Hadès Rewound (Trilogie Hadès #2) [VF]

Chapitre cinq

Chapitre cinq

Spencer repart rapidement après ça, promettant avec un sourire qu'il fera de son mieux pour découvrir ce qu'il peut à la surface. Pour être honnête, je pense que la seule raison pour laquelle il m'ait promis ceci c'est pour ne pas que je monte et me tue accidentellement ; il n'est même pas parti avant que je jure de rester ici jusqu'à son retour, même si je suis presque certaine qu'il va pratiquement se tuer dans le processus.

Je ne suis pas entièrement sûre si c'est une bonne ou mauvaise chose qu'il souhaite tant que je reste aux Enfers.

Pour me distraire, je fais ce qu'il m'a demandé (pour une fois) avec une vigueur effrénée. Je me suis rendue compte que m'occuper des problèmes des morts est plus calmant que la réalité épouvantable.

Et tout cela fut une bonne stratégie, jusqu'au moment où je reste assise dans une pièce complément démunie de morts, alors mes inquiétudes concernant Hadès ont commencé à polluer les coins de cet endroit comme dans mes cauchemars.

Pour la première fois depuis que j'ai aidé Hadès avec les jugement des âmes, j'ai littéralement  aucun mort à juger.

Je soupire, tapotant mes doigts avec agitation sur l'accoudoir du canapé pendant que je fixe la pièce vide. Allez, que  quelqu'un vienne. Ce n'est pas possible que personne n'ait un souci avec sa mort ; quelqu'un doit être confus, se demandant pourquoi il ou elle est mort(e),  il y a toujours quelqu'un qui est dérouté. Alors où se cachent-ils ? Je suis même prête à recevoir un timbré de tueur en série tout de suite, tant que mes démons croupissent dans un coin.

Je grogne, frottant mon visage. Bon dieu. Suis-je vraiment venue au point où je demande au monde d'avoir des ennuis ? Suis-je aussi irascible ?

Je n'aime pas ce nouveau moi. Je suis morbide et je pleurniche puis je veux  des meurtriers qui se plaignent à cause de leur sentence.

Le grincement de la porte fait des échos dans la petite salle en marbre, interrompant mes tapotements de doigts. J'analyse aussitôt l'endroit d'où provient le bruit, le pivotement rapide fait tourner ma nuque douloureusement, cependant ma tête retombe quand je réalise qui c'est.

—Oh. C'est toi.

—Bordel, baisse ton excitation d'un cran, veux-tu ? T'es pratiquement en train de t'étouffer ici, Kezia ferme la porte derrière elle et s'adosse dessus.

Elle m'analyse quelques secondes, pliant ses bras contre sa poitrine.

—Tu veux quelque chose ? Demandé-je stoïquement. Car si tu veux pas, t'es en quelque sorte en train de retenir toutes les personnes mortes qui souhaitent avoir leur jugement.

—Il y en a plus Evie. Tu t'es littéralement enfouie ici les dernières soixante-douze heures. D'Affilé. La prochaine personne morte avec un problème ça va être toi.

Je grogne des yeux, m'asseyant de façon droite comme si ses mots avaient déclenché quelque chose. 

—Quoi ?

Elle souffle, incapable de retenir la sympathie voilée ses traits. 

—Je suis inquiète pour toi. Et c'est un sentiment agaçant ; je ne suis jamais inquiète pour qui que ce soit. Ça ruine mon ego macho et mon attitude je-m'en-fiche."

—Quoi ? Pourquoi ?

—Uh, peut-être car tu t'es enfermée ici pendant soixante-douze heures ? Ou peut-être car les seuls mots que j'ai entendu toute la semaine venant de ta pars c'est "quoi" et "pourquoi" ?

—J'ai dis d'autres mots, argumenté-je faiblement. Je suis supposée faire quoi d'autre que de juger les morts ?

—Evie, grogne-t-elle, s'asseyant sur le canapé à mes côtés.