CHAPITRE 51

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PDV ALBA :

Perplexe et ne sachant quoi faire, j'ouvrais lentement la porte de la chambre d'Eliaz pour regarder à l'intérieur du camping-car. Malheureusement, Nana était partie. C'était me laisser un peu trop d'intimité pour le coup.

Soufflant bruyamment, de ma démarche de grand-mère, je me retrouvais à nouveau en face du lit, fixant le soutien-gorge. Il y avait beaucoup plus grave comme problème, mais je le percevais comme un défi.

Ma mère portait des soutiens-gorge, alors j'allais aussi en porter. J'allais devenir une vraie femme comme elle, même si j'étais bien consciente que porter des sous-vêtements ne rendait pas quelqu'un plus féminin ou quoi que ce soit.

Mes yeux lancèrent des éclairs au bout de tissu noir. S'il croyait m'impressionner, il se fourrait le doigt dans l'arbre !

Voilà que les expressions contenues dans les souvenirs d'Eliaz me revenaient à l'esprit.

Déterminée, je pris en main mon adversaire, prête à en découdre avec lui. Cherchant toutes les mises en place possibles, me tordant dans tous les sens, trouvant des combines plus que douteuses, je finis par enfiler le sous-vêtement. Et c'est après avoir contorsionné mon corps dans tous les sens, puis fait grincer celui-ci contre le trop plein de mouvements, que je finis par l'attacher dans mon dos.

Victoire !

Comment les femmes arrivaient-elles à enfiler cette chose tous les jours ?

Je ressentais actuellement une très grande fierté, même si la situation était plus qu'étrange et comique. Et que mon calvaire avait duré plusieurs minutes.

Je baissais les yeux. Une poitrine dans un soutien-gorge ça rendait vachement bien. C'était très séduisant, comme ces femmes qui passaient à la télé pour une marque de lingerie. Mais il me fallait gagner du muscle, j'étais trop frêle à mon goût.

De mon bras rouillé, je pris en main le tee-shirt ample noir et l'enfilais lentement. Ce n'était pas facile de bouger autant. Surtout après la séance de gymnastique acrobatique que je venais d'effectuer.

Le col de ce haut était tellement évasé, que l'on voyait l'entièreté de mon épaule droite. Mais je crois que c'était fait exprès aussi. A croire que désormais la mode avait pour mantra « Plus on voit, mieux c'est ! ». Dans tous les cas, je m'en fichais un peu, la pudeur, ce n'était pas ma tasse de thé.

Je baissais à nouveau les yeux. C'était étrange d'avoir une poitrine, comme les adolescentes que j'admirais à la télé quand j'étais petite. Je posais mes deux mains sur mon nouvel attirail. C'est que c'était quand même assez conséquent !

Je les prenais littéralement en main, sans vraiment être gênée ou quoi que ce soit. Après tout c'était mon corps, un corps que je ne connaissais pas et dont il fallait m'habituer !

- Dit Alba tu as bientôt fini ? Me demanda Eliaz à travers la porte de la salle de bain. Parce que ça commence à faire long...

J'écarquillais les yeux, cela devait bien faire dix minutes qu'il attendait.

- Désolée, j'ai finis c'est bo...

Avant même que je ne finisse ma phrase, il sortit de la salle de bain, me surprenant par la même occasion.

Je n'avais même pas eu le temps de bouger. Alors mes mains étaient toujours sur ma poitrine, l'empoignant. Prise sur le fait.

Il me fixa, perplexe.

Un long silence s'ensuivit tandis que je ne bougeais plus, et qu'il me regardait sans savoir quoi faire.

- Tu fais quoi exactement ? Me questionna Eliaz.

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