourant ne m'était plus inconcevable.

Alors, il m'était impossible de concevoir qu'Eliaz pense que son toucher, me dégoute, m'effraie ou quoique ce soit. Je ne peux pas deviner à quoi il pense, mais son toucher ne m'est en aucun cas insupportable ! C'est, malheureusement, plutôt le contraire...

ALBAWhere stories live. Discover now