Le Royaume d'Eldia {Ereri}

Chapitre 14

Pdv Levi

Mon dieu mais qu'est ce qui se passe ? Je n'y comprends plus rien.

Farlan est rentré chez lui en urgence, ainsi que toutes les personnes se trouvant au château pour les funérailles du Roi Pixis. La garde a été renforcée, surtout auprès de Sa Majesté le Roi Erwin et des ministres Shadis et Zackley, mais aussi pour nous, les membres du conseil. Résultat : j'ai deux gardes postés en permanence devant la porte de mes appartements.

Le seigneur Church et sa femme ont été poignardés. Ils dormaient. Visiblement, l'assassin les a endormis avant de les tuer. Il n'a laissé aucune trace de son passage. Un vent de peur souffle sur le palais. Nous ne devons plus sortir de nos appartements à moins que la raison soit vraiment primordiale, et nous avons interdiction de sortir du palais. Nous sommes en quelque sorte confinés le temps que le criminel soit arrêté.

Ce confinement a éte annoncé ce matin, et je n'ai pas revu Eren depuis. Il est enfermé dans sa chambre. Après ce qui s'est passé hier, il a purement et simplement fui pendant que le domestique me parlait. Quand je colle mon oreille contre le bois de la porte, j'entends parfois des sanglots. Je n'ose pas toquer. Ça lui fera du bien de pleurer. Il sortira quand il sera prêt. En attendant, moi aussi, je me sens bien vide. Je perds l'appétit, et je n'ai pas dormi de la nuit. Je ne sais plus quoi faire, ni quoi penser. Une réunion du conseil a lieu demain, je devrai m'y rendre, mais le cœur n'y est pas.

"- Nous sommes dans une situation de crise, entame Hanji. Le château est complètement bloqué. Personne n'y entre, personne n'en sort. Nous devons malgré tout diriger ce pays. Les citoyens ont été mis au courant de la mort du seigneur Church, ainsi que de sa femme, mais ils pensent qu'ils sont morts naturellement. Seuls les personnes présentes au château durant cet évènement sont au courant. Il ne faut surtout pas que l'information fuite. Nous allons tenter d'arrêter le criminel le plus rapidement possible, les chances qu'il soit encore au château à l'heure actuelle sont minces. Aussi, tenez vous prêts à quitter le château le plus rapidement possible. Des questions ?

- Non.

- Non.

- Non.

- Parfait. Dans ce cas, nous allons pouvoir nous mettre aux affaires du jour."

Le conseil se passe normalement, mais on sent que tout le monde est un peu tendu par la situation actuelle. Lorsque le conseil prend fin, alors que Dame Petra quitte la pièce, je vois Sire Armin se blottir dans les bras de Dame Hanji. Cette dernière lui caresse doucement le dos, comme pour le rassurer. Il a l'air très angoissé par la situation. En tout cas, Dame Hanji et lui semblent très proches, ils se sont bien trouvés.

Je regagne mes appartements sous l'œil vigilant de mon garde du corps attitré, qui ne me laisse que lorsque je rentre dans la salle du conseil, ou quand je rentre chez moi, auquel cas il campe devant la porte. Il ne parle pas beaucoup. Cela m'arrange, je n'ai aucune envie de parler. Lorsque j'arrive dans le salon, j'y trouve Eren, qui aide Christa à faire le ménage. Ils discutent joyeusement. Ça me fait sourire. Ils ont l'air tellement insouciants. Quand ils m'entendent arriver, ils se retournent.

"- Bonjour, messire Levi.

- Bonjour, Maître."

Tiens, j'avais oublié ça. C'est vrai qu'il est censé m'appeler Maître. Eh bien, je suis un bien piètre Maître.

"- Bonjour. Eren, tu viendras me voir dans mon bureau à 17h30.

- Bien Maître."

Je me rends dans mon bureau pour travailler. J'ai reçu les comptes rendus de toutes les interactions qui ont eu lieu pendant les funérailles et les évènements politiques. Nous avons des hommes partout, qui observent et analysent tout ce qui se passe en permanence. Si des relations ont l'air trop tendu, on nous en fait part afin que nous les calmions. C'est de ce genre de sujets que nous discutons lors des conseils. Notre but est d'empêcher tout incident diplomatique. C'est en quelque sorte grâce à nous que ce pays est toujours en paix.

