CHAPITRE 20

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PDV ELIAZ :

Je conduisais mon camping-car depuis dix bonnes minutes.

Une fois que les caravanes eurent disparues du terrain, il ne restait que de nombreuses parcelles d'herbe desséchées par le manque d'exposition au soleil. Tout le monde s'était mis en route.

Nous connaissions tous l'emplacement du nouveau terrain que nous allions occuper à Marseille pour un bout de temps. Nous y étions déjà allés. Etant un énorme convoi, et ne voulant pas nous faire remarquer plus que nécessaire, Scott nous faisait passer par les petites routes. Cependant, je détestais ces routes cabossées et males entretenues pour la plupart. Alors, comme à mon habitude, je prenais dès le départ un chemin différent des autres Métamorphes. Au début Scott m'avait hurlé dessus, pour changer, mais ça ne m'avait rien fait. Je continuais toujours à utiliser des trajets différents d'eux. Scott avait finis par abandonner, me laissant tranquille.

J'avais allumé la télé pour la tigresse, pour qu'elle ne s'ennuie pas. Elle s'était installée sur la banquette en face de l'appareil. Un téléfilm passait actuellement, je l'entendais grogner à chaque fois que quelque chose ne lui plaisait pas. Parfois elle lâchait des couinements exaspérés en voyant à quel point l'héroïne était nunuche et idiote. Ce qui à chaque fois, me faisait lâcher un petit sourire en coin. Il y avait un fort contraste entre la tigresse combattive et celle qui ne supportait pas de voir à quel point son téléfilm était cliché. C'était amusant. J'entendais tout, mais je l'observais aussi du coin de l'œil à travers mon rétroviseur. Le côté conducteur n'était pas séparé du reste du véhicule.

Ma main droite pulsait à travers le volant. La sensation de son pelage sur ma paume était encore présente. Je l'avais déjà touchée un moment donné en lui frottant légèrement la tête, pour la rassurée. Mais ça avait été fugace.

Alors que là, ma peau avait clairement ressentit la proximité. Mes poils s'étaient redressés à son contact. A chaque passage sur ce pelage si doux, ma colère diminuait. Comme un sédatif puissant. J'eus même l'envie de faire exactement la même chose que Louis. La sensation était si divine, qu'on voulait réellement s'endormir contre elle. J'avais repris contenance, je n'étais plus un gamin, et j'avais une certaine dignité. Et surtout, je ne pensais pas que la femelle apprécierait ce geste juste après le passage du Malotru.

Je m'étais peut-être un peu trop énervé, mais le voir toucher la tigresse ne m'avait pas plu. Pas du tout. J'avais réagis au quart de tour sans même m'apercevoir que je tenais déjà Louis au creux de ma main. Je n'aimais pas, je ne savais pas pourquoi, mais c'était comme ça.

J'avais été plutôt étonné qu'elle ne s'énerve pas lorsque j'avais réarrangé sa fourrure. Mais la sérénité de mes gestes sur elle m'avait complètement fait oublier les probables conséquences. Qui n'avait pas eu lieu. Je n'étais pas en sang. Une bonne chose.

Je regardais l'horloge électronique positionnée à ma droite, une heure était déjà passée. Il y avait à peu près cinq heures de routes en tout. Il ne restait actuellement plus que quatre heures à rouler.

J'avais mal dormi cette nuit. L'odeur de la tigresse s'était imprégnée dans mes narines. Son parfum volait autour de moi. Me tenant éveillé. Elle me captivait, me déstabilisait, je devais bien l'avouer. C'était frais, rafraichissant, emplissant mes poumons d'un oxygène aussi froid et agréable que la neige à chaque inspiration. C'était apaisant, mais tellement étrange et nouveau que je n'avais pas pu fermer l'œil. Malgré cela, aucune marque de fatigue n'avait altéré mon visage, étant habitué à passer des nuits blanches. Il fallait dire que ce qui pesait sur mes épaules me rendait plus qu'insomniaque. Ce matin je n'avais pas vraiment senti que j'étais éreinté, mais maintenant que les choses se calmaient, du plomb pesait sur mes épaules. Ma tête était lourde à cause de toutes ces nuits manquées.

ALBAWhere stories live. Discover now