Chapitre vingt-sept

1.3K 99 32
                                    

Chapitre vingt-sept

—Evie.

Je ne réponds pas.

—Evie, un nouveau coup à la porte.

Toujours rien.

Agápi mou, s'il te plaît, il tente une différente tactique.

Cette fois, ça fonctionne.

Je soupire de frustration et soulève ma tête enterrée dans mes bras pour ne pas marmonner une réponse.

Va-t-en Hadès.

—Non, répond-il avec entêtement. Je ne partirai pas tant qu'on ait pas parlé.

Je souffle et mords ma joue aussi durement que possible pour ne pas lui hurler dessus.

—Evie je t'en prie, supplie-t-il doucement. Tu es à l'intérieure depuis quatre heures. S'il te plaît, déverrouille la porte et sors.

—Ça ne t'ai pas venu à l'esprit que je sors pas car t'es là ? craché-je avec véhémence et il ne parle plus.

C'est ce que je pensais. Je secoue la tête et me recroqueville, revenant ainsi dans ma position originale.

—S'il te plaît Hadès, laisse-moi tranquille.

—Non, répète-t-il. J'ai promis de ne jamais te laisser Evie, et je ne briserai pas cette promesse.

—Mais tu l'as fait ! T'as oublié mon existence et tu t'es comporté comme si j'étais de la merde ! crié-je, incapable de m'arrêter.

Agápi mou, je ne l'ai pas fait de mon plein gré.

—Et je comprends Hadès, vraiment. Mais c'est pas la partie de l'oublie dont je suis furieuse ; c'est la manière dont tu t'es comporté quand t'es revenu, dis-je en détestant ma voix qui se brise. Je comprends que tu repousses les gens quand t'es blessé ou confus et je peux le surmonter. Mais tu m'as pas juste repoussé ; t'as essayé par tous les moyens à ta disposition pour me blesser. Tu t'attends vraiment à ce que j'oublie tout et te pardonne ?

—Non, évidemment que non, répond-il calmement. Néanmoins, laisse-moi entrer, nous pouvons en parler. Je déteste avoir cette conversation à travers une porte verrouillée.

Non, répété-je méchamment.

Je sais que je me comporte comme une enfant égoïste envers lui, mais je ne peux m'en empêcher. A chaque fois que j'entends sa voix, je revois la manière dont il me regardait, j'entends la haine dans sa voix, je sens mon cœur s'éparpiller alors que ses mots enveloppent mon cœur comme un boa constrictor et tout désires de le pardonner s'envole dans les flammes.

—Je pensais ce que j'ai dit Hadès.

Silence.

—Non, tu ne le pensais pas, dit-il fermement.

—S'il te plaît, pars, ma voix n'est pas plus forte qu'un chuchotement mais je sais qu'il m'a entendu. Ne rends pas cette situation encore plus compliqué qu'elle ne l'est déjà.

—Je t'aime, Evie, répond-il et sa voix est si tendre qu'elle me percute. Je ne pars pas.

Je t'aime aussi. L'envie de laisser ces trois petits mots s'échapper est presque incontrôlable, mais je les ravales.

Et je finis par me laisser tant aller que je ne remarque pas quand mes épaules cessent de trembler et que mes sanglots se taisent, ou même quand Hadès arrête lentement de me supplier d'ouvrir la porte et quand il se lève enfin et part.

Hadès Rewound (Trilogie Hadès #2) [VF]Where stories live. Discover now