Je suis perdu dans mes pensées, assis non plus derrière mon bureau, mais dans un fauteuil, devant la cheminée, lorsque j'entends frapper à ma porte. Je consulte ma montre : 17h32.

"- Entre !"

Eren pénètre dans le bureau.

"- Vous vouliez me voir ?

- Oui. Je voulais te voir à 17h30. Pas à 17h32. Tu sais pourtant que j'aime la ponctualité.

- Pardon.

- Bien. Alors, je voudrais que tu dises aux autres de se tenir prêts à partir n'importe quand. Si la situation l'exige, nous devrons peut être quitter le château en urgence, mais personne ne sait vraiment quand.

- Je vois. Je leur dirai.

- Merci.

- Monsieur.... Est ce que tout va bien ?

- Eh bien, à vrai dire, je ne sais pas trop. Tout est très confus. J'ai l'impression que mon crâne va exploser.

- Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas.

- Je sais, merci Eren.

- Hum.... Le Seigneur Church est rentré chez lui ?

- Oui oui.

- Très bien."

Il ne dit rien, mais ne quitte pas la pièce pour autant.

"- Il y a autre chose ?

- Et bien oui.

- Quoi donc ?

- Le baiser. Doit on faire comme la dernière fois ? Faire comme s'il ne s'était rien passé ?

- Eh bien je-

- Ou bien dois-je considérer que cela fait partie de mon travail ?

- Voilà. Cela fait partie de ton travail. Rien de plus.

- Et alors, est ce que je fais bien mon travail ?

- Je.... Je crois oui.

- Très bien. Est ce que je serai amené a refaire ce genre de choses ?

- Je ne sais pas.

- Très bien. Je vous laisse.

- Attends !

- Quoi ?

- Et.... Et toi ?

- Moi ?

- Est ce que ça t'a plu ?"

Dire cette phrase me demande un effort considérable. Mes joues ont dû sacrement prendre en couleur, et j'ai les mains moites.

"- Oui. Oui, ça m'a plu. C'était même très agréable.

- Vraiment ?

- Oui. Vraiment."

Le reflet du feu rend ses yeux flamboyants. Les ombres dansent sur son visage. Je me lève brusquement, et me jette sur ses lèvres. Il répond immédiatement au baiser. Mes mains se nouent dans son dos, tandis qu'il en pose une au creux de les reins, nous rapprochant encore plus. Je le laisse me guider. Il plaque nos deux corps, tandis que nos bouches s'unissent, se mélangent, se fondent pour ne former qu'un alliage de chaleur, de douceur, de brutalité, de sensualité et de plaisir. Sa main remonte dans mon dos, passant sous ma chemise, me faisant frissonner. Ses doigts sont froids contre la peau de mon dos. Sa deuxième main se pose à l'arrière de ma tête, plaquant encore plus nos bouches l'une contre l'autre. Soudain, il attrape une poignée de mes cheveux et tire ma tête vers l'arrière, rompant le baiser. Ses lèvres vont alors se promener dans mon cou, qu'elles embrassent avec passion. Ses dents se plantent parfois dans ma peau, mais faisant pousser de petits cris. Ses doigts quittent ma peau, pour venir défaire les premiers boutons de ma chemise. Ses baisers se déplacent sur mes clavicules, puis plus bas encore. C'est quand ses lèvres se referment sur un de mes tétons que je reprends conscience.

" - Stop !"

Immédiatement, tout s'arrête. Je m'écarte, et reboutonne à la hâte ma chemise.

"- Quelque chose n'allait pas ?

- Je.... Si. Tout était très bien. Mais ça suffit pour aujourd'hui."

La vérité, c'est que j'ai eu peur de perdre complètement le contrôle, et de faire quelque chose que j'aurais regretté. Je passe une main dans ma cheveux, priant pour qu'ils ne soient pas trop ébouriffés.

"- Tout ceci doit rester strictement.... professionnel...."