Chapitre seize

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Chapitre seize

—Pourquoi ? le presse Kezia perplexe. C'est ta reine Hadès. Et me regarde pas comme ça, puisque tu le sais : tu veux juste pas l'accepter.

Il ne répond pas. J'examine les alentours avec le souffle coupé et remarque que Kezia a attrapé son couteau et le pointe sur Hadès.

—Je vais m'en servir, le menace-t-elle. Explique-moi Hadès.

—Tu ne seras pas capable de l'utiliser même si tu essayais, s'esclaffe-t-il et elle plisse des yeux.

—Ne me tentes pas, Satan.

Je souris. Félicitations Kezia.

Hadès soupire de nouveau et je peux qu'imaginer le regard qu'il lui lance quand elle l'a appelé Satan.

—Je l'évite car à chaque fois qu'elle croise mon regard, ses grands yeux verts débordent d'une douleur mélancolique que je ne peux pas supporter. Je ne sais pas exactement ce que j'ai oublié, néanmoins, par la manière dont elle me regarde, je peux dire que cela à une grande importance pour elle.

—C'est ta reine Hadès. Tu es tout son monde ; tu peux pas t'attendre à ce qu'elle oublie tout aussi, répond Kezia.

—Pour l'instant, je ne peux pas me souvenir de toutes les choses qu'elle semble tenir à cœur, répond calmement Hadès. Comment suis-je supposé interagir civilement, quand elle me fixe avec une douleur disproportionnée dans ses yeux ?

—Est-ce-que tu peux la blâmer ? demande-t-elle. Elle t'aime. Ça doit être blessant quand la personne dont tu es amoureux t'oublie et ne te veux plus.

—Et ceci est la raison pour laquelle j'ai peur, dit-il.

Kezia s'arrête, le regardant doucement.

—De quoi ?

—Puisque que je ne sais pas si je serais capable de l'aimer de la même façon qu'elle semble m'aimer.

Même si les mots d'Hadès sont prononcés avec douceur, ils ont un effet semblable à une explosion nucléaire. Ma gorge se serre et ma poitrine se contracte tellement que je suis soudainement incapable de respirer. Des larmes se propagent dans mes yeux et glissent sur mes joues alors que mon cœur encaisse de se faire briser. Tout à coup, toute envie de m'excuser envers Hadès pour mon comportement quitte mes pensées et tout ce dont j'ai envie est de partir d'ici avant d'en entendre plus.

—Hadès, je pense pas, commence Kezia cependant, je me précipite de partir avant d'entendre le reste de sa phrase.

Dans ma hâte de m'éloigner de cette misérable conversation, je me heurte contre le mur en glissant dans un bruit sourd, mon esprit semble se ramollir que j'enregistre à peine que j'ai peut-être alerté les deux individus.

Le seule chose qui secoue mon cerveau est cette phrase dite avec calme. Je ne sais pas si je serais capable de l'aimer de la même façon qu'elle semble m'aimer.

Après un un court laps de temps, je rentre dans ma chambre, je suis en train de faire une hyperventilation. Mon petit caraco semble m'asphyxier, entourant fermement mon corps comme boa constrictor et je tire sur le décolleté en respirant avec difficulté. Je tombe sur mon lit, enterrant ma tête dans mes mains et laissant mes cheveux m'entourer comme un rideau, me coupant du reste du monde.

Mon cœur s'accélère. Il ne peut pas le penser. Il ne le pensait sûrement pas. Il me connaît depuis seulement quelques jours ; il ne peut pas le penser, il m'a vu qu'une poignée de fois, il ne peut savoir s'il peut m'aimer de nouveau.

Cependant... mon cœur se contracte dans ma cage thoracique. Je ne l'ai pas entendu parlé aussi sincèrement depuis son retour aux Enfers. C'était comme s'il était une personne complètement différente ; comme si le Hadès que je connais, celui qui est toujours sincère et qui ne se dispute pas avec moi avec froideur n'est plus là. Quand il parlait avec Kezia, il avait l'air calme. Il semblait confortable.

Hadès Rewound (Trilogie Hadès #2) [VF]Where stories live. Discover now