Le Royaume d'Eldia {Ereri}

Chapitre 20

Pdv Levi

Je me dégoûte. Je ne devrais pas, et pourtant.... pourtant il est évident que je suis attiré par ce genre de choses. Que ce soit mon érection persistante suite à la scène que j'ai aperçue tout à l'heure, ou les papillons qui agitaient mon ventre pendant les explications d'Eren, je ne peux plus me le cacher. Mes larmes se tarissent lentement tandis que je sombre dans le sommeil. Je me fais honte....

Je passe toute ma journée à traiter du courier et à y répondre. Je remets toutes mes lettres à des messagers de confiance qui devront les remettre à leurs destinataires sans révéler leur localisation, ni la mienne. J'ai hâte de pouvoir rentrer au château, et que tout redevienne normal. Le calme me manque.

Je suis invité à prendre un verre en compagnie de Farlan ce soir. Cette fois ci, le repas se fait en petit comité. Farlan n'a invité personne de plus, et, en toute honnêteté, je préfère ça. Farlan et moi nous rendons directement dans le petit salon après le dîner. Nous nous installons confortablement, profitant de la chaleur de l'âtre. Je fais lentement tourner le vin rouge qui se trouve dans mon verre. Le silence n'est brisé que par le tintement des glaçons dans le whisky de Farlan, et le craquement des braises.

"- Tout se passe bien pour toi ici ? me demande Farlan.

- Eh bien oui. Je ne te cache pas que l'envie de rentrer au palais ne manque pas, mais être ici n'est pas si horrible.

- Tant mieux ! Surtout, si tu as besoin de quoi que ce soit, n'hésite pas, tu me demander ou t'adresser aux domestiques, vous êtes tous ici comme chez vous.

- Merci beaucoup. Au fait.... Tu.... Tu n'as pas de concubin ?

- Hein ? Euh, non.

- Tu m'avais pourtant dit que tout le monde en avait -au moins- un ici.

- Ah, euh, oui. Mais en ce moment je ne ressens pas le besoin d'en avoir un.

- Je vois.

- D'ailleurs, tu pourrais dire à Eren que je m'excuse ?

- Pour ?

- Pour.... Enfin tu sais quoi. Je n'aurais pas dû faire ça. Ce n'était pas correct de ma part.

- Effectivement.

- Je m'excuse platement. J'ai réfléchi à mes actions dernièrement. Je n'ai rien fait de bon là bas. Il a dû se sentir très mal.

- Et pourquoi tu ne t'excuserais pas toi même ?

- J'ai peur d'être maladroit, ou qu'il le prenne mal. Mais si c'est toi, tout se passera bien.

- Mouais.

- S'il te plaît ? demande-t-il en battant exagérément des paupières.

- Bon, d'accord. dis-je en camouflant un sourire. Mais c'est bien parce que c'est pour toi !

- Merci mon Leviounet d'amour !"

Son visage retrouve son sérieux, ses yeux se perdant dans la lente danse des flammes. Il prend une gorgée du liquide ambré qui se trouve dans son verre.

"- Et le seigneur Jean ?

- Hm ? dit-il en relevant la tête.

- Comment tu l'as rencontré ?

- Euh.... On me l'a présenté à une soirée.

- Je vois. Et vous.... Vous êtes proches ?

- Eh bien oui. Jean et moi nous entendons très bien. Il m'aide beaucoup à gérer la situation actuelle.

- Je vois."

Le silence s'installe. Je ne sais pas quoi dire. Il faut bien que je lui en parle. Je finis par craquer.

"- Bon ! Farlan, je vous ai vus, Jean et toi.

- Tu nous as.... vus ?"

Il semble très préoccupé.

"- Oui, je vous ai vus hier soir. Dans ta chambre.

- Ah.

- Je ne dirai rien, ne t'inquiète pas. Simplement, j'aimerais.... en savoir plus.

- En savoir plus ?

- Comment est ce que vous êtes passés d'amis à.... ce genre de relation ?

- La soirée à laquelle j'ai rencontré Jean n'était pas une soirée comme les autres. C'était une soirée pour.... les amateurs de ce genre de pratiques. Tout le monde y est anonyme. J'y allais pour me changer les idées. C'est là que j'ai rencontré Jean. Nous nous sommes revus quelques fois après, anonymement, jusqu'à ce que nous soyons suffisament en confiance pour se révéler nos identités. Et voilà. Maintenant lui et moi sommes sous contrat.

- Contrat ?

- Un accord passé par les adeptes de ce genre de pratiques.

- Je vois. Mais, tu.... Enfin, personne d'autre que toi n'est au courant ?

- Toi et moi, apparemment.

- Et tu ne trouves pas ça bizarre ?

- Non. Si c'est ce dont il a besoin, et que je peux le satisfaire, et que je prends du plaisir à le faire, il n'y a rien de bizarre.

- Je crois que je comprends.

- Pourquoi me demander tout ça ?"

Je n'ose pas repondre.

"- Ça t'intéresse ? insiste Farlan. Si c'est le cas, tu peux m'en parler. Tu sais que je n'y verrai rien de mal.

- .... Oui, ça m'intéresse.

- D'accord. En tant que dominant ou que soumis ?

- ....

- Je vois. Écoute, tu ne dois pas t'inquiéter avec ça. Ce n'est pas bizarre.

- Mais-

- Non ! Je sais que c'est mal vu, mais ça n'en reste pas moins normal. Maintenant, il faut que tu voies si tu as envie de le faire avec quelqu'un.

- Je crois oui.

- Tu penses à quelqu'un en particulier ?"

Pourquoi sont-ce ces yeux incroyablement verts qui me viennent en tête ?

"- Si tu penses à quelqu'un il va falloir lui demander. Ça peut être mal pris. Renseigne toi avant.

- Je suis renseigné. Maintenant, il faut le lui demander...."