Chapitre 18

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Pdv Levi

Je suis rassuré, Farlan n'a rien fait d'étrange envers Eren. Je suis heureux de voir que Farlan s'est calmé. Peut être que les derniers évènements l'ont fait réfléchir et se responsabiliser. Après tout, il est maintenant le Seigneur de ses terres et doit en gérer l'administration. Malgré tout, lui qui disait que ne pas avoir de concubin était assez extraordinaire dans cette région, il n'en avait pas. Il serait fort improbable qu'il ait changé au point de ne même plus avoir de concubin. On m'a confirmé qu'il avait la réputation de coucher à tout va. Aurait il vraiment tout laissé tomber ?

La soirée se termine. Nous avons réussi à rester à peu près discrets. Enfin, disons que personne ne nous a reconnus, parce que pour la discrétion, on aurait pu faire mieux. Entre Dame Hanji qui oubliait parfois à quel point sa voix porte et qui hurlait parfois certaines phrases et Sire Armin complètement soûl qui dansait sur une estrade, je pense qu'on peut dire que nous n'étions pas au maximum de la discrétion.

Eren et moi rentrons dans notre chambre. Au final, je n'ai pas eu le temps d'en faire véritablement le tour. Eren s'enferme dans la salle de bain, le temps qu'il fasse sa toilette et se change. Je retire mon nœud papillon et le laisse pendre à mon cou. J'observe rapidement la pièce. La moquette étouffe tous les bruits. Je m'assois sur le lit. Le matelas a l'air confortable, et les couvertures sont épaisses. Très bien.

"- Tu as regardé ce qu'il y a dans les placards ? demandai-je assez fort pour qu'Eren m'entende.

- Oui. Ils sont vides. Je pense que nous sommes censés y ranger nos affaires.

- Très bien, je vais ranger les miennes."

J'ouvre un placard qui est effectivement vide. J'y range soigneusement les quelques affaires que j'ai amenées. Une fois cela fait, je me rassois sur le bord du lit, balayant la pièce des yeux. Il y a une grande armoire, face au lit. Je ne l'ai pas ouverte. Je m'en approche.

"- Et l'armoire ? Tu l'as ouverte ?

- Quelle armoire ?

- La grande armoire face au lit."

Je pose la main contre le bois, je m'apprête à ouvrir quand j'entends des pas précipités derrière moi, et une main s'abat violemment contre le bois de la porte.

"- Non !"

Je ne vois pas Eren, je suis toujours tourné vers l'armoire, mais je peux sentir sa présence dans mon dos, et sa main est toujours fermement plaquée contre le battant de l'armoire.

"- Et pourquoi ? demandai-je.

- Parce que.

- Tu y as mis tes affaires ?

- Non, mais.... Non. Mais je vous en prie ne l'ouvrez pas."

J'entends son souffle légèrement plus rapide que d'habitude juste derrière moi. Il a dû courir hors de la salle de bain pour m'empêcher de l'ouvrir. C'est que ça doit être important. Je me tourne vers lui, mais regrette immédiatement. Il est toujours torse nu, ses cheveux ruisselants, et il respire rapidement. Et surtout, je ne pensais pas qu'il était aussi près ! Je baisse les yeux rapidement, et me décale pour ne plus lui faire face, et ne plus être coincé entre cette fichue armoire et lui. Il se redresse et se détend, et décole sa main de la porte de l'armoire.

"- Je suis désolé, mais il ne faut vraiment pas que vous l'ouvriez.

- Je comprends. Je ne l'ouvrirai pas.

- Merci.

- Je vais.... Aller voir Farlan, j'ai quelque chose à lui demander. Je reviens.

- Très bien."

Je sors de la chambre, et me dirige vers celle de Farlan. Je ne pense pas qu'il y soit, il doit sûrement raccompagner les derniers convives. Je voudrais lui demander si il a prévu d'autres évènements comme celui de ce soir. Je dois savoir quand je pourrais orendre du temps pour travailler. J'arrive devant la porte de sa chambre. J'appuie sur la poignée, et, à ma surprise, elle se baisse. La porte n'est pas fermée à clé. J'entrouvre doucement la porte, et jette un coup d'œil dans la pièce. J'y vois Farlan, assis sur le bord de son lit, un concubin à genoux devant lui. Je vais pour fermer la porte, quand je me rends compte que le concubin n'en est pas un. C'est le Seigneur Jean ! Mais il est habillé du même type de tenues qu'Eren, ces tenues en cuir et en métal. Jean a les yeux baissés, il ne bouge pas. Farlan lui caresse doucement les cheveux du jeune homme devant lui. Je ne peux détacher mes yeux de la scène qui me fait face.

"- Tu t'es très bien comporté ce soir, Jean. Est ce que tu estimes mériter une récompense ?" dit Farlan, toujours en caressant les cheveux du jeune seigneur.

Ce dernier ne bouge pas.

"- Réponds moi ! dit Farlan en attrapant les cheveux de Jean, les tirant en arrière pour le forcer à le regarder dans les yeux.

- Je.... Je ne sais pas, monsieur, vous êtes celui qui sait.

- C'est très bien. Décidément, tu fais des progrès impressionnants. Tu vas bientôt arriver au terme de ta formation, et on pourra commencer à s'amuser. Mais pour le moment, je crois que j'ai une récompense à te donner."

Farlan attrape la boucle métalique qui se trouve à l'avant du collier de cuir que porte Jean, et la tire vers lui, forçant ce dernier à se rapprocher de lui. Il se penche alors sur le jeune homme, qui semble contrôler difficilement sa fébrilité et son excitation. Farlan pose ses lèvres sur les siennes, lui dévorant la bouche. Il tire sur son collier. Jean semble perdre pied, il s'accroche désespérément au bras de celui qui le surplombe. Le baiser dure plusieurs dizaines de secondes. Il finit par être rompu, laissant un Jean hagard retomber par terre, toujours à genoux.

"- Regarde moi." ordonne doucement Farlan.

Et je suis frappé par l'intensité de cet échange de regard. Je suis frappé par tout ce que transmet le regard de Jean. C'est un regard plein de d'admiration, de besoin, de désir, mais surtout de reconnaissance. Il a l'air tellement épanoui....

Tellement heureux....

Le Royaume d'Eldia  {Ereri}Where stories live. Discover now