CHAPITRE 41

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PDV ALBA :

Mes sens s'éveillèrent. Mon esprit sorti de sa torpeur. Il n'était plus fatigué.

La froideur de mes rêves disparaissait petit à petit. La souffrance s'atténuait. Les larmes séchaient. Quelqu'un me procurait de la chaleur et du réconfort.

J'avais l'impression d'être entourée dans une douce couverture chauffante. Elle bougeait en rythme avec ma respiration. Son toucher était doux et paisible. Cette couverture me protégeait de mes peurs, de mes souvenirs.

Cette couverture avait des bras épais et durs, mais précautionneux. Ces bras avaient un torse contre lequel j'étais parfaitement posée. Ce torse avait tout un corps. Ce corps avait une énergie familière et sereine.

Ah, je le connaissais.

Mes yeux s'ouvrirent alors, ma vue était cette fois-ci intacte. Le jour se levait encore. Depuis combien de temps étais-je endormie ? Aucune idée.

Tout ce que je savais, c'est qu'Eliaz me tenait contre lui. Comme si je pouvais m'échapper à tout moment. Mais non, Eliaz, je n'allais pas partir, j'étais beaucoup trop bien dans cette chaleur. Je me sentais en sécurité, et à ma place.

Ma tête se leva pour observer le visage de mon actuel protecteur, sa main sur ma tête. Il était endormi, il respirait lentement et profondément. Son souffle s'épanouissait sur moi, me procurant des petits courants d'airs.

Son odeur était omniprésente. A chaque respiration je sentais la forêt, la nature, mélangé à de la vanille sucrée. C'était une odeur à la fois virile et doucereuse. Elle me faisait vraiment quelque chose. J'avais envie de la respirer pour le restant de ma vie.

Je me sentais tellement bien, tellement sereine. Comme si tous mes rêves brutaux s'étaient envolés.

Fatiguée de lever la tête dans un angle peu confortable, je la reposais contre son torse. Sa peau dorée entra en contact alors avec ma joue. La sensation de peau contre peau était exquise, c'était à la fois frais et chaud. Ses muscles roulaient au mouvement de sa lente respiration.

C'était une situation presque coupée du monde. Je ne faisais que l'observer, le temps semblait ne s'être arrêté rien que pour moi. Il n'y avait que lui, son odeur, sa respiration, sa peau. Il n'y avait que lui.

Depuis quand je pensais qu'il était beau ? Depuis le début. Depuis quand je pensais que sa compagnie était agréable ? Depuis le début aussi. Depuis quand je voulais constamment rester près de lui ? Depuis le début, encore une fois.

Après tout ce qui s'était passé, avec tous les souvenirs que j'avais, et même en seulement quelques jours, en seulement quelques heures, c'était la personne qui était le plus proche de moi. Et je ne m'en plaignais pas, je le désirais. Je voulais, être la personne la plus proche de lui. Depuis quand je pensais comme cela ? Probablement depuis le début aussi, mais de façon inconsciente.

Mais maintenant j'en étais consciente. J'étais consciente de son pouvoir sur moi. Je ne voulais décidément pas m'éloigner de lui. Et même si j'essayais, j'avais l'impression que ce serait totalement inutile.

Ces conclusions étaient plutôt hâtives et irréfléchies. Mais pas grave, c'est comme cela que je pensais.

Cependant, avant que je ne m'égare plus dans ma propre conscience, une pensée surpassa toutes les autres, telle une flèche. Une flèche qui m'aurait transpercée de part en part. Une flèche qui m'aurait fait comprendre quelque chose. Quelque chose pour laquelle je n'avais jamais été préparée.

Une flèche qui me montrait clairement, qu'il y avait quelque chose qui clochait.

J'étais peau contre peau avec Eliaz.

ALBAWhere stories live. Discover now