CHAPITRE 21

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Johanna en média


PDV ELIAZ :

J'avais repris la route plutôt serein. J'étais resté un bout de temps la main posée sur la tête de la tigresse. Je me sentais actuellement bien, comme si j'avais un regain d'énergie. Le temps de trajet était passé à une vitesse fulgurante, j'étais désormais pratiquement arrivé. Je voyais déjà au loin les arbres caractéristiques entourant le terrain que nous allions occuper.

Je ne savais pas si la femelle était consciente de ce que j'avais fait pendant plusieurs minutes, mais j'espérais que non. C'était assez troublant alors savoir que la tigresse était au courant n'ajoutait en rien à mon malaise. Mais vu qu'elle semblait encore dormir depuis tout ce temps, mon inquiétude avait fortement baissée. Non, elle était toujours enfouie dans un profond sommeil. Elle ne savait donc pas que ma main s'était aventurée dans sa fourrure. Pendant un bout de temps.

Honnêtement j'avais honte de mon propre comportement.

Nous étions finalement arrivés, le convoi était déjà là. Je me rendais compte que j'avais pris pas mal de retard en restant fixé à la tigresse. Les Métamorphes commençaient déjà à s'installer. Je remarquais d'ailleurs, au vu des odeurs présentes et de ma vue, qu'il y avait une deuxième Meute Nomade déjà présente et installée. Il me semblait que c'était la meute de Johanna. Elle avait nommé sa meute Pacem. Provenant du latin, une langue qu'elle affectionnait, ce mot voulait apparemment dire Paix en français. Ce qui était ironique, la meute de cette femme était tout sauf pacifique. Elle avait, elle aussi, trouvé le jeu de mot très amusant. Les Alphas avaient considérablement besoin de revoir le sens de leurs humours avant d'affabuler leurs meutes de nom ridicules.

Je garais mon camping-car éloigné des deux Meutes Nomades, comme à mon habitude. Je me plaçais le plus près de la végétation, je préférais être proche de la verdure plutôt que de la ferraille du camp. Et des Métamorphes.

Une fois mon véhicule correctement positionné, le moteur étant désormais éteint, je me levais et m'étirais. Je devais reprendre quelques forces, je sentais déjà mon énergie diminuer à nouveau. C'était sûrement dû au fait que je n'avais pas mangé depuis ce matin et que nous étions déjà en milieu d'après-midi. Mais je ne laissais rien paraître, j'étais trop fier pour ça.

Le terrain était parfaitement plat, une chance pour ceux qui avaient des caravanes, les réglages à effectuer pour arranger la perpendicularité au sol étaient très énervants. Mais sur ce coup-là, ils n'auraient pas trop d'encombrements pour pouvoir marcher droit à l'intérieur de leurs antres.

Le terrain était très grand, il était entouré d'une très belle forêt assez spacieuse. Nous étions à la périphérie de Marseille. Mais cela n'empêchait pas certains touristes de venir s'aventurer près d'ici alors que c'était bien connu, cet endroit était le lieu d'habitat de « gens du voyage ». Si seulement ils savaient que la plupart de ces nomades étaient en fait des Métamorphes...Ils ne viendraient décidément pas ici.

Je me retournais pour voir la tigresse ouvrir difficilement les yeux. Elle avait entendu le moteur se couper. Cela avait dû la réveiller.

- On est arrivés, lui dis-je.

Elle hocha la tête tout en se relevant, dévoilant sa grande carrure. Son pelage était en pétard –pas à cause de moi- on voyait bien qu'elle revenait d'un long sommeil. Ses yeux étaient encore un peu vitreux, jusqu'à ce qu'elle croise mon regard. Elle plissa plusieurs fois ses paupières avant de reprendre totalement conscience. Puis elle se rassit sur la banquette, apparemment elle aimait bien ne rien faire. J'avais même l'impression qu'elle voulait se rendormir.

ALBAWhere stories live. Discover now