CHAPITRE 68

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PDV ALBA :

Une fois arrivée face à lui, une voix froide sorti de ma bouche.

- Tu te souviens du « frappez-moi » ?

Avant même qu'il réponde, mon poing s'écrasa sur sa mâchoire.

Un lourd silence s'installa dans la salle tandis que ma main droite revenait auprès de ma hanche. Mes yeux fixaient de haut Charles, qui avait le visage tourné vers la droite, la mâchoire complètement déboitée et le visage hébété.

Tout le monde retenait son souffle. Voir des Alphas Suprême en friction n'était pas quelque chose dont les Métamorphes devaient se réjouir. Même les deux vieux grincheux anglais s'étaient tus et arrêtaient de siffler au moindre mot qui leur déplaisait.

Charles repris ses sens et lâcha un râle. Victoire, sa femme, me regardait fixement de l'autre bout de la salle, mais semblait avoir adopté le rôle de spectatrice. Nana avait un sourire en coin, Scott observait la scène attentivement, Anton semblait surpris mais pas mécontent, Priam était aussi inexpressif que son cousin, aka mon âme-sœur. D'ailleurs Eliaz où...

Charles venait à peine de remettre son visage en face du mien qu'un poing brusque et sifflant s'écrasa de l'autre côté de sa mâchoire. Mes yeux remontèrent le long du poing en question pour voir Eliaz se relever, le regard froid.

La mâchoire de Charles était maintenant déboitée des deux côtés.

La salle reteint son souffle quand Eliaz parla.

- Si tu avais agi dès le début, dès que Karel avait pris la place des parents d'Alba sur le territoire de l'Ouest, tout cela aurait pu être évité. Ou bien, la situation aurait pu être tout à fait différente, probablement avantageuse pour nous puisque Karel était encore en situation précaire à l'époque. Il n'avait pas encore maté toutes les meutes de l'Ouest. Tu as juste décidé d'adopter la position de lâche en laissant murir la source de tous nos problèmes. Tu as protégé ton territoire un temps ? Bravo, mais ça n'a pas duré longtemps, peut-être deux ans tout au plus avant que Karel s'installe confortablement dans l'Ouest et qu'il vise les territoires environnants. J'ai cru entendre que tu subissais attaques sur attaques, sabotages sur sabotages, espions sur espions avant mon coma ? Est-ce que ton territoire est encore le tiens ? La patte de mon père est si empreinte sur l'ensemble de la France que j'en doute. Tu n'es probablement laissé en vie, avec ta position d'Alpha Suprême, que pour éviter la prise d'action des autres Alphas Suprême d'Europe face à la menace que représente Karel. Il a pris un territoire à une Alpha Suprême, ce qui est déjà considéré comme tabou, prendre toute la France déclencherait une guerre. Mais tu sais quoi ? Ce connard s'est implanté partout en Europe depuis plus de quinze ans, je n'ai pas connaissance des détails, mais un seul de ses ordres peut déclencher une guerre à l'échelle du continent. Tu aurais pu éviter tout ça, ou du moins, freiner le processus.

Les yeux de Charles étaient vitreux mais il nous regardait attentivement tous les deux. Son expression était partagée. On pouvait clairement voir de la culpabilité, mais également de la résignation. Pas une once de colère n'était pointée vers nous.

La salle semblait choquée d'entendre Eliaz parler autant. Il se tourna pour faire face à toutes les personnes dans la tente.

- Vous avez tous conscience de cette situation, et de l'influence que Karel a sur le continent. Vous savez tous que ma fusion n'a pas arrangé les choses et qu'une guerre semble se profiler plus le temps passe. Vous savez tous également, que ses acolytes sont dans ce camp, voire même dans cette tente. On sait tous qu'il est puissant et que s'il le souhaite, il peut déclencher une guerre continentale visant à conquérir l'Europe entière. Ce n'est pas qu'une simple querelle entre Ouest et Est français, mais un problème beaucoup plus vaste.

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